jeudi 1 octobre 2015

Doctor Who 9x02 – The Witch’s Familiar


Après un premier épisode en forme d’introduction qui donnait beaucoup à voir, sans qu’il ne se passe forcément grand-chose, il est temps de se pencher sur sa suite, The Witch’s Familiar. Et inutile de tourner autour du pot, cette fois-ci on a eu le droit à un Doctor Who qui avance à 500 km/h tout en nous en mettant plein les yeux (d’ailleurs si vous n’aimez pas les spoilers, c’est le moment de les fermer !).


La semaine dernière, nous avions laissé le Doctor en bien mauvaise posture : coincé sur Skaro avec Davros et ses Daleks, sans TARDIS, sans tournevis, sans Clara ni Missy (exterminées au passage). On l’avait à peine entraperçu dans son futur en train de menacer le jeune Davros de son passé, toute la question était donc de savoir comment il allait en arriver-là, ce qui va prendre tout l’épisode.

Même si je me doutais que cette mini-scène à la fin de The Magician’s Apprentice cachait un twist (il parlait de son amie, la logique aurait voulu qu’il parle de SES amies), je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, et la surprise a plutôt été agréable, même si au final le Doctor se fait un peu voler la vedette… mais c’est pour notre plus grand plaisir !


Car oui, le héros de cet épisode n’est pas le Doctor, c’est plutôt Missy. D’ailleurs elle ouvre l’épisode (enfin juste après Clara mais Clara dans cet épisode… j’y reviendrais), et dès le début elle est excellente. Cela faisait longtemps que le Doctor n’avait pas eu un méchant à sa mesure.

Car Missy (enfin le Master quoi), c’est un peu le Doctor, comme en témoigne la petite histoire mettant en scène le Doctor sur laquelle elle fait travailler Clara :

« OK, I'm going to tell you a story of the Doctor. It's classic. On the run, no Tardis. No friends, no help. In other words... The Doctor, happy. »
Car cette histoire, c’est un peu l’histoire de Missy puisqu’elle en vient ainsi à expliquer sa survie à la fin de la saison 8, et comment elles ont échappé aux Daleks dans l’épisode précédent. Et donc assez logiquement elle cherche à infiltrer la ville Dalek pour sauver son ami, le Doctor… un peu comme si les rôles avaient été inversés, d’une certaine façon.

Du coup l’épisode arrive très bien à montrer à quel point Missy est donc le Doctor dans toute son inventivité, toute son intelligence et toute sa loufoquerie… à ceci près qu’elle est foncièrement mauvaise (tout le contraire du Doctor), ce qui la rend totalement imprévisible.

- Can you see the bottom?
- Too dark. We could chuck a stone down, or something.
- Oh, yeah, good idea.
Enfin le fait qu’elle pousse Clara était prévisible mais ô combien savoureux ! Ce sont ces petits détails ici et là qui rappellent qu’elle n’est pas vraiment le Doctor, et que bien qu’elle joue vraiment son rôle (jusqu’à apporter énormément d’explications sur les Daleks notamment), il y a quand même de bonnes chances qu’elle essaye d’embobiner tout le monde en passant, y compris nous, spectateurs.


D’ailleurs elle pousse le vice jusqu’à avoir un compagnon pour l’épisode. Compagnon qu’elle n’hésite pas à pendre par les pieds, à jeter dans un trou, à menotter pour servir d’appât à un Dalek et enfin à enfermer dans une carcasse de Dalek (youhouh référence au tout premier épisode des Daleks !)... Il serait donc plus juste de parler de « sbire ».

Du coup oui, Clara prend un peu cher dans cet épisode, plus occupée à subir qu’autre chose (surtout quand elle termine enfermée dans le Dalek (youhouh référence à Asylum of the Daleks). Elle a beau être maligne et autoritaire, elle ne fait vraiment pas le poids face à Missy.

Mais au moins elle aura appris plein de choses sur les Daleks en passant, notamment sur la façon dont ils fonctionnent et dont leur langage est conditionné (j’ai beaucoup aimé le système de « traduction » notamment).

« Admit it. You've all had this exact nightmare. »
Pendant que Missy et Clara partent à sa rescousse, le Doctor passe beaucoup de temps à discuter : avec Davros d’abord, avant de s’offrir un joli coup d’éclat en lui volant son véhicule.
« Of course, the real question is... where did I get the cup of tea ? »
Un beau moment qui ne dure pas, avec une blague irrésistible lorsque le Doctor revient à lui :

« I hope you are grateful. It wasn't easy to procure. And very nearly unique, of course. You should feel privileged. The only other chair on Skaro. »
Cet épisode évoque plein d’épisodes antérieurs, de la série actuelle comme de l’ancienne. Et par moments, comme pour cette blague, il m’a beaucoup fait pensé à Doctor Who and the Curse of Fatal Death (qu’on pourra regarder bientôt comme un pur concentré de l’ère Moffat !).

Plus sérieusement la suite de l’histoire du Doctor se résume à une longue conversation avec Davros, qui donne ici la meilleure imitation de Palpatine qu’il m’ait été donné de voir. Il joue sur la colère, sur la compassion, agresse, cajole… ose même une blague. Je suis vraiment impressionnée par son numéro, d’autant plus que son but n’est pas très clair au début.


