mardi 16 juin 2009

Le Sommeil de la Raison – Juan Miguel Aguilera


Parce qu’on ne peut pas toujours lire des auteurs français ou anglophones, j’ai emprunté l’autre jour Le Sommeil de la Raison sous prétexte que j’avais lu de bonnes critiques sur cet auteur espagnol, et que ce livre-là était le moins épais (et donc celui qui avait le plus de chance de tenir potentiellement dans mon sac).

L’histoire se déroule en 1516-1517, dans la jeunesse de celui qui deviendra Charles Quint, alors qu’il s’apprête à partir pour l’Espagne pour y devenir roi. Elle raconte les déboires d’une sorcière, Céleste, et d’un professeur d’université espagnol vivant aux Pays-Bas, Luis, dont les destins finissent par se rejoindre autour d’un mystérieux complot politique auquel s’ajoute une bonne louche d’ésotérisme.

Le tout forme un roman historique avec une petite plu-value fantastique, où l’auteur s’amuse gaiement à faire apparaître tout un tas de personnalités de l’époque, dont Ignace de Loyola et Erasme, tout en justifiant quelques évènements de l’époque par une explication magique.

Rien de nouveau sous le soleil, mais c’est assez agréable à lire. J’avoue que je ne connais pas cette époque sur le bout du doigts, mais la base historique m’a l’air assez solide et documentée. Le problème, c’est que les personnages « connus » ne me l’étant pas pour moi, on perd un ôte un peu à la lecture, comme l’auteur ne se perd pas en détail (juste quelques fiches biblio à la fin).

A titre de comparaison, le Roi d’Août de Michel Pagel, qui s’amuse à relire l’histoire de Philippe Auguste à cause d’un évènement magique, est beaucoup plus riche et facile à suivre de ce fait. Mais ça reste un roman sympathique, et je jetterait probablement un œil à ses autres écrits.

(et accessoirement, la couv est très chouette, comme souvent quand on a affaire au Diable Vauvert…)

dimanche 14 juin 2009

Etreintes brisées – Pedro Almodovar


Il y a définitivement quelque chose chez Almodovar. Tous ses films ne m’ont pas conquise, mais dans ceux qui m’ont plus, il y a définitivement un quelque chose de commun, sans doute sa griffe, un peu comme la griffe de Miyasaki qui fait de chacun de ses dessins animés un petit bijou (même si on ne les aime pas tous autant).

Etreintes brisées, c’est une histoire d’amour et de cinéma. Ca parle d’un réalisateur/scénariste qui a perdu la vue et qui ne réalise plus. D’une femme qui voulait être actrice. D’un film qui ressemble à un film d’Almodovar. D’un homme riche chez qui l’amour tourne à l’obsession et à un désir de possession absolu. L’histoire est un peu comme un gros sac de nœuds qu’on démêle au fur et à mesure.

C’est un film à facettes qu’on peut aborder de plein de façon : le miroir que s’offre Almodovar ; cette façon de filmer toujours incroyable (pour que je le perçoive, c’est un signe en général, par contre j’ai dû mal à déterminer ce qui fait qu’elle est incroyable) ; Penelop Cruz qui n’est jamais aussi belle que quand c’est Almodovar qui la filme (encore une énigme) ; les secrets cachés qu’on dévoile petit à petit ; le scénario d'un anti-Twilight qui est à mourir de rire ; et je pourrais continuer un moment.

Du coup, sans fil directeur clair, le film n’accroche pas aussi facilement que ses autres œuvres. Cependant, ça reste un très beau film qui ne laisse pas indifférent. On est loin de la puissance d’un Tout sur ma mère, ou du film de bonnes femmes qu’est Volver (parce que y’a qu’avec des bonnes femmes qu’on peut raconter une histoire pareille qui traite de tous les registres du drame à l’humour en même temps).

jeudi 11 juin 2009

Conan – les films




Conan the Barbarian – John Milius (1982)
Conan the Destroyer – Richard Fleisher (1984)


J’ai commencé à lire l’intégral de Conan, mais la taille du machin le rend difficilement trimbalable en sus de mes bouquins pour mon mémoire, du coup je le finirais sûrement plus tard… menfin mon premier avis basé sur 2 nouvelles est le suivant : c’est fun. Ca, et l’impression de remonter aux sources de toute l’imagerie d’heroic fantasy aussi. C’est un peu comme découvrir le chaînon manquant entre l’homme et le singe.

