mercredi 27 juin 2012

Hunger Games : la révolte - Suzanne Collins


Pfiou j’ai bien cru que je ne le lirais jamais celui-là, vu la liste d’attente à la bibliothèque. En plus bien évidemment il est revenu à la date qui va bien (genre le week-end des Imaginales suivi des concours), si bien que pour un peu, ma réservation passait à la trappe faute d’avoir pu aller le chercher !

Du coup je ne l’ai pas fait trainé, et j’ai profité d’un dimanche tranquille pour le descendre. Il faut dire qu’à l’image de ses prédécesseurs, il se dévore (et Spocky peut témoigner du fait qu’il ne sert à rien de me parler quand j’ai le nez dans un tel bouquin…).

Ce n’est pas trop mon genre d’habitude, mais histoire d’avoir un peu plus de souplesse dans mon avis, je vais scinder cette chronique en deux parties : une sans spoilers (donc plutôt vague, mais si c’est vous voulez un avis avant de lire), et une qui en est truffée (à lire uniquement si vous avez lu le livre, bien évidemment).

*

L’avis sans spoilers

C’est toujours quand on a peu d’espérances qu’on est agréablement surpris. J’avais relativement bien aimé le premier tome de Hunger Games (mais sans plus), j’avais trouvé le deuxième un peu creux, du coup je ne savais pas trop quoi attendre du troisième.

Et bien ce n’est pas une si mauvaise conclusion que ça. Même si l’intrigue en elle-même est un peu poussive, elle développe quelques idées intéressantes, et c’est la fin qui m’a le plus touché, sans doute parce qu’elle est assez inattendue (en tout cas ce n’est pas celle que je m’attendais à trouver). Du coup, ça a drôlement radouci mon opinion sur cette trilogie.

Si ça reste assez sommaire en matière d’écriture, c’est une dystopie plutôt intéressante (pour un public jeune), une bonne introduction à la SF, et toute la réflexion qu’elle peut susciter sur la place des médias dans notre société est tout de même assez pertinente.

Du coup, même s’il est facile de juger de haut ces trois best-sellers que tout le monde encense (ça m’est arrivé de lire sur un forum de fans d’Harry Potter que c’était mieux qu’Harry Potter quand même !), je comprends leur succès, qui n’est pas complètement démérité.

*

L’avis avec spoilers

Le sous-titre du troisième volume de Hunger Games résume bien l’histoire, c’est celle d’une révolte. Katniss a été sauvée des nouveaux Hunger Games dans lesquels elle avait été envoyée par le district 13 (qui n’a pas été éradiqué comme le prétend le Capitole mais survit sous terre avec une organisation quasi-militaire).

Réfugiée là-bas (avec sa famille et d’autres habitants du district 12), sérieusement secouée par les évènements (d’autant plus que Peeta est retenu au Capitole, lui), elle va devoir choisir si elle veut devenir ou non le symbole de la Rébellion.

C’est là où se situe l’inattendu. Je m’attendais à des batailles, des combats, mais ceux-ci sont finalement rares (ou hors-champ). La lutte entre le Capitole et le district 13 se fait certes entre des armées qui s’opposent, mais c’est aussi une bataille de la communication.

En cela, Suzanne Collins continue à étudier la question de la place des médias. Katniss a un rôle à jouer dans la rébellion, mais il est finalement purement visuel : elle doit incarner l’espoir, la volonté de combattre, etc. Quand elle visite des champs de bataille, c’est donc suivie par ses caméras (et avec Haymitch qui la coache).

Certes, c’est encore en étant elle-même que Katniss se révèle le meilleur atout du district 13 (et non maquillée pour passer sur un plateau télé). Mais à une époque où ce qui ne passe pas au journal télévisé n’existe pas, et où on sait que toute information est de toute façon manipulée, c’est le discours sur les médias que je trouve presque le plus glaçant dans ce livre.

Bien plus en tout cas que la possibilité qu’elle ne soit qu’un pion dans les plans du district 13 et de la très ambitieuse Coin (oui les noms c’est pas ça dans cette trilogie). Ca, c’est une évidence dès les premières lignes.