En tout cas il mène bien sa barque, puisqu’il arrive à faire sortir au Doctor son énergie de régénération (la dernière fois c’était pour River Song, comment doit-on interpréter cet acte du coup ?) pour son plan machiavélique : voler son énergie pour créer des hybrides dalek / time lord


Le plan de Davros est fort heureusement interrompu par Missy (et pour le moment on ne sait pas quel impact cela peut avoir sur ses futurs régénérations), et se retourne à priori rapidement contre son créateur qui n’avait pas prévu que l’énergie de régénération affecterait autant les Daleks dans leurs armures que ceux qui hantent les égouts sous forme liquéfié et qui se vengeraient bien contre les autres (classique !).

« I knew exactly what you were doing, and I let you do it. »
Tout cela le Doctor l’avait prévu (ou bien il fait mine de), faisant passer toutes ses scènes précédentes pour une vaste comédie. Un joli coup avec fort peu d’esbrouffe, c’est presque surprenant. En même temps s’il avait essayé d’en faire autant que Missy, l’univers aurait sûrement explosé !


D’ailleurs en parlant de Missy, qui ne perd jamais une opportunité de faire le mal, je dois avouer que j’ai vraiment un faible pour sa dernière vacherie, lorsqu’elle essaye de pousser le Doctor à tuer Clara ! Ce qui donne accessoirement la clé de la scène clôturant The Magician’s Apprentice :
« When you were in the Dalek, you made it say "mercy". It shouldn't have understood the concept, it shouldn't have been able to say it. How did a tiny piece of mercy get into the DNA of the Daleks ? »
- Come on, I'll take you home.
- Which side are you on ? Are you the enemy ?
- I'm not sure that any of that matters. Friends, enemies. So long as there's mercy. Always mercy.
Une scène qui ressemble bien au Doctor. De saison en saison, on doute parfois de ses actions, de ce qu’il pourrait se laisser aller à faire, mais il y a des choses qui ne sont tout simplement pas dans sa nature, et ça fait toujours chaud au cœur les petites scènes comme cela !


Terminons avec les deux objets importants de l’épisode. Les lunettes se révèlent pour une fois avoir plus qu’un rôle esthétique, elles remplacent le tournevis. Chouette initiative, je me demande si cela continuera dans les épisodes suivants (à force de regarder des vieux Doctor Who, je me rends compte à quel point le Doctor actuel est trop dépendant de son tournevis sonique).

Quant au « confession dial », on tient clairement là le fil rouge de la saison, visiblement lié au passé du Doctor, et aux raisons qui l’ont poussé à quitter Gallifrey. Voilà qui nous promet de belles révélations… ou pas (après tout, on l’attend toujours le nom du Doctor !).


Et je me dois de conclure sur Missy qu’on laisse en bien mauvaise posture, mais qu’on ne doute à aucun moment de retrouver plus tard, au top de sa forme !

Voilà pour l’épisode de la semaine, qui vous l’aurez compris m’a beaucoup plus convaincu : plus d’action, des éléments d’histoire qui ne sont pas juste là pour jouer le jeu des références mais qui construisent quelque chose, des dialogues aux petits oignons, des time lords déchaînés et l’amorce d’un fil rouge plutôt prometteur… que du bon dans The Witch’s Familiar, du coup il me tarde déjà d’être samedi !

4 commentaires:

JainaXF a dit…

Mais, mais, mais... on est presque d'accord ! O my God, il faudra vérifier que la fin du monde n'est pas pour demain ! ;-)

Plus sérieusement, si j'ai une légère préférence pour la première partie (j'ai préféré son impression épique et la résolution du clifhanger entre le Docteur et Davros sur le champ de bataille m'a paru un peu trop facile !), j'ai passé un très bon moment devant cet épisode, notamment grâce à Missy, c'est calirement elle la vedette, même si j'ai beaucoup aimé aussi le face-à-face entre Twelve et Davros et les multiples hommages !

J'ai trouvé les graines mythologiques intéressantes, reste à voir si Moffat leur apportera une réponse et si elle sera cohérente et satisfaisante...mais je suis excitée pour la semaine prochaine et pour cette saison, moi aussi !

Vert a dit…

@JainaXF
Ca arrive quand même de temps en temps qu'on soit presque d'accord ^^.

Fánaríë a dit…

Intéressant mais j'ai été un peu déçu par la chute, on y croit pas une seconde que tu avais tout prévu :-( ...
On me dit dans l'oreillette que ce n'est pas la première fois qu'un Dalek emploie le mot "mercy", dans un épisode avec Riversong paraît-il, peux-tu confirmer ?

Vert a dit…

@Fánaríë
Peut-être qu'il ment complètement sur le sujet (j'ai moi-même un peu de mal à croire qu'il file de son énergie de régénération à Davros, même dans un plan alambiqué ça ne colle pas vraiment bien).
Et oui tu as bonne mémoire, c'est dans le dernier épisode de la saison 5 (c'est pas tout à fait la même leçon que celle du Doctor ^^).