samedi 9 juillet 2011

Le K - Dino Buzzati


Ce mois-ci (enfin le mois dernier plutôt) au Cercle d’Atuan, nous avons continué dans le domaine des recueils de nouvelle, en nous attaquant cette fois-ci à un classique, Dino Buzzati, et à son recueil le K.

Ce n’est pas franchement de la SF (même si certaines nouvelles s’y apparentent), ni tellement du fantastique (bien qu’on trouve pas mal de choses s’en approchant). Damned, aurions-nous lu de la littérature blanche ?

C’est toujours un peu difficile de parler d’un recueil de nouvelles, car comme souvent quand on rassemble les nouvelles de l’auteur sans réelle ligne éditoriale derrière, on trouve des choses très différentes, même si certaines thématiques reviennent régulièrement.

On y trouve des « vraies » histoires avec un début et une fin, et des choses plus confuses, qui évoquent des choses, sans pour autant avec une trame narrative claire. Tout ne m’a pas intéressé, mais de manière générale, j’ai bien apprécié le côté un peu difficile des nouvelles.

Pour comparer avec le recueil de Brown (oui, comme je les ai enchaîné, j’ai tendance à les comparer), là où globalement les nouvelles de Fantômes et farfafouilles n’en disaient pas plus que ce qu’on lisait, le K est un peu plus exigeant.

Certains textes sont même carrément obscurs, et de manière générale, il y a toujours un détail qui interroge, quelque chose sur lequel réfléchir, ce qui prolonge la durée de vie de la nouvelle. Je comprends assez bien pourquoi ce recueil est un « classique » qu'on étudie en cours de français.

Ce qui explique d’ailleurs le mal que j’ai à en parler, j’ai tendance à être incapable de juger tout ce qui est considéré comme classique (je pense que c’est un héritage de mes études en histoire de l’art, quand on vous balance un Raphaël, ça ne discute pas non plus xD).

Je vais donc plutôt relever les nouvelles qui m’ont marqué :

- Le K et Le veston ensorcelé sont définitivement les nouvelles qui ont le plus le goût du fantastique pour moi : mystères et angoisses sont au rendez-vous, surtout pour la deuxième que j’avais déjà lu plus jeune, et qui m’avait fait froid dans le dos.

- A Monsieur le Directeur et Le secret de l'écrivain m’ont marquée parce qu’elles jouent beaucoup sur la mise en abîme auteur/narrateur. C’est quelque chose que fait souvent Buzzati dans ses nouvelles (le nombre d’histoires où le protagoniste s’appelle Dino et est journaliste…), mais ces deux-là sont particulièrement chouettes et poussent à se poser des questions sur le métier d’écrivain.

- Pauvre petit garcon est une nouvelle difficile à oublier à cause de sa chute, mais on y retrouve l’intérêt de Buzzati pour l’enfance (dans toute sa cruauté). Ce n’est pas la seule nouvelle sur le sujet (Le petit ballon est tout aussi joyeux), mais celle-là interpelle particulièrement.

- La leçon de 1980 est peut-être la nouvelle la plus SF du recueil, avec une étrange vision du futur où Dieu se mêle des affaires des hommes à sa manière. C’est bien amené, et bien drôle (sacré De Gaulle !).

- Douce nuit est un petit délice, je ne préfère pas en dire plus pour ceux qui ne l’ont pas lu, mais c’est un texte un peu à part, fort rigolo à lire !

- Quiz aux travaux forcés est plutôt marrante, et en dit long sur l’espèce humaine (et les phénomènes de groupe).

Vous réentendrez peut-être parler de Buzzati un de ces quatre, j’ai sa fabuleuse invasion de la Sicile par les ours qui traine dans ma PàL depuis des lustres, et maintenant que je sais qu'il ne mord pas…

Avis des autres Atuaniens : Endea, Maëlig, Shaya, Sherryn, Tigger Lilly

CITRIQ

6 commentaires:

Endea a dit…

Je n'ai jamais lu d'autres recueils de lui mais il est vrai que c'est fort tentant après avoir redécouvert le K.
Nous avons quelques nouvelles en commun dans celles qui nous ont marquées ou que nous avons appréciées.
Je rajoute ton lien à mon billet ^^

Nariel Limbaear a dit…

Je crois que c'est classé en absurde comme genre ^^' Enfin, ce qu'avait dit la prof quand on l'avait lu. J'en ai un très bon souvenir, mais une nouvelle m'avait un peu... "traumatisée" (à part celle du K), c'est celle de Circée (petite Circée ?). Je m'en rappelle, 5 ou 6 ans après ma lecture... Chaud !

(sinon, j'ai pensé à toi aujourd'hui, c'est le mois Gaiman chez Virgin !)

Vert a dit…

@Endea
La fabuleuse invasion de la Sicile par les ours c'est un roman, à priori jeunesse (en tout cas j'ai une édition folio junior), je suis curieuse de voir ce que ça donne...

@Nariel
Ah oui je situe parfaitement "Petite Circé", elle est sympa celle-là. Il aime bien les métamorphoses le Dino...
(Un mois Gaiman ? Et ils font quoi, ils portent tous des vestes en cuir, y'a un portrait de Dream à l'entrée et Mirrormask est n°1 des ventes DVD ? *sort*)

Nariel Limbaear a dit…

Nan, juste une petite étagère bien planquée éè' Ils sont un peu radins sur le coup x)

(et c'est "que" les livres)

Anonyme a dit…

J'ai Le Désert des Tartares sur ma pile, je l'ai même courageusement commencé, mais pour l'instant j'avoue avoir surtout l'impression de lire une de ses nouvelles (pourtant souvent excellentes effectivement) étirée jusqu'à l'infini.

Vert a dit…

C'est marrant, quand le K a été choisi comme lecture au Cercle, on m'a dit qu'il valait mieux lire le Désert des Tartares (qui pour moi est juste une musique d'Ennio Morricone xD)