mardi 22 juillet 2014

Doctor Who Classic - Saison 5 (1967-68)


Ne me demandez pas comment j’ai accompli cet exploit, mais alors que visionner une saison me prend en moyenne un an (avec de très grosses pauses, certes), cette saison 5 de Doctor Who Classic est passée comme une lettre à la poste, en deux mois à peine !

Cela est probablement dû au fait que cette saison est nettement plus complète que la précédente, notamment grâce aux épisodes retrouvés en 2013. Sur 40 épisodes, 22 sont parvenus jusqu’à nous, ce qui permet de regarder des histoires à peu près complètes (sauf pour The Abominable Snowmen et les deux derniers serials de la saison).

Autre changement, j’ai également mis la main sur des reconstitutions de meilleure qualité (celles de Loose Cannon, avec plus de textes descriptifs et même quelques petites animations par ordinateur), ce qui rend nettement plus agréable le visionnage des épisodes perdus.

Ajoutez à ça un Doctor au top de sa forme (au risque de me répéter à maintes reprises, Patrick Troughton est juste génial), des compagnons bien pensés (Jamie est excellent, et Victoria a un joli character arc), et une belle galerie de monstres… vous comprendrez que cette saison soit passée comme une lettre à la poste ! Je regretterais juste que les histoires adoptent presque toutes le même schéma, mais vu qu’il fonctionne à merveille…

Comme d’habitude je ne ménage pas spécialement les spoilers dans mes comptes-rendus, après tout soit vous êtes fan jusqu’au-boutiste et vous avez déjà tout vu, soit vous ne regarderez jamais, cela ne devrait pas trop vous gêner !


Après avoir terminé la saison 4 sur les daleks, changeons de méchant récurrent avec The Tomb of the Cybermen, qui ouvre la saison. Cet épisode est déjà extraordinaire rien que pour le fait qu’il s’agit du tout premier serial complet du deuxième Doctor.

Et il est fort heureux qu’il ait été retrouvé entier, car c’est une excellente histoire de cybermen, avec un petit côté Indiana Jones, où le Doctor se joint à une expédition qui veut découvrir la tombe des derniers cybermen.

Certes les « méchants » côté humain ne sont pas des lumières, mais l'intérieur de la tombe, les énigmes, les premiers cybermats (complètement ridicules...), et une des premières fois que la série pointe du doigt à quel point le Doctor n'est pas humain (il a 450 ans !), tout ça vaut vraiment le détour.

Et surtout, c'est un vrai plaisir de voir ce deuxième Doctor à l'action : curieux, rusé, légèrement manipulateur... il forme un excellent duo comique avec Jamie (j'adore leur entrée dans la tombe), et sait aussi être très humain lorsqu'il discute avec Victoria.
Victoria : You probably can't remember your family.
The Doctor : Oh yes, I can when I want to. And that's the point, really. I have to really want to, to bring them back in front of my eyes. The rest of the time they... they sleep in my mind and I forget. And so will you. Oh yes, you will. You'll find there's so much else to think about. To remember. Our lives are different to anybody else's. That's the exciting thing, that nobody in the universe can do what we're doing.
Bref ce serial, c'est que du bonheur !


Après les cybermen, c’est au tour des yétis et du Tibet dans The Abominable Snowmen. Question exotisme on est plutôt bien servi dans ce serial, même s’il est difficile d’apprécier la reconstitution bien kitsch lorsqu’on n’a qu’un épisode sur six qui a survécu.

Cependant cette histoire n'est pas dénuée d'intérêt. Déjà, c'est une des premières fois qu'on visite un lieu où le Doctor s'est déjà rendu (il ramène aux moines une sorte de cloche sacrée), et on y voit également apparaitre la Great Intelligence (bien qu'elle ne soit pas nommée ainsi à ce moment-là).

C'est toujours un peu difficile de se faire un avis sur des reconstitutions, mais j'ai beaucoup aimé les seconds rôles (il y a très peu de vrai méchant machiavélique, beaucoup sont juste peu coopératifs au début), les séances d'hypnose, Victoria très débrouillarde, le duo Jamie-Doctor... bref c'est plutôt amusant, et les Yétis sont à mourir de rire tellement on dirait des nounours géants !


