samedi 30 avril 2011

Artemis Fowl 7 : Le complexe d’Atlantis - Eoin Colfer


J’aime bien la série des romans Artemis Fowl : sans être de la grande littérature, elle dispose de personnages hauts en couleur, de dialogues toujours plein d’humour, d’un univers de science-fantasy (ce qui n’est pas si courant que ça) bien peaufiné, et d’intrigues qui arrivent à ne pas se répéter.

Si on a perdu depuis longtemps l’attrait de l’anti-héros génie du mal qu’était Artemis Fowl à ses débuts, ça reste une série attachante, et c’est toujours avec plaisir que j’attaque chaque nouvel opus parce qu’on sait qu’on ne s’y ennuiera pas.

Le Complexe d’Atlantis s’inscrit parfaitement dans la série en ce sens : 400 pages (un des plus gros il me semble), qui s’avalent comme de rien, à suivre les péripéties de Holly, Artemis, Butler et toute la compagnie habituelle, pour déjouer un mystérieux complot, et accessoirement lutter contre la maladie d’Artemis.

C’est là le pitch du roman, Artemis souffre d’une maladie mentale féérique, le complexe d’Atlantis, ce qui forcément, nuit quelque peu à ses facultés mentales. C’est assez marrant quand c’est abordé d’un point de vue interne, et certaines conséquences sont tout bonnement hilarantes.

Mais je trouve que c’est traité de façon assez légère, à la limite du pur ressort scénaristique, et c’est un peu dommage. D’accord, cela reste un roman jeunesse, mais j’ai trouvé que l’auteur prenait des raccourcis un peu énormes avec la notion de maladie mentale. Certes il ne dit pas qu’il suffit d’une semaine sous antibiotiques pour que ça passe, mais on n’en est pas loin…

Si on laisse de côté cela, on passe un bon moment parce que les ingrédients du succès sont là comme d’habitude (certains dialogues et situations sont à mourir de rire), et le méchant de l’histoire révèle finalement quelques nuances dans sa personnalité très intéressantes, ça nous change de cette psychopathe d’Opale Koboï.

Ce n’est pas le meilleur des tomes d’Artemis Fowl (d’autres m’ont bien plus marqué), mais ça reste une bonne lecture divertissante. Jusque là ça ne se sentait pas trop, mais je pense que la série commence un petit peu à s’essouffler tout de même.

J’avoue aussi que je finis par me perdre un peu dans les personnages (le casting s’est sérieusement densifié depuis le premier tome, et mes lectures des tomes précédentes ne sont plus très fraiches), ce qui nuit un peu à la lecture également (surtout que le tome précédent parlait de voyage dans le temps, autant dire qu’il mettait bien le bordel partout).

Petit détail qui m’a frappé au passage, c’est à quel point l’écriture de Eoin Colfer pour Artemis Fowl diffère de sa suite du Guide Galactique. Je n’avais pas forcément fait attention en lisant Encore une chose, mais en replongeant dans Artemis Fowl, je me rends compte que ce n’est pas du tout le même style d’écriture.

Apparemment, le Complexe d’Atlantis est l’avant-dernier tome de la série, le huitième tome annoncé par Eoin Colfer devrait être le dernier. J’espère qu’il sera explosif, pour un final !

CITRIQ

mercredi 27 avril 2011

La Reine des lectrices - Alan Bennett


Alors que je récupérais quelques lectures sérieuses au centre de documentation sur les métiers du Livre pour préparer mes concours, je suis tombée sur ce petit bouquin qui parle de lecture par ce qu’on pourrait presque qualifier d’uchronie en fait (pourquoi ne l’ai-je point lu durant le Winter Time Travel tiens !).

En effet, La Reine des lectrices s’amuse à imaginer ce qui se passerait si la reine d’Angleterre se prenait soudainement de passion pour les livres, au point d’en délaisser ses obligations de monarque. En même temps qu’elle ne désire que partager ses découvertes avec autrui, son entourage n’apprécie guère cet engouement qui vient perturber la routine royale…

C’est un petit livre très britannique (dans le sujet et dans le ton), bien marrant, avec lequel on communique facilement, parce que tous les problèmes que cause dans l’entourage de la reine sa passion pour la lecture, tout gros lecteur l’a connu un jour ou l’autre.

Même si je suis assez peu sensible au parcours de lecture qu’emprunte la reine (les trois quarts voir la totalité des titres me sont inconnus), on croise pas mal de similitude, et je pense que tout gros lecteur a un jour été confronté à l’incompréhension de son entourage face à sa passion.

Il y a plein de petites phrases qui m’ont fait sourire à ce sujet :

- J’ai l’impression, Madame, que sans être précisément élitiste cette attitude n’envoie pas le bon message aux gens. Elle tend plus ou moins à les exclure.
- Les exclure ? La plupart des gens savent lire.
- Ils savent effectivement lire, Madame, mais je ne suis pas certain qu’ils le fassent.
- Dans ce cas, Sir Kevin, je leur donne le bon exemple.

- On lit pour son plaisir, dit la reine. Il ne s’agit pas d’un devoir public.

Et c’est vrai d’ailleurs, la lecture est un plaisir profondément égoïste (quoique personnellement j’aime lire des livres à voix haute aux enfants aussi), mais c’est un plaisir qu’on souhaite partager avec les autres, et la reine a autant de mal à communiquer son enthousiasme que le tout un chacun.

D’ailleurs c’est assez marrant de la voir commencer à remplir des carnets de plus en plus épais sur ses lectures, ça correspond tout à fait aux blogs de lecture (quand je pense qu’à une époque je parlais d’un livre en trois lignes, maintenant il me faut une page minimum pour en faire le tour !).

C’est donc une petite lecture sympathique à caser entre deux gros volumes, ça se lit très vite (120 pages à peine), et on ne peut pas tout le temps lire de la science-fiction non ?

dimanche 24 avril 2011

Doctor Who 6x01 - The impossible astronaut


Après tant d’attente, elle est enfin là, la saison 6 tant attendue ! Entre les trailers, la prequel et les extraits et interviews qui trainaient sur Internet, il y avait de quoi baver d’impatience, et ma foi, quand on regarde cet épisode, on n’est pas déçu.

