dimanche 27 septembre 2009

A la poursuite des Slans – A.E. Van Vogt

Celui-là, je l’ai noté sur ma liste des bouquins à lire que je m’étais faite il y a bien 9 ans, basée sur des sélections des sélections de la Cartographie du Merveilleux et du Passeport pour les Etoiles. Mais je l’avais pas lu, jusqu’à qu’une évocation d’Arutha sur le forum du Cercle d’Atuan me donne envie d’y jeter un œil.

Le lecteur suit les traces de Jommy et Kathleen. Tous les deux sont des Slans, une race d’êtres humains plus évolués dotés de capacités psychiques (ils lisent dans les pensées) et intellectuelles plus que supérieures, qui se reconnaissent à leurs fines cornes dorées.

On ne peut pas dire que le genre humain les apprécie. Bien au contraire, ils sont chassés et tués à vue, d’autant plus qu’à une époque ils ont pris le pouvoir et tenter d’asservir l'humanité.

Jommy a ainsi perdu sa mère à l’âge de 9 ans, et doit se cacher pour survivre. Kathleen, de son coté, est gardée en vie par Kier Gray (le grand chef qui gouverne le monde), uniquement dans un but d’étude scientifique, et doit être exécutée une fois majeure.

Ce petit livre pas bien épais, 200 pages à peine, est une jolie surprise. Il y a deux types de SF : celle qui vieillit et celle qui est intemporelle. Ce roman rentre définitivement dans la deuxième catégorie. Pour un ouvrage écrit en 1940 (ça lui fait dans les 70 ans !), il ne fait vraiment pas son âge.

C’est sans doute parce qu’il joue sur la question universelle de la Différence et de l’Autre, et il traite la question avec brio : on parle de respect de l’autre, de manipulation des foules, de ce qu'est la vérité, de la solitude créée par la différence, et de la compréhension (ou de l'incompréhension) mutuelle.

Ici la différence réside principalement dans l’intelligence, et on peut difficilement ne pas compatir avec le problème (je me rappelle trop bien la période où j'étais contente de ne pas avoir de bonne note pour faire "comme tout le monde").

A la poursuite des Slans se lit facilement, et rapidement. Cependant je l’ai trouvé un peu inégal. J’ai adoré la première partie. Elle pose la situation, mais aussi les problématiques, et les personnages. Elle est sinistre, mais poignante, d’autant plus que s’y ajoutent quelques révélations assez perturbantes.

La suite m’a moins plus. Elle est moins forte, et l’intrigue n’est pas toujours très claire (ou logique - Mars ?). Il y a pas mal d’action, du vocabulaire bizarre (c’est les seuls moments où le roman fait son âge), et une conclusion assez prévisible et qui manque de sel (ou de poivre, ou de sucre, enfin de quelque chose !).

Cependant je ne me demande si cette inégalité dans la longueur ne provient pas du format du roman, qui à l’origine a été publié en plusieurs nouvelles dans un magazine de SF si je me fie à Wikipedia.

Ceci dit, ça n’enlève rien à ses qualités, et c’est quand même un bon roman pour commencer la SF vu qu’il est court et agréable à lire. Et j’avoue avoir beaucoup aimé le fait que finalement, ce soit une guerre avec trois adversaires en lice, et non deux ! Ca donne une complexité à l’intrigue qu’on aurait pas forcément prévu.

2 commentaires:

El Jc a dit…

Voici un des grands classique de Van Vogt, auteur humaniste de l'age d'or de la SF. Intemporel effectivement ayant su garder sa force d'évocation en direction des générations à venir. Ravi qu'il t'ai plu ;o)

arutha a dit…

Pareil que l'aminche El Jc. Sinon, concernant les passages peu clairs, A.E. Van Vogt est malheureusement coutumier du fait. Je ne te parle même pas du Monde des (non)A et de la suite. J'ai lu ça très jeune et je n'ai rien, mais alors, rien compris à certains (grands) passages.
Je devrais peut-être m'y remettre.