mercredi 28 mai 2008

Sandman 8 : Au bout des mondes - Neil Gaiman



Il est là, il est enfin là ! Ils l’annonçaient au moi d’avril, y’a fallut l’attendre jusqu’à mi-mai, mais bon du moment qu’on finit par l’avoir, que demander de plus, et ce sachant qu’en prime ils vont rééditer la mini série Death ?
(enfin que demander de plus à part qu’ils se grouillent de traduire la suite ?)

Au bout des mondes (At Worlds’ end, ça fait penser à Pirates des Caraïbes mais ça n’a rien à voir…) est un épisode à part dans la série Sandman. Si on y retrouve tout ce qui fait le succès de l’histoire, j’avoue qu’il m’a un peu moins plus que les autres, parce qu’il laisse un sacré sentiment d’inachevé sur la fin. J’ai presque l’impression d’avoir lu le prologue du tome suivant (The Kindly Ones) qui est, pour l’avoir feuilleté, incroyable. Mais ne nous égarons pas…

Au bout des mondes, c’est une espèce de poupée russe géante ou les histoires s’emboîtent les unes dans les autres. C’est l’histoire d’un homme qui pris dans une tempête au volant de sa voiture, échoue dans l’auberge du bout du monde, où ses occupants se racontent des histoires pour passer le temps, histoires qui contiennent parfois elles-même des histoires, et même des histoires d’histoires. Enfin en même temps, rien d’étonnant, on parle d’un scénario de Neil Gaiman là.

Chaque histoire est illustrée par un dessinateur différent, et il y en a pour tous les goûts dans le style… Et chaque histoire a sa propre histoire, aucune ne se ressemblant. Elles sont d’ailleurs assez éloignés du casting habituel, même si on y croise tout de mêmes des habitués. Dream lui-même semble quasiment absent… Ce sont des histoires qui parlent de rêves, de légendes, de modèles, de vies, des histoires qui font peur ou rêver, rire pas trop j’avoue, ou alors c’est de l’humour assez noir…

C’est donc une bonne BD, et vu que c'est un Sandman c'est forcement un sacré morceau de... littérature ou va savoir quoi d'autre, mais j’avoue que je la trouve pas au niveau de Fables&Réflexions (le tome 6) qui dans la série recueil de tous pleins d’histoire était un vrai chef d’œuvre. Ceci dit, si j’ai bien compris, je reviendrais peut-être sur mon avis avec la sortie des deux derniers tomes, il semblerait que tout ça soit lié…

Affaire à suivre donc… reste à résister à la tentation de lire tout ça en anglais (de toute façon c’est trop cher…)

lundi 26 mai 2008

Indiana Jones and the Kingdom of the Cristal Skull - Steven Spielberg



Quand la première bande annonce est sortie, il a été très difficile de ne pas baver sur le clavier. Indiana Jones, c’est un mythe, un vieux film qu’on regarde 100 fois avec le même plaisir, dont on savoure les personnages hauts en couleur, le coté archéologue à la petite semaine, les quêtes de chevalerie réécrites à la sauce XXe siècle, les courses poursuites de dingues, les bestioles glauques, et j’en passe des meilleurs.

Bref Indiana Jones IV, ça faisait rêver, ça faisait peur aussi. Du coup, parce qu’il faut mettre toutes les chances de son coté, ça a été un Indiana Jones en VO, dans une des plus grandes salles de Paris, histoire de s’en mettre plein la vue.

Indy 4 nous emmène donc bien après les 3 opus précédents, en 1957, autrement dit en pleine guerre froide, avec pour nouveaux ennemis héréditaires les russes. L’intrigue tourne autour d’un mystérieux crâne de cristal, qui serait la clé de l’El Dorado, rien que ça, et c’est donc parti pour une sacrée aventure en Amérique du Sud…

Globalement, Indy 4 a été une bonne surprise : l’histoire est bien ficelée, assez distrayante, les dialogues font mouche, les personnages sont toujours aussi haut en couleur, Indiana est une fois de plus le roi de l’impro, et puis il y a l’ambiance habituelle : même si on est 20 ans plus tard, Spielberg s’est bien amusé à reconstruire toute l’ambiance de l’époque, cf la scène d’ouverture, ou encore la scène du bar et la course poursuite qui suit (mythique…).