Je ne pensais pas faire de compte rendu d’épisode (je participe déjà au visionnage commun chez Laure de l’autre côté du miroir, d’ailleurs si vous voulez nous joindre à nous…), mais finalement, j’avais envie de m’amuser avec les captures d’écran et de poser une bonne fois pour toute les 15 000 interrogations qui tournent dans ma tête…

Il va de soit que la suite est remplie de spoilers, si vous n’avez pas vu l’épisode, passez votre chemin en retenant juste qu’il est tout à fait à la hauteur de ses prédécesseurs, et que devoir atteindre la suite est à la limite de la torture…

~*~

Après une dédicace à Elisabeth Sladen (alias Sarah Jane, décédée la semaine dernière) qui pourrait bien vous fendre le cœur, l’épisode démarre avec un grand moment de n’importe quoi typiquement Doctor-esque


- Where's the Doctor ?!
- Doctor Who ?

La plaisanterie fonctionne toujours, et il faut voir la cachette du Doctor aussi… On continue à suivre ses dernières péripéties Ajoutez à ça Laurel et Hardy et un fez, autant dire que ça commence fort !

C’est un peu ce que disent Rory et Amy qui suivent ça dans les livres d’histoire, jusqu’à qu’une mystérieuse enveloppe bleue les invite à se rendre à une date précise en plein milieu des Etats-Unis, où ils retrouvent le Doctor…


- I wear a Stetson now, Stetsons are cool.
*coup de feu*


- Hello Sweetie.

… Et River Song. La troupe est au complet, le show peut commencer. Et on en prend d’office plein la figure : un Doctor assez étrange dans son comportement, qui a pris 200 ans entre deux saisons, un étrange alien qu’Amy oublie aussitôt et petit moment choc :


Un mystérieux astronaute tue le Doctor, et interrompt sa régénération, autant dire qu'il est mort pour de bon. En fait sa mort en elle-même ne m’a pas tant choqué que ça (je savais que quelqu’un mourrait dans cet épisode), et il y a peu de chance que ce soit un état permanent (Doctor Who ne peut exister sans le Doctor), mais en terme de scénario ça démarre très fort.

Est-ce que c’est un point fixe dans l’espace-temps (façon Pompéi) et qu’on doit s’attendre à une astuce qui permet le retour du Docteur, ou est-ce que le double épisode (voir la saison entière, je doute un peu que la situation se règle en 2 fois 45 minutes) va s’articuler sur le « comment empêcher ça ? » façon « Time can be rewritten » (qui est le motto de ce Doctor).

De toute façon, quelques minutes plus tard après les funérailles…


- I just popped out to get my special straw.

C’est là où je me suis rendue compte que sa mort m’avait affecté, j’avais envie de lui coller un pain. J’étais déçue qu’Amy ne le fasse pas, heureusement, River s’en est chargé. Merci River !

C’est là où l’histoire devient complexe, puisqu’on découvre très vite que c’est un Doctor plus jeune (909 ans seulement !), vraisemblablement convoqué par son futur, mais pour quelle raison ? Pour que l’inévitable arrive ? Pour l’empêcher ? Wibbly-wobbly timey-wimey stuff, nous voilà !

Les voilà donc tous partis pour 1969 avec les maigres indices à leur disposition, ce qui ne plait pas trop au Doctor soit dit en passant (vu qu’ils ne lui disent pas le pourquoi de la chose bien sûr).


- Don't play games with me. Don't ever, ever think you're capable of that.

J’ai adoré ce passage, où on voit le côté sombre du Doctor qui ne sort pas si souvent que ça. Il n’est pas idiot, il se sait manipulé, il peut être odieux et cassant (il l’est avec River). Amy arrive cependant à le convaincre de leur faire confiance (c’est un sacré renversement par rapport à d’habitude, où c’est plutôt le Doctor qui demande à ses compagnons de lui faire confiance aveuglément).

Et on entre vraiment (?) dans l’intrigue avec le mystérieux Canton Everett Delaware III, qui vient d’être convoqué à un mystérieux entretien avec le Président Nixon.


- You were my second choice for this, Mr Delaware.
- That's OK. You were my second choice for President, Mr Nixon.

J’adore ce type. Apparemment l’acteur qui l’interprète a une belle carrière derrière lui, je ne me rappelle pas l’avoir déjà vu dans une série, mais il a une sacrée voix, d’office ça pose le personnage.

Et malgré l’ambiance un peu flippante (tout ça c’est lié à la fameuse prequel de l’épisode avec l’enfant au téléphone…), on est parti pour un peu de comédie : Le Doctor à la Maison Blanche ! TARDIS invisible, River qui prend les commandes discrètement, le Doctor qui se fait discret dans le bureau ovale, on s’amuse beaucoup.


- I just walked into the highest security office in the United States, parked a big blue box on the rug. You think you can just shoot me ?
- They're Americans !
- Don't shoot !

Tout le passage mérite citation en fait, surtout quand le Doctor passe en mode héroïque avec la petite musique I am the Doctor en fond sonore… Sans parler du fameux « I'm going to need a SWAT team ready to mobilise, street level maps covering all of Florida, a pot of coffee, 12 jammy dodgers and a fez. »

Ceci dit on ne fait pas que rigoler, puisqu’Amy refait connaissance avec le mystérieux Alien-in-black.


Dans le genre, il fait bien flipper. Après les anges qui se déplacent lorsqu’on ne regarde pas, voilà les aliens qu’on oublie si on tourne la tête. Je ne le pensais pas possible, mais à quelque part c’est encore plus flippant. Brrr…

Le Doctor élucide ensuite le mystère de la gamine et la fine équipe repart à bord du TARDIS, avec Canton Everett Delaware III en bonus, qui ne manque pas de cran vu qu’au bout de cinq minutes, il a saisi l’essentiel :
- So we're in a box, that's bigger on the inside and it travels through time and space ?
- Yeah basically.
- How long have Scotland Yard had this ?
Après quoi on bascule quand même dans le très flippant (entre deux flirts entre le Doctor et River, j’admire toujours cette série pour sa capacité à allier les extrêmes), le summum étant le tunnel où descend River (je ne veux même pas revoir le passage, c’est une chose les tunnels peuplés de monstres, c’est autre chose quand on les oublie !).

Il y a un très beau passage à ce moment, entre River et Rory (je vous ai déjà dit que j’adorais Rory ?)


- My past is his future. We're travelling in opposite directions. Every time we meet, I know him more, he knows me less. I live for the days when I see him. But I know that every time I do, he'll be one step further away. And the day's coming, when I'll look into that man's eyes… my Doctor... and he won't have the faintest idea who I am. And I think it's going to kill me.