Bref, j’y reviendrais plus tard. Parlons plutôt films. Les Conan sont des réalisations assez paradoxales. Pour deux films réalisés dans un laps de temps assez court, avec globalement le même casting, et surtout la même matière de départ… ils sont à peu près aussi semblables que l’un à l’autre que le sont Sailor Moon et Superman (bon, ok, ils ont tous les deux des bottes rouges, et alors ?)

Conan the barbarian

Le premier Conan nous compte les débuts du héros, son enfance où il voit son village se faire massacrer, comment il grandit esclave, forcé à combattre, avant d’être libéré et de partir en quête de l’homme qui a détruit son village pour se venger.

C’est un sacré morceau à voir. Il a l’épaisseur d’un mythe : grand, lyrique, beau, prenant. Les paysages sont magnifiques, la musique est grandiose, les personnages ont du caractère et ont le quelque chose qui transforme une histoire de fantasy banale en une vraie épopée brute de décoffrage (dans le bon sens du terme). Le résultat est puissant en tout cas, c’est vraiment à voir.

Conan the destroyer

Le deuxième reprend les aventures de notre héros peu de temps après, occupé à une quête alambiquée qui parle de jeunes vierges, de prophéties, de monstres, de baston, et j’en passe (et j’aime beaucoup la première coiffure de la Reine).

Si le premier était un grand film, le deuxième tire plus dans la veine nanard de la fantasy, avec ses décors en carton pâte, ses stéréotypes poussifs, ses clichés et ses personnages qui se sentent obligés de blaguer à tout va (c’est assez traumatisant quand on pense que Conan ne parlait jamais dans le 1er). C’est rigolo et distrayant, mais ça n’a vraiment d’âme… par contre quelque chose me dit que s’il y a un Conan qui a influencé le Donjon de Naheulbeuk, c’est celui-ci, et pas l’autre.

Red Sonja

Et puis il y a une suite qui n’en est pas une mais qui reprend les mêmes acteurs, pour une histoire aussi inspirée par Robert E. Howard. Red Sonja (Kalidor : la légende du talisman pour la vf) est aussi réalisé par Richard Fleischer. Ca raconte l’histoire de Sonja la rouge, femme guerrière qui part à la recherche de la méchante-très-méchante reine Grendel qui a tué sa famille et volé un talisman surpuissant. Elle est aidé de Kalidor (un Conan en vaguement moins barbare) et deux side-kick comiques (le prince de 8 ans et son serviteur). C’est complètement kitch, des dialogues aux costumes en passant par les combats , du coup c’est bien marrant. Et ne parlons pas de l’amourette Sonja/Kalidor qui est à se rouler de rire par terre tellement c’est niais (à coté Twilight c’est rien).
Et accessoirement c’est Ennio Morricone qui a signé la BO (petite valeur ajoutée qui explique pourquoi je parle de ce navet ^^).

mardi 9 juin 2009

Gare du Nord express

Point positif dans ma journée VDM, je me suis éclipsée le midi pour aller voir le train Harry Potter à la gare du Nord. Ca a été une véritable course pour faire ça sans trop avoir l’air de prolonger la pause déjeuner, ce qui aurait exiger des justifications…

Et me voilà donc partie pour un marathon de 1h20 entre RER, gare, train, gare, RER, et sandwich au milieu de tout ça.

Le train Harry Potter, c’est le nouveau concept publicitaire de la mort qui tue tout, un train qui fait un mini tour des villes de France avec quelques décors, costumes et autres trucs relatifs au film qui s’apprête à sortir.

Ils l’avaient déjà fait il y a deux ans (déjà !) pour l’Ordre du Phénix, un train pour lequel j’avais fait genre… deux heures de queue pour… 10 minutes à l’intérieur, avec au programme trois costumes qui se battaient en duel (pas pour de vrai hélas, par contre le costume de Bellatrix était superbe), une reconstitution bien rosabominable du bureau d’Ombrage, et voilà. Sympa mais pas de quoi fouetter un chat.