A coté de ça, cela reste un Indiana Jones, c'est-à-dire avec ses énigmes mystiques à résoudre complètement bidons, ses bestioles glauques, ses courses poursuites, ses bastons, et même l’histoire suit le schéma habituel de l’intro riche en action, le passage paisible au collège et la grosse aventure juste derrière…

Bref je ne saurais que trop vous le recommander d’aller le voir, car on ne voit pas toujours de l’Indiana Jones sur grand écran. C’est un très bon moment à passer, et je n’en dirais pas plus parce que ce serait donner des éléments de l’intrigue
(et déjà je trouve qu’on en a limite trop donné avant la sortie…)

Pour les critiques maintenant, je n’en retiendrais que trois :
- Une tendance à vouloir trop en faire, qui permet qu’on ne s’ennuie jamais certes, mais il y a quelques passages où l’on se dit « fallait-il vraiment tout ça ? », et à coté de ça certains persos font plus de la figuration qu’autre chose… et certains pans de l’intrigue ne sont pas forcément ultra développés et laissent un sentiment d’insatisfaction (menfin ça nourrira les fanfictions ^^).
- Le choix d’une énigme tirant beaucoup plus sur la SF et le fantastique que dans les Indiana Jones classiques, ça vire limite Stargate sur les bords (d’ailleurs y’avait un épisode qui traitait du même sujet xD). J’ai toujours aimé la dimension mythique du 1er et du 3e, là du coup ça pêche un peu…
- Certains passages qui sentent bon l’esprit de George Lucas (pensez aux Ewoks ou à l’épisode II) et qui font parfois grincer des dents…

Mais bon, malgré ces petits et gros défauts, ça reste un bon film, qui arrive je dirais au niveau du Temple Maudit ou de l’Arche Perdue, mais qui ne fera jamais de concurrence à la Dernière Croisade (c’est pas possible ça ^^). Par contre l’idée qu’ils en refassent derrière me travaille un peu, j’ai un peu peur que cette volonté de surenchère s’accentue et que ça finisse comme Pirates des Caraïbes.

dimanche 25 mai 2008

Le Livre de Cendres - Mary Gentle



Tome 1 : La Guerrière Oubliée
Tome 2 : La Puissance de Carthage
Tome 3 : Les Machines Sauvages
Tome 4 : La Dispersion des Ténèbres

C’est une série bien étrange que ce livre de Cendres, 4 tomes qui font voyager en rêver, tout en faisant sérieusement travailler les neurones… L’histoire, c’est celle de Cendres, femme-guerrière du XVe siècle, à la tête d’une armée de mercenaires, qui se retrouve coincée dans la conquête de l’Europe par la colonie wisigoth de Carthage. Oui oui, une colonie wisigoth à Carthage. Dès le début du livre, on a bien conscience de ne pas avoir affaire à un roman historique traditionnel. Normal, c’est de la fantasy me direz-vous… et bien c’est légèrement plus complexe que ça.

Difficile de faire la liste de ce qui fait la force de ce bouquin, qui fait qu’on ne le lâcherait pas pour aller dormir… déjà il y a l’histoire qui scotche, celle de Cendres, capitaine mercenaire, vaillante et courageuse, certes, mais son talent pour balancer de sacrées répliques, sa capacité à commander, et ses vulnérabilités. Le personnage est vraiment travaillé et très équilibré, et on ne peut que l’aimer en découvrant ses différentes facettes.

L’histoire est riche en rebondissements, avec des batailles à gogo, des sièges, des évasions, des histoires de rois et de princes, des méchants ambiguës, des réunions stratégiques, des scènes mystiques… bref un sacré bordel qui accroche.

Mais ce n’est pas la seule histoire, car entre les différentes parties du livre, on retrouve l’histoire du Livre de Cendres, c'est-à-dire celle de l’auteur découvrant et traduisant le manuscrit originel, via sa correspondance avec son éditrice. Cela donne un coté encore plus « vrai » à un roman qui ne l’est pas.

Cette double histoire peut paraître laborieuse, elle prend tout son sens en avançant dans les tomes… Cendres n’est pas juste une uchronie (et encore c’est une superbe uchronie), elle mélange aussi une dose de fantastique-SF qui justifient les interludes, qui permettent d’éclaircir certains points, et font de cette série quelque chose qui va plus loin qu’une simple histoire héroïque… Du coup on s’interroge drôlement, ne serait-ce que sur la nature de l’Histoire.

