mardi 5 août 2014

La cité des illusions - Ursula K. Le Guin


Et voilà c'est fini ! Avec La cité des illusions, je boucle ma lecture du cycle de Hain, commencée avec La main gauche de la nuit il y a cinq ans. Je me sens toute triste à l'idée d'en finir avec cet univers, c'est donc une bonne chose qu'il me reste encore une douzaine de nouvelles se déroulant dans le même univers à découvrir pour faire durer encore un peu le plaisir.

(en fait en ce moment je me rends compte j'ai bientôt acquis toute la bibliographie française d'Ursula Le Guin, ce qui m'amène à m'inquiéter de ce qui va se passer quand j'aurais lu tous ses écrits disponibles. Vous croyez qu'on peut faire une dépression post-Le Guin ?)

La cité des illusions est un livre assez à part dans le cycle, puisque c'est à ma connaissance le seul à se dérouler sur Terre. Et c'est peut-être bien le seul à faire le lien avec un autre roman du cycle, Planète d'exil (sans que sa lecture soit nécessaire, mais si on l'a lu je dirais qu'on est en quelque sorte récompensé en lisant La cité des illusions).

Dans ce roman, on y suit les pas d'un homme retrouvé privé de ses souvenirs dans une forêt, qui cherche à découvrir qui il est en cherchant à rejoindre la cité des Shing, des aliens (c'est l'Ennemi évoqué dans les précédents romans qui a attaqué la Ligue de tous les mondes) qui contrôlent la Terre et empêchent les humains d'utiliser des technologies trop avancées ou de s'unir en trop grands groupes.

Comme dans Le monde de Rocannon et Planète d'exil, on se retrouve donc face à un subtil mélange de science-fiction et de fantasy, tant le périple et l'univers (le niveau technologique de certains groupes croisés est encore plus rudimentaire que le nôtre) semblent de fantasy, tandis que les Shing apportent une petite valeur ajoutée de SF.

Ca ne vous surprendra pas trop, mais l'écriture d'Ursula Le Guin, et son approche très humaine (oui je sais ce terme est ridicule mais j'arrive pas à trouver de qualificatif mieux adapté) font qu'une fois encore on se laisse emportés par l'histoire. J'ai bien aimé les différents peuples et personnes rencontrés au cours de l'intrigue, et les nombreuses interrogations sur la question du mensonge.

Cependant j'ai trouvé le roman pas totalement satisfaisant. Certes il permet d'en apprendre beaucoup sur l'Ennemi évoqué dans les précédents romans, mais il manque un volet pour vraiment tout expliquer, et je ne suis pas sûre que cela soit couvert par d'autres textes. Et les mystères à moitié résolus sont de loin les plus frustrants.

Un peu comme Planète d'exil, il y a comme un goût de pas assez à ce roman, qui laisse en suspens pas mal de questions (et de personnages accessoirement). Deux ans séparent la publication de La cité des illusions de celle de La main gauche de la nuit, et en matière de construction de récit, on sent toute la différence (il y a Terremer entre les deux, pour ceux qui veulent savoir). La main gauche est bien plus « nourrissant » à la lecture.

Ceci dit ça reste un Ursula Le Guin, c'est donc plaisant à lire, mais pour les lecteurs n'ayant pas envie de s'encombrer de textes secondaires, je vous conseille d'ignorer les premiers romans du cycle pour passer directement à La main gauche de la nuit, comme ça vous n'aurez que le meilleur de cette excellente œuvre de science-fiction !

CITRIQ


Un vrai tiercé gagnant pour ce livre !

2 commentaires:

Lorhkan a dit…

J'en reste à mon désir de lire ce cycle dans l'ordre chronologique d'écriture. je sais, c'est bête, il n'y a pas de nécessité absolue, mais c'est plus fort que moi...^^

M'enfin, il faudrait déjà que je commence, ce serait pas mal ! :D

Vert a dit…

@Lorhkan
Tu serais pas un peu maniaque par hasard toi ? :P