Ceci dit le fait que le livre se concentre toujours sur Katniss (et toujours ce « je »), c’est aussi la limite de l’ouvrage, puisque la majeure partie des évènements se passe hors de la vue de la narratrice, et sont uniquement rapportés après coup. Ca donne un côté un peu simpliste et facile à la rébellion, et plus généralement à l’univers.

Si on a une description très vivante et détaillé du district 13 (ce qui est plutôt chouette), j’attends toujours plus de détails sur les autres districts, et même sur Panem qui dans ce tome semble avoir la taille d’un mouchoir de poche (tous les trajets se font par la voie des airs en quelques heures voire quelques minutes, par rapport au premier volume où nos héros se payaient deux jours de train).

Bon, je vous l’avoue, les deux premiers tiers du bouquin m’ont relativement peu touché. En fait, ce que j’ai aimé, c’est la fin. Katniss qui est déjà assez fragile psychologiquement en début de tome bascule complètement, et ça m’a complètement happée (du coup j’ai lu la fin tellement vite à l’entracte d’un concert que j’ai dû la relire à tête reposée dans le métro pour tout comprendre).

Ca aurait été facile de faire une histoire dont Katniss ressort comme une héroïne triomphante qui a abattu tous les obstacles, mais Suzanne Collins a préféré en faire une héroïne de l’ombre, un simple pion qui gardera toute la vie des séquelles (en fait elle me fait un peu penser à Fitz à sa façon).

Cela donne un côté doux amer très agréable à la fin (qui, vu le triangle amoureux qu’on se trainait depuis le tome 1, aurait pu finir en affreuse guimauve), et c’est ce qui a fait que j’ai sincèrement aimé ce tome.

Et puis pour finir sur une note midinette, il était temps qu’elle choisisse Peeta, c’était une évidence que c’était le meilleur !

CITRIQ

12 commentaires:

Cachou a dit…

J'ai été déçue par le manque d'ampleur du truc. Comme si l'auteur n'avait pas eu assez d'imaginations pour inventer tout un monde, et se cantonnait donc à une toute petite partie de celui-ci. Puis j'ai trouvé la résolution politique trop rapide et brouillonne. Bref, pas détesté, mais pas adoré non plus, je m'attendais à quelque chose de plus percutant.

(PS: ben dis donc, c'est sévère à ta bibli! O_O)

Vert a dit…

On a 7 jours pour récupérer le livre en pratique (et 2 pour les prêts 1 semaine), c'est plus que correct, seulement il est rentré le vendredi où je suis partie aux Imaginales, et j'ai pas pu passé avant le jeudi d'après donc c'était tout juste xD)

JainaXF a dit…

Moi je n'ai pas appréciée cette fin plus que ça, je l'ai trouvée trop cynique et déprimante à mon goût (surtout pour la dernière perte de Katniss) ! J'ai un petit cœur fragile !

Je suis également d'accord sur le fait que le monde ne soit pas assez fouillé, on reste à la surface des choses, son univers ne "vit" pas assez !

shaya a dit…

Je suis assez d'accord avec toi, c'est très développé comme univers, et surtout le point de vue que l'auteur a choisi est très restrictif...

Vert a dit…

Mais vas-y, fais moi passer pour une fille sans-coeur tant que tu y es :D

Vert a dit…

C'est le paradoxe, les films ont bien plus de marge de manœuvre pour ouvrir l'univers ^^

Eirilys a dit…

J'ai calé à la fin du premier tome pour cette trilogie et je n'ai pas encore trouvé le courage de lire le deuxième... Il faudrait que je m'y mette quand même, je connaisse la fin. ton avis (sans spoilers) m'a un peu motivée.

Vert a dit…

Si ça peut te rassurer le 2 est le plus dur à passer j'ai trouvé ^^

Karine:) a dit…

Moi aussi c'est le côté doux amer (plus amer que doux selon moi) de la fin qui fait que j'ai aimé ce roman. Mais je trouve que l'auteure est restée très cohérente, du début à la fin.

Vert a dit…

Et puis elle n'a pas fait dans la facilité en plus ^^.

Marion a dit…

J'avoue que j'ai oublié pas mal de choses sur ce tome ci ... Pfff, j'en ai marre de ma mémoire de poisson rouge. Faudrait que je relise un jour (surement avant les sorties au ciné).

Vert a dit…

Bah je te promet pas de me rappeler de tout d'ici les films non plus ^^