Et là on retombe sur Silence in the Library. C’est très intéressant quand même parce que ça fixe les choses, qu’ils se croisent finalement en sens inverse. Jusque-là ça colle assez bien (River a enchainé l’épisode actuel (en prison) > Pandorica (en prison) > Byzantium (ce qui conduit à sa libération de prison ?) > Library pendant que le Doctor faisait l’inverse), je me demande à quel point c’est régulier.

Après tout, quel Doctor lui a remis son tournevis sonique avant sa mort ?

Déjà qu'à ce stade-là le cerveau est au bord de l’explosion, et comme si ça ne suffit pas les cinq dernières minutes en mettent plein la figure :


Déjà on retrouve le proto-TARDIS de The Lodger (ce qui est très intéressant, parce qu’à l’origine l’épisode de Neil Gaiman qu’on va avoir dans la saison 6 aurait dû être le 11e de la saison 5, mais il a été remplacé par The Lodger, dans lequel ils ont dû préparé le terrain de la saison 6 à mon avis…).


Ensuite tout s’enchaine très vite, les aliens débarquent dans le dos de Rory, Amy est enceinte ( ?!), la petite fille débarque (dans une combinaison d’astronaute), coup de feu, et rideau ! On se revoit dans une semaine. Argh, ça va être dur.

Et en attendant pas mal de questions demeurent, même si certaines trouvent leurs réponses : le fameux Silence évoqué dans toute la saison 5 a enfin un visage (merci le générique qui l’explicite, sinon on serait toujours dans l’obscurité), il s’agit de ces mystérieux aliens effaceurs de mémoire. Ce n’est pas rassurant du tout, mais alors pas du tout, et je me demande bien ce que la gamine (qu’est-elle vraiment d’ailleurs ?) vient faire là dedans.

Pour le reste, je m’interroge beaucoup sur ce que sait le Docteur (celui de 900 comme celui 1100 ans), parce qu’il fait plein d’allusions suspicieuses dans ses répliques, celle qui m’a le plus marqué étant celle-ci :
- Let's see if anyone tries to kill us, and work backwards.
C’est exactement ce que sont en train de faire Amy, Rory et River en fait. Et quand on sait que le Doctor ment en permanence (surtout celui-là), on peut se poser pas mal de questions…

Quant à la grossesse d’Amy, je ne sais pas trop quoi en penser. Au début j’ai pensé à un fake, parce que River a des nausées aussi après avoir vu les aliens (et bon deux femmes enceintes dans le TARDIS, le Doctor n’y survivrait pas soyons honnêtes).

En même temps, le Doctor y fait allusion à deux reprises : le Doctor de 1100 ans qui lui dit qu’elle a grossi, ça semble anodin mais au deuxième visionnage c’est louche, sans parler de celui de 900 ans qui parle de les renvoyer « faire des bébés ».

Et la preview de l’épisode de la semaine prochaine amène plus de questions qu’autre chose, qu’est ce que la Lune vient faire là-dedans ?

jeudi 21 avril 2011

Walking Dead T 2 & 3 - Robert Kirkman


Comme ces deux tomes étaient revenus à la bibliothèque (vive la bibliothèque !), je continue un peu cette série, même si j’avoue avoir un sentiment assez mitigé sur elle. Ce n’est mauvais, c’est juste que je n’accroche pas trop. Je suis curieuse de voir la suite, mais ça s’arrête là.

L’ensemble m’évoque une série télé à l’américaine (en fait ça me fait un peu penser à la première saison de Lost), et comme je suis pas fana des séries américaines, ça limite un peu mon intérêt. Par contre l’adaptation en série télé doit plutôt bien rendre.

Bon ça coule de source, quelques spoilers se sont glissés dans mes avis, mais rien de bien majeur susceptible de vous gâcher la lecture. C’est juste qu’il est difficile d’évoquer un tome sans parler, même vaguement, du précédent.


2. Cette vie dernière nous

Notre bande de survivants est sur les routes, à bord d’un camping-car, dans le but de trouver un refuge mieux apte à les protéger des zombies. L’aventure n’est pas aisée : l’hiver arrive, la nourriture manque, et les rencontres avec les autres vivants ne sont pas toujours des plus joyeuses.

J’ai vraiment eu du mal avec ce tome-ci, à tel point que si je n’avais pas eu le tome 3 avec moi, je ne suis pas sûre que j’aurais continué plus avant dans la lecture. Je n’accroche toujours pas des masses aux personnages (et tout particulièrement Rick qui m’énerve prodigieusement en fait), d’autant plus que j’ai du mal à m’y retrouver vu la quantité de personnages présents.

Même si le comic plein de questions très pertinentes (Sont-ils vraiment morts ces zombies ? Quelle solidarité entre les survivants ? Qu’en est-il de l’autorité lorsque plus rien n’existe ?), la façon dont elles sont traitées me laisse relativement de marbre.

Par contre, je dois le reconnaitre, les passages d’horreur sont particulièrement bien amenés et sont tout à fait susceptibles de faire froid dans le dos (notamment le passage dans le lotissement). Ce n’est pas le genre de truc à lire avant de dormir, sous peine de remâcher ça une bonne partie de la nuit.


3. Sains et saufs ?

J’ai beaucoup plus aimé ce tome-là, sans doute parce que le pitch de base est intéressant : trouver refuge dans une prison, qui dit mieux comme renversement de valeurs ? Surtout quand la prison est déjà occupée…

C’est amusant de voir comment un environnement carcéral, conçu normalement pour garder les gens à l’intérieur, se retrouve ici utile pour garder les gens dehors (et accessoirement offre le meilleur du confort moderne), et l’auteur met parfaitement en scène cet aspect ironique.

Ce n’est pas tout rose comme ambiance, j’ai même trouvé ce tome encore plus noir que le précédent, car les morts sont nombreux et pas forcément du fait des zombies (ça va qu’on voit apparaitre quasiment autant de nouveaux qu’il n’en meurt, sinon on se retrouverait vite seuls avec Rick !). La question de la santé mentale se pose réellement dans ce tome, et personne n’est épargné sur le sujet.

Ça m’a un peu réconcilié avec la série, je l’aurais bien laissé tomber à la fin du tome 2, mais finalement, je vais poursuivre un peu, quand le tome 4 reviendra à la bibliothèque.

lundi 18 avril 2011

Sucker Punch – Zack Snyder


Il y a des petits mystères dans la vie : bien que je sois pas fana du style de Zack Snyder (tout le monde connait mon appréciation légendaire de ses ralentis !), à chaque fois qu’il sort un film, je ne peux m’empêcher d’aller le voir au cinéma !