En enchainant sur The Ice Warriors, j’ai eu comme l’impression de revivre la deuxième partie de la saison 7, puisqu’après la Great Intelligence et les cybermen, nous voilà face aux ice warriors. Ils font leur première apparition (qui rappelle d’ailleurs un peu celle de Cold War, ils sont congelés dans un glacier !), alors que la Terre est en pleine nouvelle ère glaciaire provoquée par la disparition des végétaux (on passera sous silence la cohérence de l’ensemble, on a vu pire dans les blockbusters américains).

Ce qui est chouette dans ce serial, outre le fait qu’il est quasi complet (4 épisodes sur 6, et les deux manquants ont été reconstitués en animation), c’est que l’intrigue ne se limite pas à la confrontation Terriens/Ice warriors, mais offre une belle réflexion sur le rapport entre humain et machine : dans ce monde, on prend toutes les décisions en fonction d’un ordinateur central qui forcément offre le meilleur choix, le plus logique… sauf que ses décisions peuvent être faussées lorsque sa survie est en jeu. Les lois de la robotique d’Asimov ne sont pas loin….


Et puis il y a The Enemy of the World.

D’ordinaire je passé beaucoup de temps à me lamenter sur les pertes, avec The Enemy of the World, je ne peux que chanter ma joie, ce serial ayant été retrouvé l’année dernière, ce qui permet de l’admirer dans toute sa gloire (et il le mérite bien). Cette aventure qui se déroule en 2018 (un futur très lointain où l’on voyage en fusée et en hovercraft !) confronte le Doctor à son sosie, un mystérieux personnage qui cherche à contrôler la planète.

Ce serial est exceptionnel à tout point de vue : l’intrigue est excellente et pleine de surprise, les effets spéciaux sont soignés (pour l’époque hein) et surtout on ne peut qu’admirer la performance de Patrick Troughton, qui incarne deux personnages très différents avec brio. Ajoutez à cela plein de détails amusants (notamment l'introduction ou le fait qu'il s'agisse du seul serial de la saison où on voit Jamie porter un pantalon !), et on obtient un petit bijou, un des meilleurs épisodes des anciennes saisons à mon avis !


Avec The Web of Fear, deuxième serial retrouvé en 2013 (il ne lui manque plus que l’épisode 3), on retrouve la Great Intelligence et ses yétis dans le métro de Londres. C’est un des rares cas d’intrigue suivie (le méchant en veut au Doctor depuis l’épisode au Tibet), ce qui est plutôt rare dans ces saisons à part quand on croise daleks et cybermen (et encore ceux-là adoptent une chronologie bien plus décousue).

L’histoire est très dynamique, jouant sur l’invasion progressive du métro par un mystérieux champignon, tandis qu’une équipe de militaires et de scientifiques tentent d’enrayer la catastrophe par n’importe quel moyen. On court dans tous les sens, on cherche les traitres, les morts s’enchainent… on ne s’ennuie jamais !

A noter qu’on y voit apparaître pour la première fois le Brigadier Lethridge-Stewart (qui n’était que colonel à l’époque), militaire anglais dont la présence deviendra plus que récurrente par la suite (je crois qu’il reste encore aujourd’hui un des personnages secondaires ayant rencontré le plus d’incarnations du Doctor, c’est dire son importance).


Fury from the Deep nous ramène dans le monde très abstrait des reconstitutions, puisque qu’à part deux trois extraits vidéo, l’intégralité des six épisodes a disparu. Sur le coup j'avais presque oublié à quelque point c'était difficile à regarder. Je suis néanmoins venue à bout de cette histoire d'invasion d'algue verte (oui moi aussi j'adore quand les vieux épisodes de Doctor Who semblent rejoindre la réalité actuelle) dans une zone de raffinage du gaz naturel.

L'intrigue se traine un peu (surtout au milieu), et perd carrément de son charme en version audio, mais ce serial présente néanmoins deux points d'intérêt : déjà on y voit apparaitre pour la première fois le sonic screwdiver (qui sert à dévisser une vis, c'est limite inattendu tellement c’est commun), et surtout c'est la dernière histoire mettant en scène Victoria.

