samedi 10 octobre 2009

La Guerre du Mein (Acacia 1) – David Anthony Durham



Il était une fois, un empire gouverné par une famille, les Akaran, depuis des millénaires. Tout n’est pas aussi idyllique qu’on pourrait le croire, bien évidemment : l’empire doit en partie sa survie grâce un trafic de drogue et d’esclaves avec de mystérieux habitants d’un monde lointain ; et puis, l’unification n’a pas fait que des heureux et ceux-ci ne rêvent que de vengeance.

Autant dire que le roi actuel et ses quatre enfants n’ont pas que des beaux jours devant eux. Le premier va être assassiné sous peu et les seconds vont devoir fuir leur beau palais sur une île couverte d’acacias pour échapper au nouveau chef de l’empire et tenter de reconquérir leur héritage.

On a là un roman classique de fantasy : un monde avec plein de peuples différents (pas d’elfes par contre !), une légende de création du monde, un héros fondateur d’une dynastie, un peuple aigri et avide de vengeance, des monstres surpuissants, des malédictions, des batailles, un putsch, un assassinat, des enfants envoyés au loin pour échapper à la mort, des traitres, des manigances, des batailles… ah non ça je l’ai déjà dit, sans oublier des pirates, des prêtresses-oiseaux et des cours d’escrime.

Bref que du classique que je vous dis. Et c’est tout. J’ai cherché au long de ses 680 pages quelque chose d’autre, un traitement original, mais rien. Les ficelles du genre sont juste poussées jusqu’au bout, à la limite de l’ennui.

La narration est fragmentée, changeant de personnage à chaque chapitre. J’avoue je suis pas hyper fan du procédé à la base, mais là l’auteur a fait fort : on va suivre en vrac l’assassin du roi, le roi, son chancelier, les quatre enfants, le méchant, son frère, son oncle et un sbire mineur, ce qui ne fait pas moins de onze points de vue différents (et encore j’ai dû en oublier).

Du coup on a une histoire à plusieurs fils, sauf qu’aucun est réellement développé. Ce que je n’aime pas dans la narration fragmentée, c’est que souvent on a tendance à aimer plus un personnage et son histoire, et du coup on s’ennuie quand ce n’est pas « son tour ». Ici on il n’y a d’histoire plus intéressante que l’autre et on reste sur sa faim dans tous les cas par manque de développement.

En plus l’histoire met 200 pages à démarrer. On pourrait quasiment commencer à la deuxième partie sans ressentir un manque. Au contraire, les neuf ans qui s’écoulent entre la première et la deuxième partie sont réduits à des résumés, ce qui est très frustrant. Pour exemple on a l’ainé des enfants Akaran (donc le futur roi) qui passe d’ado un peu grincheux et peu sûr de lui au roi en reconquête de son trône d’un claquement de doigt, ce qui manque quelque peu d’intérêt.

Bref même s’il y a quelques bonnes pistes et quelques personnages qui pourraient être intéressants (Corinn tire son épingle du jeu, mais pas assez hélas), tout ça reste d’une facture très classique, et en plus c’est long.

Je jetterais peut-être un coup d’œil au tome deux, mais sans conviction. A réserver à ceux qui aiment les pavés de fantasy qui ne sortent surtout pas des sentiers battus !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon oK si les petits fénix jettent un coup d'oeil dessus, je dirais niet...
"La narration est fragmentée, changeant de personnage à chaque chapitre. J’avoue je suis pas hyper fan du procédé à la base"
Ah voilà pourquoi tu n'aimes pas MON tome 4... tout compris

Vert a dit…

J'admets, ça joue peut-être mais ce n'est pas que je l'aime pas ! J'aurais du mal à avoir un quelconque avis vu que j'en ai pas lu le tiers... Je crois que c'est plus trop ma tasse de thé en ce moment surtout.
Bon quoi que je dise c'est vexant en fait, bonjour la diplomatie xD