En même temps, il faut lui reconnaitre que ses productions ont toujours l’air très alléchant. Que ce soit de façon sincère (Watchmen, comment résister), ou un peu à son insu, comme son dernier film en date : Sucker Punch. Lorsque j’ai vu le concept, la bande-annonce, les affiches, ça avait l’air tellement ridicule que je me suis précipitée pour le voir.

(non mais ne me regardez pas comme ça, pour quelle raison croyiez-vous que je ne rate aucun Twilight ?)

Et c’est donc par un jeudi soir ensoleillé que je me suis retrouvée au cinéma avec Elysio (qui avait sous-entendu que si je riais trop il n’hésiterait pas à mettre deux sièges entre lui et moi, quel vil personnage !) pour aller voir cette curiosité qu’est Sucker Punch.

Je ne suis pas sûre qu’on puisse aller plus loin que la catchline de l’affiche pour en faire le résumé : La réalité est une prison. Votre esprit est la clé. Ou l’histoire d’une pauvre fille internée dans un asile glauque et qui vit de formidables aventures dans son esprit pour s’en échapper (réellement de l’asile ou juste dans sa tête, telle est la question).

Il y a bien évidemment tout un jeu sur les parallèles entre le(s) monde(s) imaginaire(s) et la réalité, avec une espèce d’imbroglio mental qui pourrait vous évoquer des choses comme Matrix ou Inception. Je vous avoue personnellement que j’ai trouvé ça tellement mal amené (ou peu mis en avant) que je n’y guère prêté attention.

De même que j’ai quasiment complètement ignoré l’histoire de manière générale. C’est assez rare, mais pour une fois j’ai mis mon cerveau en veille, pour me préoccuper de l’intérêt majeur, à savoir l’aspect visuel.

Je pense que Zack Snyder a brodé une espèce d’histoire pour pouvoir mettre en scène de façon la moins improbable possible l’ensemble de ses fantasmes. Ce film est un fantasme géant en fait : l’asile glauque pour jeunes filles en mini-jupe, le bar à strip-tease, les filles qui se battent en mini-jupe avec des épées et des grosses armes à feu dans des tranchées avec des soldats-robots steampunk, un château fort avec des orcs et des dragons qu'on dégomme à la mitrailleuse en avion, un train futuriste sur une lune de Saturne...

Et c’est vrai qu’esthétiquement, ça a de la gueule. Pour une fois, les ralentis ne m’ont pas fait râler (sans doute parce qu’ils s’intègrent bien à l’ensemble), et on est très content d’en prendre plein la vue pour ce qui est des décors, des personnages et des scènes d’action.

Comme c’est très joli, on ne s’attardera pas trop sur le scénario qui n’est pas très clair, et s’il est possible que tout cela ait un sens caché (vous pouvez consulter cet article si cela vous intéresse), on n'y prête guère attention et on se cale confortablement sur son siège pour profiter du spectacle. Et c’est là l’intérêt du film, pour le reste je ne saurais juger s’il est bon ou mauvais, j’ai juste l’impression qu’il n’y a pas de quoi se faire un avis.

vendredi 15 avril 2011

Les Lais du Beleriand - J.R.R. Tolkien


Bien que je ne sache pas encore ce que me réserve la suite de l’Histoire de la Terre du Milieu, je pense que les Lais du Beleriand est un des textes les plus difficiles à aborder. Ce n’est pas vraiment le contenu qui pose problème (les histoires des enfants de Hurin ou de Beren et Luthien, qui ne connait pas ?), mais plutôt la forme.

Sincèrement, quand on tient un bouquin de 800 pages dont on sait qu’il ne contient que de la poésie, il y a de quoi prendre la fuite ! Surtout que je ne sais pas vous, mais personnellement la poésie de Tolkien traduite en français (et même en anglais parfois, j’avoue avoir sauté les quatre pages de l’histoire d’Earendil dans la Communauté de l’Anneau), ça me donne envie de fuir.

Je ne suis pas terriblement sensible à ce mode d’expression en général, alors imaginez un peu ma tête quand je me suis rendue compte de ce que je m’apprêtais à lire. Heureusement, il y a deux points qui font relativiser un peu :
  • Tout le bouquin n’est pas composé de textes en vers, on y trouve comme d’habitude les commentaires de Christopher Tolkien (sur les différentes versions et leurs évolutions) et autres annexes, et il faut également enlever la moitié du Lai de Lethian au nombre de pages, pour la simple et bonne raison que…
  • Ce deuxième Lai, de loin le plus long, est disponible en version bilingue, une très bonne initiative que j’aurais aimé voir étendu à tout le livre (ce qui en aurait fait un pavé monstrueux, mais quand on aime…). Et ça, ça change tout.
    Je ne sais pas si Tolkien était un génie, ou un fou furieux, mais dans les multiples formes qu’ont pris ses récits de la Terre du Milieu, il a travaillé au début des années 20 sur des versions versifiées de ses histoires. Il aimait la poésie, c’est une évidence, mais de là à écrire des récits complets en vers, il y a un sacré gouffre qu’il n’a pas hésité à franchir.

    Même s’il abandonné assez vite son projet, il a trouvé tout de même le temps d’écrire quelques 5000 vers pour deux lais, ce qui n’est pas rien tout de même. Les Lais du Beleriand nous proposent donc de les découvrir, tous inachevés qu’ils sont.

    Le premier texte, le Lai des enfants de Hurin, s’intéresse, vous vous en doutez, à l’histoire des Enfants de Hurin, un des dadas de Tolkien. Après tout, ce n’est que la 4e version qu’on a l’occasion de découvrir ici, après celle du Silmarillion, celle des Contes et légendes inachevés, et celle des Contes perdus. On finira par le savoir, qu’ils sont maudits par le sort !

    La version en vers (plus précisément en vers allitératifs, si ça vous parle) n’apporte rien de neuf en soit (à part quelques variations de noms, de situations, etc.), mais il est certain que cela donne une certaine patine ancestrale au récit, comme s’il avait traversé les âges au lieu de juste sortir de la tête d’un professeur du XXe siècle.