Bon du coup, on semble s’éloigner de la fantasy, mais en fait on est en plein dedans, mais dans une branche assez dark, quand on voit l’ambiance mercenaire et les détails quelque peu gores sur les champs de bataille. Il y a également un réalisme très abouti, avec un vocabulaire et des descriptions précises… d’ailleurs vous ne le saviez pas, mais la salade, c’est pas forcément le truc vert qu’on mange avec une vinaigrette en entrée, c’est aussi un casque…

C’est un peu cru par moment, surtout dans le tome 2, si je n’avais pas eu les 2 tomes suivants avec moi, j’aurais juré que Cendres allait y passer avant la fin… Bref c’est une série qui accroche, à la fois de la pure fantasy avec plein de batailles comme on les aime, et des répliques clichées du style "Cendres revient toujours", et en même temps une série qui sait aller plus loin que juste ça, et s’en démarquer nettement…

Bref si vous cherchez de l’occupation cet été, n’hésitez pas, avec plus de 2000 pages, y’a de quoi vous occuper, et c’est tout simplement passionnant .
"L'important, c'est la personne qui raconte les histoires, et les histoires qu'on ne raconte jamais."
Voilà qui résume la saga...

dimanche 18 mai 2008

Comme des fantômes - Fabrice Colin



Ca commence par un coup de foudre, en voyant la couv sur Internet. Y’aurait pu avoir un Harlequin à l’intérieur, je l’aurais acheté quand même… et ce malgré le prix pas donné de 26 euros… Ca continue avec les premières pages disponibles sur Internet, qui pique quand même ma curiosité… Bref même si je ne connaissait l’auteur que de nom, ça devait être intéressant…

En effet, c’est un livre pour le moins original. Il s’agit d’un recueil posthume de nouvelles d’un auteur toujours en vie. Pas banal, vous remarquerez, et ça fait toute sa saveur. Tout l’ouvrage est en effet une mise en scène de sa mort, avec préface de l’ami, biographie et commentaires de son entourage à l’appui. On y prétend qu’il n’arriva jamais à écrire un roman, alors que j’en ai compté presque une dizaine sur les rayons de la bibliothèque de Port-Royal. Difficile donc de démêler le vrai du faux.

Du coup, ca a une saveur particulière, avec un coté à la fois marrant, mais rigoureux comme de la fantasy… dans le fond c’est un peu comme si ce recueil n’était qu’un de ces faux recueils, faux guides avec leurs notes de bas de page, leurs cartes, leurs schémas et tout le toin toin, au point qu’on prendrait presque ça pour un guide vert.

Quand aux nouvelles… je pensais n’avoir jamais lu de Fabrice Colin, je me trompais. La première nouvelle, Naufrage Mode d’Emploi, je l’avais déjà lu dans un gros recueil de fantasy, quand j’étais au lycée, et elle est toujours aussi marrante. Imaginez la vie d’un auteur de fantasy condamné à écrire du roman historique, et l’effet que ça a sur son pauvre cerveau plein de magie…

La plupart des nouvelles tournent autour de deux problématiques, l’auteur avec un grand A, et la mort… c’est assez étrange, parce que pris au piège des commentaires des nouvelles et de la vie de l’auteur, on en croirait que c’est une obsessions… mais vu le reste de la mise en scène, j’ai aussi tendance à penser que c’est un choix délibéré, encore un autre tour de passe-passe. Elles sont en général toujours à cheval entre le burlesque et la tristesse, et se lisent très bien. Ca demande juste un peu de culture parfois pour saisir toutes les références (j’avoue que j’ai eu du mal sur celle de Jules Verne, et pourtant j’en ai lu…).

Bref ce livre est une très belle énigme qui se savoure comme un bon fromage (dsl je bois pas de vin :P), et comme j’avoue bien aimé le style de l’ami Fabrice, je m’en vais jeter un œil au reste de sa production… Là je suis dans Arcadia et j’ai un peu de mal avec le début. Les auteurs français écrivent toujours une fantasy tellement particulièrement que la prise en main nécessite force de concentration et d’efforts… (le plus souvent récompensés ^^)

vendredi 9 mai 2008

Batman Dark Knight - Frank Miller



J’avoue, j’ai souvent essayé de lire des comics de Batman, mais en général c’est très dur quand on est habitué aux dessins animés et aux films. Mais bon, quand on marqué Frank Miller sur la couverture, y’a pas à hésiter quand même ^^.

