samedi 25 octobre 2008

Sandman 9 : Les Bienveillantes - Neil Gaiman



« J’ignore si j’ai réussi ou non à faire ce que j’avais en tête, mais c’est le plus gros volume de la série. Sous emballage cartonné, il peut toujours servir à assommer un éventuel cambrioleur. Je ne vois pas de meilleur définition de l’art »
Neil Gaiman dans la postface

Il faut avouer que la conclusion de Neil Gaiman résume bien le bouquin en apparence : un pavé (ce qui est pas courant en terme de BDs quand même), fort d’au moins trois cents pages (pas pu vérifié, les pages sont pas numérotés), qui pèse le poids d’un petit dictionnaire, et coûte le prix de trois BDs (30 euros, et oui ça fait mal au porte-monnaie).

Mais bon, une fois n’est pas coutume, c’est un très bon investissement, qui me nécessitera sûrement encore une dizaine de relectures pour bien tout capter. Bien que la couverture persiste à l’annoncer, ce n’est pas possible de lire ce tome séparément des autres, je ne vois pas comment on pourrait comprendre un seul mot de l’histoire.

En effet, c’est le tome de conclusion (le tome 10 correspond à l’épilogue, et le 11 est un bonus sur les Eternels sorti bien longtemps après), qui ramène tous les fils laissés en suspens dans la plupart des tomes précédents pour mieux les rassembler en une vaste tapisserie (vu ce qui ouvre et ferme le livre, mes métaphores de fileuses ne sont pas anodines).

L’histoire reprend à peu près à la suite des deux tomes précédents, et part d’un évènement à priori anodin qui va déclencher une véritable tempête. Daniel, le fils de Lyta Hall (qu’on a croisé dans le tome 2… et le 4… et même un peu le 6), se fait enlevé, et sa mère fait appel aux Furies (les fameuses « bienveillantes » du titre) pour qu’elles traquent celui qu’elle pense être responsable, à savoir Dream.

Une fois n’est pas coutume, ce résumé est hautement non représentatif de l’ouvrage, mais il serait impossible d’en dire plus sans gâcher toute l’histoire, et qui plus est en moins de 15 pages. Il faut donc se contenter du résumé mode « 4e de couv ». Comme je le disais, une grande partie des personnages des précédents tomes réapparaissent ici, alors qu’on ne s’y attendait pas toujours. Cela explique probablement la taille de l’ouvrage, et le fait qu’on ait du mal à trier tous les éléments.

En effet, certains passages semblent ne pas avoir de rapport avec l’histoire, et pourtant. Il y a un petit coté « le monde est en fait composé de 500 personnes qui se recroisent sans cesse » (reprise très approximative d’un paragraphe de Anansi Boys) avec tous ces gens qui se croisent et entrecroisent leurs histoires le temps d’une ou deux pages avant de partir chacun de leur coté (le cas Rose Walker est exemplaire dans le domaine je pense).

Les dessins sont comme toujours un peu vieillots, avec un style relativement uniforme qui a un je ne sais quoi de naïf. J’ai du mal à le définir exactement mais les traits sont me semble-t-il bien plus simplifiés que dans certains opus (exception faite de l’incursion de Charles Vess au milieu, mais ça ne compte pas), tous en angles et non en rondeurs, avec des fonds assez abstraits tous en restant très expressifs.

Une fois n’est pas coutume, si on fait abstraction du style de dessin qui ne plaira pas à tout le monde, c’est un sacré morceau de littérature qui s’offre, une histoire extrêmement riche qui ne laisse pas indifférent, et qui se savoure d’autant plus si on a bien en tête les tomes précédents. Les références mythologiques sont nombreuses et fort appréciables, de même qu’un certain nombre d’à-cotés anecdotiques assez touchants.

Il ne reste donc plus qu’à attendre le tome 10 (The Wake) pour trouver les quelques réponses qui manquent, et la boucle sera vraiment bouclée (et je pourrais me faire un week-end entier Sandman pour tout relire ^^).

Bon et ce n’est pas le dernier Gaiman du moment, vu que je viens de m’acheter The Graveyard Book (langue de Shakespeare obligatoire ce coup-ci…).

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