    La lecture n’est cependant pas très facile en français, on sent bien que le texte perd à la traduction, en sens comme en rythme. Certains passages se sont tout de même imprimés dans ma tête, car même en français, on sentait leur force dramatique, comme lorsque Túrin est envoyé chez Thingol par sa mère :
    Les adieux sont faits ; ils tournent les talons
    vers la sombre forêt ; le foyer s’efface
    dans l’entrelac des arbres. Alors le cœur de Túrin
    s’éveille, tressaille, les pleurs l’aveuglent,
    il l’appelle : « je ne puis, je ne puis te quitter
    Morwin, ma mère, pourquoi me chasser ?
    Haïssables collines où l’espoir est perdu.
    Morwin, ô mère, je suis baigné de larmes.
    Sinistres collines, je n’ai plus de maison. »
    Au loin portaient ses cris faible appel
    par les sombres allées d’arbres mornes,
    et celle qui pleurait sans force sur son seuil
    entendit les collines dire « je n’ai plus de maison ».
    [Si vous trouvez qu’insérer des citations dans un article est chiant, sachez que la même chose en vers, c’est encore pire ! D'ailleurs la copie n'est pas très fidèle, il y a des espaces au milieu de chaque vers, mais mon blog refuse de les afficher...]

    Suite à ce texte, on trouve quelques poèmes jamais vraiment développés, sur lesquels je ne m’attarderais pas, ils sont bien trop fragmentaires pour en dire quoi que ce soit. Contrairement au deuxième gros morceau du livre, le Lai de Leithian.

    Comme son nom l’indique (à peu près), il revient sur l’autre dada de Tolkien, l’histoire de Beren et Luthien, le Roméo et Juliette de la Terre du Milieu, en plus épique et avec un final nettement plus joyeux, tout de même !

    Le découvrir versifié (en distiques octosyllabiques, si ça vous parle) est un peu une façon de revenir aux sources, car si vous avez lu Tolkien dans le bon ordre, la première fois qu’on vous a parlé de Beren et Luthien, c’était dans une chanson d’Aragorn dans la Communauté de l’Anneau.

    D’une certaine manière, la boucle est bouclée, d’autant plus qu’on retrouve pas mal d’éléments communs entre la version très abrégée proposée dans le Seigneur des Anneaux et celle des Lais de Beleriand (et ne parlons pas des parallèles entre le Lai et le Silmarillion pourtant en prose, il y en a pour des pages).

    Au début du Lai de Leithian, j’ai voulu alterner vo et vf, et très vite, j’ai abandonné la deuxième. Si on perd en compréhension à lire en anglais (les passages descriptifs ne sont pas de tout repos), la traduction français à laquelle je me suis référée de temps à autre pour identifier un mot, fait souvent pâle figure en comparaison :
    But Melian smiled, and there was pain
    as of far knowledge in her eyes ;
    for such is the sorrow of the wise
    Qui devient :
    Melian sourit, Sapience aux yeux,
    celle du sage malheureux
    Je ne doute pas que le traducteur se soit donné du mal, mais arriver à rendre autant la beauté de l’histoire que du texte, le rythme, les rimes… c’est impossible. Et finalement, en avançant dans le texte, je me suis retrouvée à apprécier les sonorités et la rythmique des mots, qui comme pour les enfants de Hurin, donne vraiment un côté ancien à l’histoire.

    Il y a des passages qui font vraiment vibrer, surtout certaines introductions de chants qui remontent parfois dans le passé, comme le moment où ils racontent le duel de Fingolfin et de Morgoth. Ou lorsque les fils de Feanor rappellent leur serment, qui se retrouve pratiquement tel quel dans le Silmarillion d’ailleurs :
    ‘Be he friend or foe, or demon wild
    of Morgoth, elf, or mortal child,
    or any that here on earth may dwell,
    no law, nor love, nor league of hell,
    no might of Gods, no binding spell,
    Shall him defend from hatred fell
    of Fëanor’s sons, whoso take or steal
    or finding keep a Silmaril.
    These we alone do claim by right
    our thrice enchanted jewels bright.’
    Le Lai de Leithian m’a vraiment plu, et c’est vraiment dommage qu’il n’ait jamais été achevé. Les bonus proposés par Christopher Tolkien, le commentaire réalisé par C.S. Lewis comme s’il commentait une sorte de réécriture de texte médiéval (que j’ai fini par sauter car j’avais du mal à le suivre dans ses mini-corrections) et une réécriture encore plus incomplète du même Lai, n’y changent rien. Mais c’est le propre de ces écrits, d’être inachevé, hélas.

    Comme pour les Contes Perdus, cela reste une lecture à réserver aux plus aficionados de Tolkien. Ce n’est pas une nouvelle histoire, juste une nouvelle version sous une forme différente, très plaisante à lire d’ailleurs (ça ne m’a même pas pris 15 jours), mais à moins d’avoir un goût très prononcé pour la poésie et les histoires à l’ancienne, cela risque de vous laisser de marbre.

    Moi, bien sûr, je suis complètement tombée sous le charme de ce texte désuet, parce que Tolkien a une jolie plume, et sait raconter de belles histoires. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, je crois que je suis définitivement perdue. On se retrouve très vite pour la suite !


    CITRIQ

    Avec tout ça, j'en suis quand même à mi chemin de mon challenge Valar ! Je vais faire une petite pause sur l'Histoire de la Terre du Milieu pour me pencher sur Faerie et autres textes, une compilation de nouvelles et d'essais de Tolkien, qui contient aussi les aventures de Tom Bombadil.

    Ce que j'ai lu :
    Les Lais du Beleriand

    Ce qu’il me reste à lire :
    Faerie et autres textes
    La Formation de la Terre du Milieu
    La Route perdue
    Les Enfants de Hurin
    La Légende de Sigurd et Gudrun
    Une étude : Sur les rivages de Terre du Milieu de Vincent Ferré
    Une oeuvre qui l'a inspiré : L'Edda
    Roverandom

    mardi 12 avril 2011

    Doctor Who Classic - Saison 1 (1963)


    Oh ne prenez pas cet air surpris, ça devait forcément arriver. Je suis complète accro à Doctor Who, j’avais envie de connaitre le début de l’histoire, et j’ai un goût prononcé pour l’archéologie de la Science-Fiction. Forcément, il fallait que je remonte le temps jusqu’en 1963 pour découvrir à quoi ressemblait les aventures du premier Docteur.

    Cela m’a pris un peu de temps, parce que ce n’est pas forcément une série qui se dévore à la vitesse de l’éclair. C’est tout de même vieux, en noir et blanc, avec une qualité d’image passable, et question rythme on est très loin des épisodes actuels. Mais arrivée à la fin de la saison, j’étais très contente : les bases de la série sont là, et on se surprend à en redemander !