Ce coup-ci, le train revient décoré aux couleurs d’Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé (coming soon en juillet), avec un peu plus de contenu : Chemin de Traverse et surtout la boutique des sorciers facétieux ; salle des potions et bureau de Slughorn (si j’ai bien reconnu) ; salle commune des Gryff ; bureau de Dumbledore.

(et vous pouvez aussi tester des jeux vidéo comme la fois précédente, menfin ça c’est anecdotique sauf pour EA qui doit payer bonbon pour sa campagne de promo)

Les costumes sont nombreux, mais pas super originaux : HP suit tellement la mode que ça fait peur (regardez la coupe des jeans pour voir), et les robes sorcières restent très classiques. On retiendra surtout les costumes d’illuminées comme Luna et Lavande.

Par contre, ce qui est sympa, c’est la foultitude d’objets qu’ils ont ramené, qui créent bien plus une ambiance magique que les murs en fausse pierre et les éclairages sombres (et les vigiles qui crient « avancez et ne prenez pas trop de temps sur les photos, y’a trop de monde ! »).

Il parait qu’on pouvait voir les animaux du tournage aussi, mais je n’en ai vu qu’un seul passer dans sa cage (Pattenronde ?).

Je vous laisse « admirer » ça en photos, pour une fois elles ne sont pas toutes à jeter, merci à mes voisins qui évitaient de se coller dessus (entre fans soucieux de la qualité des souvenirs, faut s’entraider).



Le train vu du quai
(opposé, c'est plus simple)




Boutique de Quidditch




Boutique des frères Weasley




... Et leur produit incontournable




Ces sorciers n'ont toujours pas compris qu'une potion,
c'était liquide en général




Objets divers du bureau de Slughorn,
dont THE book en bas à gauche




La robe de Luna
(qui n'est pas rose, c'est juste la lumière)




La statue de l'entrée du bureau de Dumbledore




Etagères à bric à bric chez Dumbledore




Objets étranges
(et autoportrait au flash)

dimanche 7 juin 2009

Good Morning England – Richard Curtis


Dans les années 60, les radios officielles anglaises ne diffusaient pas de rock. Du coup, des radios pirates installées en mer du nord se faisaient un plaisir de le faire à leur place. Le film nous fait permet de suivre l’une d’elle, Radio Rock.

Nous voilà donc embarqués avec Carl, envoyé par sa mère après son renvoi de l’école. On y découvre une vie folle, des animateurs de radio complètement siphonnés, et une ambiance sex drug and rock’n‘roll. Quoique pour Carl, il y ait quelques problèmes pour la première… Et pendant ce temps, un ministre anglais essaie de mettre fin à ses radios.

S’il faut reconnaître une qualité à ce film, c’est l’espèce de bonne humeur permanente qu’il trimballe. Les péripéties des héros sont drôles, les dialogues mordants, et la BO détonne (là je remercie ma mère et son fanatisme de Laurent Voulzy, à force d’entendre Rockcollection on finit par acquérir quelques repères dans le domaine).

Bon après, ça m’a tout l’air d’un film générationnel, un peu comme Twilight en fait (qui fait se gondoler toute personne élevée au teen-movie et séries télé du même genre). Personnellement j’ai un peu l’impression de manquer la moitié de la plaisanterie, faute d’avoir connu l’époque.

Mais ça reste une bonne distraction, et je le recommande aux vieux schnoques (*siffle*) qui ont connu cette époque, ça leur plaira sûrement. (faudrait faire un film sur les boysband un jour, ça serait marrant… ou pas en fait).

vendredi 5 juin 2009

Des choses fragiles – Neil Gaiman


Finalement relu en français, et ça n’en est que plus appréciable (et compréhensible). Michel Pagel fait vraiment du bon boulot à la traduction (surtout que c’est pas du gâteau)… et la couverture attire nettement plus l’œil que la VO

