jeudi 23 juillet 2015

Sandman intégrale 6 - Neil Gaiman


Après la petite pause dans l’auberge Au bout des mondes du tome précédent, Sandman entre dans sa dernière phase avec cette sixième intégrale qui se compose d’un seul et unique récit, Les Bienveillantes, aussi important par sa taille (350 pages !) que par son contenu.

Tout commence lorsque le fils de Lyta (vous vous souvenez de La Maison de poupées ?), Daniel est enlevé. Sa mère, persuadée que le Rêve en est responsable, sombre dans la folie et cherche à se venger en faisant appel aux Furies (ou Bienveillantes, pour ne pas les offenser), les divinités gréco-romaines chargées de punir les meurtriers. Voilà qui pourrait bien mettre en péril le Royaume du Rêve.

Présentée comme cela, l’intrigue des Bienveillantes pourrait être incroyablement simple (et terriblement basique, on imagine déjà l’affrontement à coups d’effets spéciaux), mais univers de Sandman oblige, il n’en est rien. Au contraire, c’est de loin le récit le plus complexe de toute la série. Et il fallait bien ça pour écrire la conclusion de cette série gigantesque (les récits publiés après ne sont qu’épilogues et bonus).

Il est assez difficile de rentrer dans les détails, déjà parce je serais forcée de vous spoiler l’intrigue (à ce sujet, si vous êtes un nouveau lecteur, n’oubliez pas de sauter la préface !), mais aussi parce que même au bout de je-ne-sais combien de relectures, j’ai toujours du mal à comprendre comment Gaiman a réussi à écrire un truc aussi magistral et inattendu.

Les Bienveillantes est un récit en apparence linéaire, mais qui pourtant se déploie à la façon d’un arbre gigantesque, basculant d’un monde à un autre, d’un personnage à un autre, d’un niveau de lecture à un autre. Le résultat pourrait ressembler à un gigantesque bazar, mais pourtant tout est extrêmement structuré, rien n’est laissé au hasard et personne n’a été oublié.

C’est d’ailleurs l’élément qui m’avait bluffé dès la première lecture : l’ampleur du casting. Nombreux sont les personnages des tomes précédents à y tenir un rôle (que leur histoire soit restée en suspens ou non), et leur présence ne relève jamais du clin d’œil, elle participe à l’histoire.

Et quelle histoire avec ça ! Il est assez difficile de la décrire en quelques mots, mais je ne peux m’empêcher de lui trouver d’incroyables qualités littéraires, ce qui peut sembler un peu étrange pour un comic. Et pourtant, dans la construction, il y a vraiment de ça. Alors que cette histoire ne tiendrait pas la route sur un autre support, sans le scénario de Gaiman et les dessins de Marc Hempel (en apparence simplistes mais très expressifs et idéaux pour cette histoire).

Les Bienveillantes est donc le final en apothéose qu’on était en droit d’attendre pour une série telle que Sandman, et si vous avez apprécié votre lecture jusque-là, vous ne pourrez que savourer ce tome-ci.

Côté bonus, cette intégrale est plutôt maigrichonne (le script d’un chapitre et les traditionnels entretiens & analyses), mais comme d’habitude ils apportent de nombreux éclaircissements bienvenus. Et au moins il n’est pas mentionné au dos que cette histoire peut se lire indépendamment des autres (n’est-ce pas Panini ?).

CITRIQ

4 commentaires:

Gromovar a dit…

Magistral en effet.

Lorhkan a dit…

Faut que je l'achète celui-là, je n'avais pas noté sa sortie.
Comme ça, je pourrai lire tous les volumes d'affilée.

Il ne devait pas y en avoir un septième d'ailleurs ?

Vert a dit…

@Gromovar
Tout à fait !

@Lorhkan
Si si il y en aura bien sept, il manque encore deux tomes de l'ancien découpage là.

Lorhkan a dit…

@Vert
Ok, c'est ce qu'il me semblait.
Ce sera pour prolonger le plaisir. ;)