    L’histoire commence sur Terre, dans les années 60. Une jeune fille, Susan Foreman, attire l’attention de deux de ses professeurs à l’école, Ian Chesterton et Barbara Wright, à cause de ses connaissances très avancées dans certains domaines, et son ignorance totale de certaines évidences.

    Voulant rencontrer son grand-père qui l’élèvent, ils se rendent à son domicile et découvrent… une décharge (qui contient entre autres une mystérieuse cabine de police bleue), et aucune trace de la jeune fille. Alors qu’ils sont à la recherche, ils croisent un vieux monsieur grincheux un peu cinglé.

    L’affaire se complique avec l’apparition de Susan, les deux professeurs découvrent le vaisseau spatial, et le vieux fou qu’est le Docteur refuse de les laisser partir, si bien qu’ils se retrouvent tous à l’époque des hommes des cavernes.


    Ils se retrouvent très vite prisonniers de vilains Cro-Magnon (ou équivalent), et doivent mettre de côté leurs différents pour s’en sortir. Et c’est ainsi que tout commence : comme retrouver la Terre à la bonne époque semble compliqué, toute la joyeuse troupe se retrouve à voyager à travers le temps et l’espace, et une certaine complicité finit même par se lier entre eux.

    Le Docteur finit par arrêter de massacrer le nom de Ian, et donne même du « my dear » ou « my boy » aux deux professeurs, ce qui ne l’empêche de faire sa petite crise de nerfs de temps en temps, c’est le Docteur après tout.

    Je ne sais pas où les scénaristes sont allés chercher l’idée d’un bonhomme pareil, il vous ferait presque passer Eleven pour un type normal (si on omet ses goûts culinaires). Imaginez un peu un vieux fou qui aime rabattre le caquet à tout le monde (ce qui n’est pas toujours l’idéal), lunatique au possible, qui n’hésite pas à manipuler tout le monde pour arriver à ses fins, mais qui en même temps sait prouver qu’il a du cœur, et qui n’hésite pas à secourir qui le demande (même si on ne lui laisse pas forcément le choix au départ, cela ne l’empêche pas d’aller jusqu’au bout).

    C’est le Docteur, tout simplement, déjà dans sa première version c’est un personnage étonnamment complexe et anti-héroïque, et au final très attachant.


    Il est plutôt bien entouré, il voyageait avec rien de moins que trois personnes à l’époque ! Ian a un rôle typique de héros masculin de l’époque : il se bat beaucoup, fait du feu, pousse de lourdes charges et j'en passe des meilleurs. Et il est professeur de physique, les énigmes du genre le concernent donc avec le Docteur.

    Susan, la petite fille du Docteur, est sans doute la moins intéressante des trois (un comble, vu son grand-père !). Disons qu’elle passe un peu trop de temps à hurler et à faire sa chochotte, ce qui peut exaspérer à force (surtout lorsqu’elle est trop fatiguée pour fuir la guillotine, à sa place j’aurais fait un effort, même au bord de la mort !). Et évidemment comme tout personnage féminin, elle a son quota d’enlèvements et tout le tralala…

    Barbara aussi, vous me direz (surtout dans le premier épisode où elle ne fait que gémir), mais elle s’affirme très vite comme autre chose, et développer une réelle alchimie avec le Docteur. Elle partage avec lui sa passion de l’histoire (son désir de changer la destinée des Aztèques est très intéressant), et c’est souvent elle qui sauve la situation ou trouve les bonnes idées. Le site TVtropes (un site que j'affectionne beaucoup, mais je m'égare) résume d’ailleurs très bien la chose : « the first two seasons could have been renamed The Why Barbara Is Awesome Show, and no one would have noticed. »


    Cette première saison de Doctor Who compte 8 épisodes, chacun divisé en plusieurs parties (de deux à sept, de 25 minutes chacune) :
    1. An Unearthly Child
    2. The Daleks
    3. The Edge of Destruction
    4. Marco Polo (manquant)
    5. The Keys of Marinus
    6. The Aztecs
    7. The Sensorites
    8. The Reign of Terror (incomplet)
    Oui, la saison n’est pas complète, certains épisodes ont été perdus, on ne conserve que la bande son et quelques images. Je vous avoue avoir fait l’impasse sur Marco Polo (à mon grand regret), et sur les deux parties manquantes du dernier (heureusement, un résumé existe), parce que les reconstitutions (la bande son + un diaporama), c’est pas hyper passionnant à regarder.

    On alterne à chaque fois entre un épisode dans le passé, un sur une autre planète, à l’exception du troisième qui est un étrange huis clos dans le TARDIS, ce qui est dû à des raisons budgétaires : ils avaient tout dépensé dans l’épisode sur les Daleks.

    Parce que oui, les Daleks sont là dès le début, le deuxième épisode même. Si ce sont déjà des poivrières qui aiment à exterminer les gens, ils n’ont pas encore l’ampleur des Daleks qu’on connait, ce sont juste des mutants qui vivent terrés dans leur armure de métal, dans leur cité souterraine, sur une planète irradiée. Et on peut même les vaincre en leur taper dessus avec des bouts de bois, c’est dire.

    Mais tout de même, ils ont leur petit effet.


    Et j’adore le trucage pour simuler l’effet de leur rayon de la mort : on passe l’image en négatif !


    De manière générale, je suis très admirative des effets spéciaux utilisés. Ils sont bien sûr, tous visibles à l’œil nu (sans parler des passages où l’on se focalise sur le visage d’un des héros pour ne pas montrer un monstre), mais il y a une volonté de créer l’émerveillement et l’horreur malgré des moyens ridicules qui force l’admiration.

    Bien sûr, les vues générales sont des maquettes…


    D’ailleurs le mini-TARDIS miniature s’obstine à atterrir dans un bas à sable…


    Et puis je pourrais vous parler des extraterrestres qui ont les pieds plats…


    Ce sont les sensorites, qui ont quelques points communs avec les Ood (Russel T. Davies reconnait lui même avoir voulu faire quelque chose de semblable aux Sensorites en créant les Ood), et rassurez-vous, leurs têtes sont un peu plus convaincantes.


    Mais tout ce côté carton-pâte ne suffit pas à rester coller à l’écran. Ce qui est accroche, dès le début, c’est que les scénarios sont bien fichus. Un peu lents (ils racontent en trois heures ce qu’un épisode moderne de la série fait en cinquante minutes), extrêmement prévisibles, mais tout de même diablement prenants.