Des Choses fragiles –nouvelles et merveilles, c’est un recueil de nouvelles, ça ne vous surprendra pas. Il est à l’image de Miroir&Fumées : même préface explicative avec sa nouvelle planquée, même éclectisme, avec des nouvelles courtes ou longues, de la poésie et de la prose, des réécritures de mythes, des histoires à chute, des trucs siphonnés et j’en passe…

C’est Gaiman, c’est forcément bien, mais comme toujours on a vite ses favoris dans les nouvelles. Personnellement je vous recommande donc vivement :

(*prie mentalement pour ne pas se retrouver à citer l’intégralité des textes au final… *)

- Une étude en vert : quand Sherlock Holmes rencontre Lovecraft, on s’y croirait (et nul besoin de connaître particulièrement aucun des deux univers en fait ; avec les bases en Sherlock Holmes et rien en Lovecraft, on passe un très bon moment ^^)

- Le problème de Susan : où comment vous faire voir sous un jour complètement différent Narnia (d’un certain point de vue c’est l’équivalent de son remix de Blanche-Neige, ça vous poursuit après et vous ne verrez plus jamais Narnia pareil)

- Nourrir et manger : une nouvelle fantastique comme celles du XIXe de Poe et les autres (ça m’a beaucoup rappelé celle de Leroux sur laquelle on avait bosser en cours)

- Goliath : une nouvelle dans l’univers de Matrix. Comme souvent dans ce genre d’exercice de « fanfiction », le résultat est bien plus intéressant que l’œuvre d’origine ^^

- Le Jour de l’arrivée des soucoupes : un truc étrange, à lire à voix haute comme il le préconise…

- L’oiseau-soleil : une très jolie histoire sur la gastronomie (entre autres)

- Le monarque de la vallée : où l’on retrouve Ombre d’American Gods, c’est incontournable !

7 nouvelles sur une trentaine au total… bon je m’en tire pas trop mal (et je relève une nette inclinaison pour les œuvres inspirés d’autres œuvres… je crois qu’on peut parler d’obsession pour les fanfictions à ce niveau là…).

Bref un ouvrage recommandé à tous les Gaiman addict, et aux autres qui cherchent un truc facile à lire, avec plein de trucs différents (c’est tout l’avantage des nouvelles).

mercredi 3 juin 2009

Chroniques du Pays des Mères & le Silence de la Cité – Elisabeth Vonarburg


A défaut de pouvoir continuer dans ma série de la Reine de Mémoire (à moins d’y investir moult argent), je suis revenue sur mes pas en m’attaquant au Silence de la Cité, prequel des Chroniques du Pays des Mères que j'ai relu dans la foulée, ce qui explique que je me retrouve très vite à chanter les louanges du pays des mères, chef d’œuvre de… SF ? probablement, même si ce pavé de quelques 600 pages ne ressemble pas à grand-chose de connu…. Bref reprenons dans l’ordre (ou pas, dépend du point de vue).

Chroniques du Pays des Mères

Dans un futur lointain, le genre humain a enfin réussi à quasiment se détruire (probablement à l’aide d’armes atomiques, bien que ce ne soit jamais vraiment clarifié). Tout un tas de mutants sont apparus, certains lieus pollués/irradiés sont devenus infréquentables, et accessoirement il naît désormais plus de filles que de garçons. Bien plus de filles que de garçons.

Bien évidemment, c’est un prétexte pour que les hommes affirment une fois de plus leur autorité sur les femmes. C’est le temps des Harems.
Dans un futur plus lointain, les femmes finissent par se révolter, les victimes deviennent les bourreaux et vice-versa, c’est le temps des Ruches (pour ceux qui ne saisissent pas l’image, je vous conseille d’étudier les mœurs des abeilles, ça vous donnera une idée…).

Et dans un futur encore plus lointain, les Ruches ont disparu au profit du non-violent Pays des Mères. On y vénère une figure divine, Elli, et sa fille deux-fois-morte-deux-fois ressucité, Garde. La gente féminine est toujours aussi omniprésente (et les hommes soumis, mais nettement moins martyrisés tout de même), si bien qu’on emploie le féminin par défaut : on fait les enfantes, on monte des chevales, et on emploie le « elles » même quand il y a un homme dans le groupe. Hommes et femmes vivent plus ou moins séparés, selon les communautés, certaines étant plus traditionalistes que d’autres.

