mercredi 13 août 2014

Destination ténèbres - Frank M. Robinson


Ah la colonisation spatiale... lorsqu'on est coincé entre Mass Effect et Firefly, on se dit que cet avenir est à portée de main, jusqu'à qu'un roman vous rappelle que les voyages dans l'espace, ça ne se fait pas en claquant des doigts (et ne parlons même de rencontre d'autres formes de vie). Ca pourrait être déprimant, mais ça reste un voyage passionnant : bienvenue à bord de Destination ténèbres !

Dans ce roman, on suit les pas de Moineau, un jeune membre d'équipage qui est frappé d'amnésie suite à un accident lors de l'exploration d'une planète. C'est donc l'occasion pour le lecteur de découvrir en même temps que lui l'Astron, un vaisseau qui a quitté la Terre il y a plus de 2000 ans pour trouver des formes de vie extraterrestres.

Mais cette redécouverte pour Moineau ne se fait pas sans heurt : mensonges, dissimulation, manipulation et tentative de meurtre... tout n'est pas rose dans ce vaisseau qui en 2000 ans n'a jamais rencontré d'autre forme de vie, et dont l'équipage commence à perdre foi en sa mission.

Au cours de ma lecture, Destination ténèbres m'a beaucoup fait pensé à Tau Zéro, sans doute parce qu'on retrouve le même genre d'interrogation sur la vie en vase clos sur une longue durée, et sur l'immensité de l'espace, à ceci près que l'écoulement du temps n'est pas le même : Tau zéro jouait sur la grande vitesse, Destination ténèbres est immensément lent.

On utilise souvent des unités de temps pour mesurer une distance (c'est à cinq minutes de marche, trois heures de voiture ou douze heures de vol), mais à l'échelle de la Terre on dépasse rarement l'échelle du jour ou du mois. Tout à coup dans Destination ténèbres, les distances entre les planètes se mesurent en générations entières, en siècles, en millénaires... et c'est vertigineux.

Mais cela n'est que l'arrière plan d'une intrigue qui se penche sur les relations tendues entre un capitaine prêt à tout pour accomplir sa mission, et un équipage qui voudrait prendre le chemin du retour.

On découvre petit à petit comment la vie s'organise à bord de génération en génération, comment cette société s'est adapté ce mode de vie (les simulations pour cacher la misère du vaisseau, les naissances contrôlés, le Recyclage pour ne rien perdre des morts...) et comment le passé semble avoir disparu ou été oublié au fil des ans.

Et tout cela contribue à nourrir une intrigue pleine de mystères et de rebondissements, qui fait qu'on se retrouve sans même s'y attendre scotché à un authentique page-turner, tant on a envie d'aller au bout des choses... et on n'est déçu du voyage à aucun moment.

Cela fait de Destination ténèbres un roman complet : l'arrière-plan scientifique est très intéressant et ultra-crédible, et l'intrigue est diablement prenante. C'est un vrai plaisir à lire, et si vous n'avez pas encore eu l'occasion de plonger dans ce roman, je vous le recommande chaudement, c'est que du bonheur !

CITRIQ

6 commentaires:

Plume a dit…

Dans ma LAL depuis... trop longtemps ! Une erreur visiblement ;)

Lune a dit…

J'ai adoré ma lecture également ! Chronique dans un mois :p

Lorhkan a dit…

J'avais beaucoup aimé aussi !

BlackWolf a dit…

Tu m'as donné envie de lire ce roman.

Baroona a dit…

Tentant !
Je ne peux m'empêcher de penser à "Paradis perdu" d'Ursula Le Guin (dans "L'Anniversaire du monde"). À raison ?

Vert a dit…

@Plume
Une grave erreur même ^^

@Lune
J'attends avec impatience de la lire !

@Lorhkan
C'est un très bon texte quand même.

@BlackWolf
J'espère bien !

@Baroona
Je te dirais quand je l'aurais lu, ce recueil est encore dans ma PàL.