    Les trois premiers épisodes ne sont pas les plus passionnants : An Unearthly child présente le concept, The Daleks se termine de façon épique mais traine un peu trop au départ, et The Edge of destruction est bizarre, à défaut d’autre qualificatif.

    Mais les suivants sont excellents : on voit du pays (The Keys of Marinus envoie nos héros en quête aux quatre coins d’une planète), Barbara essaye de changer la civilisation aztèque (un des sinon le meilleur épisode de la saison, avec des passages très émouvants), on assiste à des complots chez des télépathes (les fameux Sensorites), et on conclut en beauté en pleine période de la Terreur à Paris.

    J’avoue avoir beaucoup apprécié les épisodes historiques, qui sont moins des aventures que des mises en scène d’une époque, de façon plutôt intelligente. Il est un peu difficile de juger celui sur la Révolution français, incomplet, mais celui des Aztèques (j’y reviens toujours), est vraiment très chouette. J’aime beaucoup le fait qu’ils abordent aussi bien les points noirs de cette civilisation (les sacrifices humains) que les bons points (le système de retraite pour les anciens).

    Et puis c’est le premier mariage imprévu du Docteur, autant dire que c’est un incontournable !


    The Reign of Terror, sur la révolution française, est plutôt rigolo en dépit de son sujet (c'est supposé être sinistre, mais le côté carton pâte m'a beaucoup fait rire). Les héros manquent de se faire guillotinés cinq ou six fois, ça complote dans tous les sens, mais surtout, on y croise de la figure historique :


    Je doute sérieusement de la véracité historique d’une telle scène, mais son apparition m’a bien fait rire, je pense que vous n’aurez aucun mal à le reconnaitre à son chapeau…

    Et puis le Docteur se balade pendant presque tout l’épisode en costume de député, ce qui lui donne une certaine classe :


    C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de cette vieille série, c’est qu’ils jouent bien plus le jeu lorsqu’ils visitent le passé, n’hésitant pas à adopter une tenue plus locale. De même qu’ils prennent beaucoup plus leur temps que dans les épisodes modernes. Un peu trop parfois même, mais tout de même, imaginez un peu, on voit s’écouler les jours (ils ne restent pas juste deux heures sur une planète avant d’aller rendre visite à Shakespeare), on les voit manger, dormir, parler de faire un brin de toilette avant d’aller visiter une planète !


    Et on admirera au passage la superbe machine qui distribue eau et barre de nourriture aromatisée bacon&eggs (c’est des anglais, que voulez-vous) aux passagers du TARDIS…

    En fait, la seule chose qui est complètement absente, c’est tout le contexte qui n’a pas encore été développé. Arrivé à la fin de la saison, on ne sait pas trop qui est le Docteur, ni d’où il vient. La seule évocation de Gallifrey, on la doit à Susan qui se souvient de sa planète (sans nom) au ciel orangé et aux feuilles d’argent…

    Mais j’imagine que tout cela s’est construit au fur et à mesure, et que ça viendra dans les autres saisons. En attendant, je vais continuer à avancer, même si je ne suis pas sûre d’aller bien loin, ça va se corser quand je n’aurais plus de sous-titres !

    lundi 11 avril 2011

    Read-a-thon (bilan)


    Allez, après avoir survécu à cette formidable aventure qu’est le Read-a-thon, voici venue l’heure du bilan (et après je pourrais me remettre à publier des chroniques de bouquins qui attendent depuis un mois !).

    Livres lus

    - La fin des Ombres de Wielstadt, et le début des Masques de Wielstadt, enfin bref j’ai avancé dans la Trilogie Wielstadt de Pierre Pevel
    - Un morceau de World War Z de Max Brooks, pour la lecture du mois au Cercle d’Atuan
    - Neverwhere dans sa nouvelle traduction, de Neil Gaiman
    - La Reine des lectrices de Alan Benett
    - Artemis Fowl 7 : le complexe d’Atlantis de Eoin Colfer

    Ce qui fait trois livres complets, et deux bouts de livres par ci par là. Au total, cela représente quelques 1240 pages, ce qui fait un peu plus de 100 pages lues par heure. Ce n’est pas une grande découverte, c’est mon rythme normal sur les romans « faciles ». C’est un peu monstrueux en fait comme rythme de lecture.

    Impressions en vrac

    En fait 12h, ce n’est pas si long que ça comme temps de lecture, mais il faut accepter de suite qu’on ne passe pas 12h complètes à lire. J’ai dû faire facilement ¼ d’h de pause par heure rien que pour soulager mon cou qui me tuait (malgré les coussins), sans parler des pauses déjeuner et dîner, des échanges de sms et des petites mises à jour sur le blog…

    Le plus dur je crois c’est de gérer son estomac, lire donne faim, du coup j’étais tout le temps en train de grignoter (des biscuits, des bananes séchées, et sur le coup de 18h j’ai fait des ravages dans le fromage parce que je voulais du salé). La fatigue ça allait, j’ai plutôt bien gérer à part un petit coup de pompe vers 17/18h, mais rien d'anormal.

    J’ai à peine dû lire 10h au final, mais ça a quelque chose de très satisfaisant de passer sa journée à lire sans être dérangé (et surtout pas par des boulets sur les forums), plutôt que de voler des instants de lecture entre boulot, geekeries et dodo. Et puis toute l’organisation que demande une telle aventure (se lever pour être prêt à 10h, prévoir la bouffe, choisir les livres, s’encourager entre participants, faire des photos débiles), c’est bien drôle.


    Choses à retenir

    - Pour lire aussi longtemps, il vaut mieux opter pour des livres courts, de la littérature jeunesse ou des vrais page-turner très prenants, mais qui restent simple, pour avoir l’impression d’avancer. Le problème du Pevel par exemple c’est qu’il est écrit petit et demande beaucoup d’attention, ce n’est pas l’idéal.

    - Quelle que soit la position de lecture, on finit toujours par avoir mal au cou et dans le haut du dos (je suis preneuse si quelqu’un a une solution, à part le masseur personnel –enfin je prends aussi le masseur personnel !)

    - Mais purée qu’est-ce que ça donne faim de lire en continu ! Et lire en mangeant (autre chose que des biscuits), ce n’est pas chose aisée en fait (c’est bien plus facile de regarder une série ou un film).


    En bref

    C’était une expérience intéressante et drôle, ça fait du bien de temps en temps de se consacrer à fond à la lecture quand même. Je recommencerais peut-être, si le créneau du dimanche perdure, parce qu’il est tout de même bien pratique !

