mercredi 18 février 2015

Le château des millions d’années (Origines 1) – Stéphane Przybylski

 

A Noël, je suis partie en vacances avec ma liseuse, dans laquelle s'entassaient pêle-mêle tout un tas de nouvelles et d'extraits de romans glanés ici et là sur Internet, des fois qu'il me prenne l'envie de les lire. Parmi eux se trouvait le premier épisode du Château des millions d’années, et j'ai accroché immédiatement à cette histoire, si bien que je l'ai suivi en mode roman-feuilleton.

Le château des millions d'années, premier volume de la tétralogie Origines, nous emmène à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, côté allemand. On y fait la connaissance de Friedrich Saxhäuser, un officier SS envoyé en Irak pour accompagner une mission archéologique qui cherche à prouver qu'il existait bien dans le secteur des tribus aryennes dotées d'une technologie avancée à l'époque de la Mésopotamie. Sauf qu'arrivé là-bas, il est persuadé d'être suivi, et se retrouve très vite confronté à d'étranges phénomènes surnaturels.

Présenté comme cela, on a vraiment l'impression de lire une aventure d'un Indiana Jones allemand, et il y a un peu de ça dans ce personnage qui semble avoir déjà tout vécu et qui déborde de ressources (peut-être un peu trop d'ailleurs, c'est moins flagrant quand on lit l'histoire épisode par épisode mais j'ai l'impression qu'il n'a pratiquement aucun point faible).

Rien que pour cela, Le château des millions d'années est un excellent divertissement : on y voit du pays, on y pratique une archéologie assez douteuse, on s'amuse lors de séances de filature, camouflage ou de course-poursuite, bref on ne s'ennuie pas une minute, d'autant plus que j'ai trouvé que l'auteur avait vraiment le sens du rythme, en jouant habilement des flash-back.

Mais le roman arrive largement à dépasser le statut de simple divertissement grâce à son arrière-plan historique extrêmement travaillé. Toute cette aventure est aussi l'occasion (grâce au héros qui fait partie de la garde rapprochée du Führer) de revisiter la montée au pouvoir d'Hitler et les prémisses de la Seconde Guerre Mondiale.

Je ne suis pas spécialiste de l'époque donc je serais incapable de différencier ce qui relève du fait historique et de la pure invention, mais j'ai eu l'impression que l'auteur avait sacrément bossé la question (surtout si on se fie au lexique plutôt fourni et aux cartes à la fin de l'ouvrage). En plus on l'aborde d'un point de vue allemand, ce qui est extrêmement intéressant et permet de considérer cette période avec plus de nuances de gris que l'on est habitué à le faire.

En plus d'avoir une bonne intrigue et un sacré background bien documenté, ce roman dispose aussi de personnages solides. Je n'irais pas jusqu'à les qualifier d'attachants, mais ils sont définitivement passionnants à suivre, d'autant plus qu'en découvrant leur parcours à chacun, on se rend vite compte qu'il y a bien des manières d'arriver au nazisme et que rien n'est simple dans le domaine.

Saxhäuser bien sûr est une montagne de complexité (c'est normal, c'est le héros), mais j'ai été surprise que l'auteur prenne le temps de se livrer à ce jeu même avec les personnages plus secondaires, dont il se penche également sur le passé. Même les personnages féminins qui sont plutôt discrets sont assez mémorables et sont dotées d'un sacré caractère (du coup difficile d'en vouloir à l'auteur, d'autant plus que l'époque justifie aussi leur discrétion).

Bref pour ce qui est je crois un premier roman, c'est une sacrée réussite ! Passionnant, ultra-documenté, aussi divertissant qu'intelligent, plein de nuances de gris, Le château des millions d'années est un livre qui se dévore, et dont on aimerait lire la suite au plus vite.

Un seul regret à signaler pour ma part : le mode de lecture. Je voulais tester le concept de roman feuilleton, et s'il est sympathique de lire en avant-première le livre et de recevoir chaque semaine son petit épisode, j'ai eu l'impression d'une lecture assez décousue, dont je perdais assez souvent le fil. La prochaine fois, j'attendrais la sortie du roman complet pour pouvoir le dévorer !

CITRIQ

11 commentaires:

Cornwall a dit…

Je te rejoins complètement. Mise à part le coté roman feuilleton que je n'ai pas expérimenté.
J'ai attendu d'avoir le papier et de le lire d'une traite !

Dionysos89 a dit…

J'ai hâte de le commencer à mon tour, il attend bien sagement. :-)

Fánaríë a dit…

Je dois avouer; que ça a l'air assez tentant.

Lorhkan a dit…

Intrigant je dois dire. Tentant même.
Mais une tétralogie, pfff...

Julien le Naufragé a dit…

Bon, hé bien voilà. Maintenant, j'ai envie de lire un livre de plus ;-)

Vert a dit…

@Cornwall
C'est pas plus mal de le lire d'une traite je pense ^^

@Dionysos89
Bonne lecture !

@Fánaríë
Tu n'as plus qu'à succomber ^^

@Lorhkan
Si les tomes suivants sont de cette qualité, ça devrait être que du bonheur !

@Julien
J'espère bien, c'est le but de l'article ^^

betespatiotemporelle a dit…

Salut Vert,

comme tu es une fan de Neil GAIMAN, je t'invite à lire mon commentaire de Neverwhere à l'adresse http://etoiledumarin.over-blog.com/article-analyse-de-neverwhere-de-neil-gaiman-125078130.html

Bonne lecture ^_^ .

shaya a dit…

Il a l'air vraiment sympa celui-là, il est dans ma liste !

Vert a dit…

@Shaya
Excellente idée ^^

Mariejuliet a dit…

Comme toi, j'ai immédiatement pensé à Indiana Jones!
Une très bonne lecture, très surprenante!

Vert a dit…

@Mariejuliet
Il ne manque que la musique de John Williams en fond sonore dans certains scènes de baston ou de course-poursuite ^^