mardi 6 septembre 2016

La danse des étoiles – Spider et Jeanne Robinson



La danse des étoiles est un roman qui me faisait très envie depuis sa réédition chez ActuSF à cause de son sujet : la danse. Les romans de science-fiction qui en parlent ne sont pas légions (à ma connaissance) et ceux qui s’amusent à inventer une danse du futur sont à n’en point douter encore plus rare.

C’est pourtant le postulat de base de ce roman qui met en scène une danseuse talentueuse, Shara Drummond, qui n’a pas le bon gabarit pour être acceptée dans une compagnie de danse. Avec l’aide de son opérateur vidéo, Charles Armstead, elle va donc chercher à inventer une nouvelle forme de danse dans l’espace, là où la gravité n’existe pas.
« Comme un enfant apprend à marcher, Shara apprit à voler. »
Assez étrangement, cela donne l’impression que le premier tiers du roman (que je soupçonne d’avoir été un texte isolé avant d’avoir des suites) est plus un roman sur la danse que sur la science-fiction, qui joue un rôle finalement assez faible : on y parle technique, entraînement, répétitions et représentation.

Jeanne Robinson, qui co-écrit ce roman, est danseuse et on sent qu’elle maîtrise son sujet. C’est vraiment un atout pour donner corps à l’idée de la danse dans l’espace, cependant cela a ses limites quand on a parfois du mal à se représenter les choses. Ce qui ne m’a pas empêché d’admirer la démarche du personnage de Shara, qui va jusqu’au bout de sa création.

Une fois passé le premier tiers, le roman devient plus « science-fictionnesque » (avec l’apparition de quelques aliens). J’ai bien apprécié qu’il reste à échelle humaine en quelque sorte : le récit s’en tient à des éléments relativement réalistes, à savoir des stations orbitales et des voyages dans le système solaire.

La danse continue à jouer un rôle primordial (notamment avec le côté très « terre à terre » de la création d’une compagnie de danseurs en chute libre), avec toute une problématique fort intéressante d’adapter l’être humain à une vie sans point de repère.

J’ai un peu moins accroché à cette deuxième partie, une fois passé l’émerveillement des danses de Shara dans la première partie. L’intrigue est bien menée et les idées fort intéressantes, mais j’ai trouvé que l’ensemble était de facture très classique au final. Cependant je pense que c’est plutôt moi qui fait la fine bouche qu’un réel défaut du roman

La danse des étoiles offre en tout cas une aventure spatiale plaisante et originale avec une thématique peu courante et utilisée avec originalité. Et qui offre quelques jolis passages à citation avec ça :
« Et la danse nouvelle disait : Voici ce que c’est d’être humain : voir la futilité essentielle et existentielle de toute action, de toute lutte – et agir, lutter. Voici ce que c’est d’être humain : se tendre toujours vers ce qui est hors d’atteinte. Voici ce que c’est d’être humain : vivre toujours ou mourir en essayant. Voici ce que c’est d’être humain : poser perpétuellement les questions sans réponse possible, dans l’espérance que les poser hâtera la venue du jour où il y sera répondu. Voici ce que c’est d’être humain : lutter face à la certitude de l’échec. »

CITRIQ

2 commentaires:

shaya a dit…

Ah je suis contente que tu aies apprécié ce livre ! Il n'a pas fait beaucoup de bruit, ce n'est pas le roman du siècle, mais il est chouette quand même !

Vert a dit…

@Shaya
Il a une chouette thématique originale en tout cas ^^.