La perpétuation de l’espèce est une telle obsession qu’elle en organise complètement la vie des personnes. Les femmes sont des Vertes dans leur adolescence, des Rouges quand elles sont en âge de porter des enfants (période où elles vont –doivent même- porter un enfant tous les deux ans grâce aux miracles de l’insémination artificielle), puis des Bleues.

Et encore, ceci n’est que l’ébauche de la grandeur de l’univers dans lequel nous plonge ce roman qui suit les pas de Lisbeï de ses jours de mosta à la garderie jusqu’à la fin de sa vie. On suit son parcours par un récit intercalé de lettres et d’extraits de journaux.

Les Chroniques du Pays des Mères est un des plus beaux romans qu’il est été donné de lire. Il est prenant, émouvant, poignant, intelligent, et ne laisse jamais indifférent. Lisbeï est un personnage naturellement curieux, qui interroge sur tout, aussi bien le passé que le présent, si bien qu’elle est le vecteur idéal pour découvrir le Pays des Mères, véritable anti-cliché à des lustres de tout ce qui pourrait s’écrire (en SF féministe et même en SF tout court).

Sur 600 pages, l’auteur ne se contente pas d’imaginer un futur possible. Elle nous fait visiter un univers dans ses moindres détails (un peu comme dans un roman de fantasy), et elle tisse une intrigue qui ravira les fans d’archéologie, et autres aventuriers de l’histoire humaine (mais pas qu’eux). Elle interroge également en permanence sur les relations homme/femme, et même les relations humaines en général (amitié, amour, famille, et tout ça à la fois).

C’est une œuvre complète en quelque sorte, et on a peine à croire que tout ça tient en un seul tome. On n’en ressort pas, mais alors vraiment intact, même à la deuxième lecture.

Le Silence de la Cité

Ca n’est pas flagrant comme ça, mais les Chroniques du Pays des Mères, en fait, c’est une suite. En tout cas, ça se déroule dans le même univers qu’un roman écrit dix ans auparavant, et qui nous raconte des évènements d’avant le Pays des Mères. Dites bonjour au Silence de la Cité.

L’histoire se déroule dans le futur, après une apocalypse qui a soigneusement décimé une bonne partie de la planète, et provoquer pas mal de mutations, ainsi qu’un grave déséquilibre au niveau des naissances qui fait qu’on se retrouve avec plus de filles que de garçons.

L’humanité est revenu à un mode de vie assez barbare, à l’exception de quelques personnes qui survivent dans des Cités, fleurons de technologie coupés du monde où ils échappent partiellement à la mort grâce à diverses techniques. L’un deux est obsédé par la génétique et les mutations, et finit par créer Elisa, fille aux capacités plus qu’étonnantes. Le livre raconte son histoire, dans la Cité et à l’Extérieur, alors qu’elle essaye, à sa façon, de « sauver » l’humanité.

Le paradoxe du Silence de la Cité, c’est que sans le Pays des Mères, ce n’est pas un livre extraordinaire. Il se lit bien, l’histoire est sympa, les thématiques (les rapports homme/femme et toussa) plutôt originales. Mais ça reste anecdotique (en tout cas on est loin de la puissance évocatrice du Pays des Mères)

Par contre, si on le lit après le Pays des Mères (ce qui est une contradiction vu qu’il a été écrit –et se déroule- bien avant), c’est le complément idéal qui bouche les dernières questions laissées en suspens dans les Chroniques (ce qui est logique vu que la réponse avait déjà été donnée dans le Silence de la Cité d’une certaine façon… je vous embrouille là ?).

Bref, si vous avez lu les Chroniques du Pays des Mères, c’est un très bon complément. Si vous n’avez rien lu, commencez par le Pays des Mères (et c’est un ordre !).

(en toute honnêteté, si je devais sélectionner dix bouquins dans ma bibliothèque que le monde entier devrait lire, le Pays des Mères y tiendrait une bonne place, quelque chose me dit que tout le monde y trouverait quelque chose, à ce bijou).