Et si je n'ai jamais vraiment accroché au personnage, je ne peux reconnaitre que sa fin est drôlement bien amenée, avec une vraie cohérence. J'en aurais presque versé des larmes (ce qui ne m'était pas arrivé depuis le départ de Barbara et de Ian), d'autant plus que pour une fois ce n'est pas expédié en 10 secondes en fin d'épisode. J'espère bien qu'un jour on aura l'occasion de voir ces très belles scènes d'adieu en vrai !


Enfin, cette saison se termine avec The Wheel In Space. Sur ce dernier serial, le Doctor retombe en quelques sortes sur ses pattes car après tout un ensemble d'histoires se déroulant sur la Terre, nous voilà de retour dans l'espace, avec les bons vieux cybermen qui cherchent à s'emparer d'une station spatiale.

Jusque là le schéma répétitif de la saison (tous les épisodes sont des « base under siege » à l'exception de Ennemy of the world) ne m'avait pas vraiment gêné mais The Wheel in Space est un peu l'histoire de trop, d'autant plus que son visionnage est laborieux (seuls deux épisodes intacts sur six).

Cependant j'ai quand même bien apprécié le côté aventure spatiale (tenues dignes de Star Trek, combinaisons spatiales, vaisseaux...), tellement rétro et fait avec peu de moyens (ah les météorites qui ressemblent à des boules de Noël !) que c'est charmant à regarder (du moins pour ce qui est parvenu jusqu'à nous).

Cet épisode marque aussi l'arrivée de Zoé à bord de Tardis, mais son embarquement se conclut tellement étrangement (avec le Doctor qui lui montre une vidéo de daleks à priori pour l'effrayer ou lui montrer ce qu'il l'attend) et abruptement qu'il est un peu dur de savoir si on est content de continuer la route avec elle ou non !


En tout cas cette saison ne fait que confirmer tout le bien que je pensais de Patrick Troughton. Plus j'avance dans ses saisons, plus je me rends compte qu'il a bien plus influencé les Doctor ultérieurs que William Hartnell (qui était déjà très bon).

Bien entendu il n'a pas fait ça tout seul, c'est toute la série qui évolue avec lui. Cela se voit avec la disparition complète des serials purement historiques (où qu'il tombe on retrouve une créature fantastique ou un alien), et le fait que le Doctor ne puisse plus faire un pas nulle part sans avoir à sauver le monde. Nous ne sommes même pas en 1970, et je m'étonne toujours de voir à quel point la recette n'a guère changé par rapport à la série qu'on regarde aujourd'hui.

Affaire à suivre avec la saison 6, et comme celle-ci est presque totalement complète (37 épisodes sur 44), je crois bien que le plus dur est derrière moi. Encore quelques efforts et j’en arrive même aux épisodes en couleur !

Merci aux cybermen, sans eux j'aurais fait une croix sur le space-op !

6 commentaires:

Frédéric a dit…

C'est pour tenir jusqu'au 23 août ?

Vert a dit…

@Frédéric
Oui et puis par curiosité aussi, c'est marrant à regarder ^^.

Fánaríë a dit…

Je ne sais pas si je pourrai, j'ai un peu de mal avec les anciennes séries, qui généralement ont mal vieilli.
Grr de google qui n'était pas sur la bonne adresse ...

Vert a dit…

@Fánaríë
Je me disais aussi xD
Je ne pense pas que tout soit à voir (sauf pour les acharnés dans mon genre), mais je pense faire un best-of des épisodes qui valent le détour probablement après la dernière saison du 2e Doctor (si j'attends d'avoir tout vu je vais le faire en 2050 mon top ten xD). Ca te donnera peut-être des idées ^^.

Escrocgriffe a dit…

Merci pour cet article intéressant, je suis heureux d’apprendre qu’en 2013 on a encore retrouvé un épisode ! J’espère que dans les années à venir les bonnes surprises vont continuer (et pourquoi pas la découverte d’archives complètes dans un pays improbable, genre Corée du Nord. Enfin, pour le coup ça serait plus qu’improbable…).

Vert a dit…

@Escrocgriffe
Vu que je doute que la série ait été diffusée là-bas, j'ai des doutes sur la Corée du Nord. Par contre quand on voit le nombre de copies éparpillées dans le monde dont on a perdu la trace (http://missingepisodes.blogspot.co.nz/p/howmanyprints.html), on peut rêver ^^