Cette histoire en quatre parties, ce qui donne une BD bien lourde, nous raconte Batman sous un angle qu’on aborde guère d’habitude : la vieillesse. Je connaissais Batman la relève, le dessin animé qui raconte les aventures du nouveaux Batman chaperonné par un Bruce vieillissant, mais ça n’a pas le panache de ce comic.

Bref Batman s’est retiré de la vie active de justicier il y a dix ans, de même que la plupart des super héros, y’a un bon moment que Robin est mort (le n°2 ou le n°3, enfin pas Dick quoi…), les anciens ennemis sont tous en psychothérapie, le commissaire Gordon part à la retraite prochainement, et c’est un peu l’anarchie en ville accessoirement… Batman finit donc par ressortir le costume du placard pour aller régler tout ça, sauf que les choses vont se révéler plus compliquées que prévu, vu que sa cote de popularité n’est plus ce qu’elle était, de même que sa forme physique.

Dark Knight est une histoire atypique, et pas que pour Batman. Déjà, par rapport à la plupart des comics, il y a beaucoup à lire, pas autant que dans un Black et Mortimer mais pas loin. La narration est très présente, et fait tout le charme de cette histoire puisqu’on est en point de vue interne de chaque perso à tour de rôle.

Ensuite, l’histoire en elle-même sort des sentiers battus. La question des super-héros qui vieillit est déjà une sacrée interrogation en soi, si on ajoute le problème d’un gang de cinglés, de vieux ennemis qui jouent les trouble fêtes, une ville qui ne veut plus de super héros, une guerre froide qui se réchauffe…Bref le contexte est chaotique à souhait.

Batman est encore plus torturé qu’à l’ordinaire, et tortueux au point qu’on a parfois du mal à le suivre, mais on sent bien toute la complexité du personnage, complètement névrosé, voué à combattre le crime de toutes les manières possibles, y compris les plus violentes. C’est donc un vrai bonheur pour les amateurs de personnages sombres et complexes, à la frontière du noir et du blanc, limite au delà du bien et du mal, obligé de se battre un peu contre tous, d’ailleurs Batman se mange aussi Superman sur la fin, un combat sympa qui donnerait franchement sur grand écran…

Une belle découverte, et ça ne fait aucun doute que ça a bien inspiré des productions comme Batman Begins sur certains points...

jeudi 8 mai 2008

Odd and the Frost Giant - Neil Gaiman



En attendant que le Sandman 8 ne pointe enfin sur les rayons des librairies, il faut bien se mettre un peu de Gaiman sous la dent… en l’occurrence, il s’agit d’un mini-Gaiman, pour les enfants, et de moins de 100 pages, disponible uniquement au Royaume-Uni, et vendu pour la modique somme de 1 livre sterling en l’honneur du World Book Day ou quelque chose de ce goût là…

Bref on passera les tractations nécessaires pour l’acquérir, ce petit bouquin ne paye pas de mine, avec ses illustrations qui pourraient sortir d’un bibliothèque rose, mais ne vous y fiez pas, ça n’en reste pas moins un Neil Gaiman…

Il s’agit de l’histoire d’un garçon, Odd (qui veut dire un truc glorieux en viking, mais qui lui va comme un gant parce qu’il est vraiment « odd », pour reprendre les dires de l’auteur ^^), jeune viking qui part en quête avec des compagnons de voyage bien étranges, pour mettre fin à un hiver qui n’en finit pas.

Sur cette trame assez classique, Gaiman joue comme toujours à sortir des sentiers battus tout en gardant un pied dessus… on sourit, on réfléchit parfois, et on se laisse porter par cette petite novelette sympathique et facile à lire (même en anglais, ce qui n’est pas toujours gagné dans le cas de Neil Gaiman), avec ses personnages attachants extrêmement gaimaniens (le héros certes, mais aussi ses accolytes qui pourraient venir de ses autres écrits… en fait c’est le cas dans une certaine mesure *siffle*).

Une bonne petite lecture sympa, un livre pour enfants et pour grands enfants, à l'image d'Interworld (dont j'ai un peu zappé la critique je crois *siffle*), et à n'en pas douter le futur The Graveyard Book !