mardi 25 mars 2014

Les hommes dénaturés - Nancy Kress


Après L'une rêve, l'autre pas, j'ai voulu continuer à découvrir les textes de Nancy Kress. Je me suis un peu égarée dans son premier roman (de fantasy) avant de revenir à un texte de SF plus classique : Les hommes dénaturés.

Dans les années 2030, les enfants sont devenus des biens précieux, la stérilité frappant une bonne partie de la planète. Du coup on assiste à un vieillissement de la population, et certains couples sont prêts à tout pour obtenir un enfant, ou un substitut équivalent, qu'il s'agisse d'un animal domestique qu'on balade en poussette ou... autre chose.

Shana Walders, pendant son année de service national, aperçoit une de ces choses et se retrouve suite à son témoignage dépouillée de toute chance de poursuivre sa carrière dans l'armée. Elle décide donc d'enquêter sur ce phénomène, et sa route va très vite croiser celle d'un vieux médecin malade qui s'intéresse aux causes de la stérilité, et celle d'un danseur de ballet qui se retrouver bien malgré lui au cœur de ce complot.

Alternant les points de vue, avec son intrigue qui avance à un rythme fou, et ses complots et manigances de partout, Les hommes dénaturés s'apparente à un thriller, si bien que les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.

C'est un texte qui se lit avec plaisir, d'autant plus que les personnages principaux sont plutôt atypiques, du genre qui deviennent attachants justement parce qu'ils ne sont pas pensés pour être immédiatement attachants : Shana est exaspérante, Nick très morbide et on secouerait bien Cameron par moment. Mais du coup ça les rend très crédibles, ils sont tous très humains quoi !

J'ai beaucoup aimé l'anticipation proche qu'imagine Nancy Kress. Mis à part pour l'aspect technologique désuet (pas de portable, Internet consultable depuis des terminaux publics), facilement explicable par la date de publication VO du roman (1998), le reste est plutôt pertinent et toujours criant d'actualité (notamment pour la question des perturbateurs endocriniens et autres produits qu'on absorbe de partout et dont on ignore encore les effets à long terme).

La société vieillissante des années 2030, où l'on trouve plus de personnes âgées que de jeunes est bien rendue avec tout que cela peut impliquer comme transformations. Par contre que je regrette un peu que pour un roman portant sur la question de la stérilité, les questions de maternité/paternité passent restent finalement au second plan (on a uniquement un aperçu par la belle-fille de Nick) et se révèlent avant tout un prétexte pour parler de recherche scientifique et d'éthique.

J'imagine qu'en à peine 300 pages, il n'était pas possible de parler de tout, mais du coup même s'il se révèle très plaisant à lire, je trouve qu'il manque un petit quelque chose à ce roman pour rester dans les mémoires. Cela ne m'empêchera pas ceci dit de continuer à m'intéresser à cette auteure, qui charme toujours avec sa voix pleine d'originalité et de pertinence.

CITRIQ


6 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Ca a l'air chouette malgré le petit bémol :D

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Tout à fait ^^

Baroona a dit…

Je viens de le lire (merci à toi pour la découverte ! =D) et je suis globalement d'accord avec toute ta chronique !
Mais pas forcément avec ton bémol. J'ai trouvé que la question de la stérilité était aussi plutôt bien traité, je ne vois pas vraiment ce qu'elle aurait pu rajouter.
Et je dois avouer que la technologie désuète ne m'a même pas choqué (et pourtant xD). Par contre, les USA seul centre du monde un peu plus...

Vert a dit…

@Baroona
Comme quoi on tique jamais sur les mêmes choses, moi le côté USA centre du monde ça m'a pas travaillé plus que ça xD

Le Maki a dit…

Actu SF le réédite début octobre mais le coté désuet me freine et le coté autocentré des USA aussi !
Donc je ferais l'impasse.
Merci

Vert a dit…

@Yogo
Je t'en prie. Moi j'attends qu'ils rééditent Le prince de l'aube (https://nevertwhere.blogspot.com/2013/09/le-prince-de-laube-nancy-kress.html)... ou pas :D