    Bon maintenant que j’ai lu trois livres, j’ai des chroniques à faire figurez-vous, c’est le gros inconvénient du RAT : ça donne encore plus de boulot !

    dimanche 10 avril 2011

    Read-a-thon (en direct)

    Logo par The Bursar

    Ca y’est, tout est prêt : les livres sont choisis, le coin lecture sur le canapé paré, le thermos de thé (Noël à Strasbourg) est prêt, j’ai ramassé mon linge qui séchait (le repassage attendra), et j’ai même trouvé le temps de faire quelques QCMs ce matin sur Poudlard.org pour assurer la victoire de Serdaigle (mon honneur de directrice est sauf).

    Oui c’est incroyable ce que ça demande comme préparation, de passer 12h à glander sur son canapé avec des bouquins !

    Evidemment, je ferais de temps en temps le point sur mes progrès dans cet article, alors n’hésitez pas à repasser.

    9h50 : Tout est prêt, même la PàL de proximité (où de nouveaux livres sont apparus, c’est mal de fréquenter les bibliothèques et les librairies le samedi aprem…). Pour le moment, je pense commencer par une bonne dose de Wiestadt, j’aimerais bien finir le tome un au moins.
    Musique d’ambiance : Hans Zimmer, Hans Zimmer et Hans Zimmer (une playlist de 7h mais je changerais peut-être en cours de route)


    11h15 : Pfiou, à peine une heure de lecture et mon cou me tue, il va falloir que je trouve un meilleur arrangement de coussins ! J'ai lu 100 pages de Pevel (bientôt fini cette première partie), vidé mon thermos, et je me requinque avec deux trois biscuits et des bananes séchées (Bananas are good ! comme dit le Docteur).

    12h10 : Bon Les Ombres de Wielstadt est terminé, j'attaquerais sûrement les Masques cet après-midi... J'ai fait une petite pause avec la partie de World War Z à lire pour aujourd'hui (ça c'est fait), et je viens d'attaquer Neverwhere, nouvelle traduction.
    "T'as un long chemin devant toi, dit-elle avec perplexité.
    - Jusqu'à Londres.
    - Non, pas seulement". La vieille observa un silence.
    "Pas le Londres que je connais."
    A ce moment-là, la pluie se mit à tomber avec douceur.
    "Pardon, dit-elle. Ca commence par des portes."
    Sans blague :D. Ca fait plaisir de replonger dans ce texte en tout cas. Je vais pas tarder à préparer le déjeuner. C'est définitif, mes pires ennemis sont le mal de dos et la faim !

    14h00 : Y'a pas à dire, un bon repas, ça change tout ! Après de très bonnes pâtes saumon fumé-citron-crème fraiche (un peu dur à manger en lisant mais tant pis) et une petite compote, tout de suite ça va mieux.


    J'en suis à la 185e page de Neverwhere, ce qui correspond aux deux premiers épisodes de la série, c'est marrant à quel point le bouquin colle à la trame de la série. Pour le moment je ne vois pas trop la différence avec l'ancienne version (à part le 2e prologue renvoyé en annexe), mais je ne la connais pas sur le bout des doigts.

    Cher journal, commença-t-il. Vendredi, j'avais un emploi, une fiancée, un domicile et une existence sensée. (Enfin, dans la mesure où une vie peut avoir du sens). Et puis, j'ai rencontré une fille blessée qui se vidait de son sens sur le trottoir et j'ai joué au bon Samaritain. Désormais je n'ai plus de fiancée, plus de domicile, plus d'emploi, et je me promène à quelques dizaines de mètres sous les rues de Londres avec une espérance de vie comparable à celle d'un éphémère animé de pulsions suicidaires.

    Ca ferait une bonne quatrième de couv non ?
    Comme il fait beau, je vais essayer de me trouver un coin pour bouquiner au parc, histoire de prendre l'air...


    16h20 : Me voilà de retour ! Ca me fait toujours bizarre les parcs parisiens, avec les gens qui se font rôtir sur les pelouses, on se croirait au lac d'Annecy mais sans lac ! Trouver une place pour lire tranquille, c'est pas évidement non plus, surtout quand on veut éviter le soleil direct, mais quand même en avoir un peu... (et ne parlons même pas de Murphy qui fait que quand vous trouvez la place parfaite, quatre personnes viennent s'installer à côté !)


    Bref j'ai fini Neverwhere, qui se lit toujours avec plaisir, même si j'avoue qu'enchainer série et livre c'est un peu lourd. Je voulais aussi relire le comic à l'occas, mais je vais ptêtre pas insister. Concernant la nouvelle trad, je ne sais pas trop quoi en penser, les ajouts et modifications ne me semblent pas flagrants pour le moment. A vérifier donc.

    Bon allez c'est l'heure du goûter, en compagnie soit d'Artemis Fowl, soit de la Reine des lectrices.

    17h30 : La Reine des Lectrices est terminé, c'est assez plaisant comme petite lecture. Je n'ai pas trop le courage de reprendre Wielstadt, je vais plutôt partir dans Artemis Fowl, plus facile à lire.

    18h50 : Artemis Fowl, même arrivé au 7e tome, on ne s'y ennuie jamais : 
    - [...] Pourrions-nous, s'il vous plait, nous concentrer sur le moment présent ? Nous sommes censés être des professionnels.
    - Pas moi. [...] Je ne suis qu'un adolescent aux hormones déchainées. Et puis-je ajouter, chère jeune fée, que c'est pour vous qu'elles se déchainent ?

    21h25 : Artemis Fowl terminé ! Je ne sais même pas ce que je vais lire pour la dernière demi-heure...

    22h et des brouettes : finalement j'aurais repris Wielstadt pour le final. Ce qui ne fait rien que trois livres complets, deux bien avancés, pour un total de 1240 pages à peu près. Pfiou, c'est épuisant !

    vendredi 8 avril 2011

    Read-a-thon (préparatifs)

    Logo par The Bursar

    Ce week-end, je me lance dans le Read-a-thon (ou RAT pour les intimes) organisé par Chrestomanci, parce que c’est un défi trop tentant, et à force de les suivre de l’extérieur (ce qui est assez drôle en soi), j’ai eu envie de m’y mettre, et que le créneau était le bon : juste le premier week-end des vacances, c’est l’idéal !

    Mais qu’est-ce donc que cette chose, me demanderez-vous ? Il s’agit d’un marathon de lecture organisé sur le week-end, dont le but est simple : lire 24h d’affilée de 10h le samedi à 10h le dimanche, rien que ça.

    Enfin ça c’est pour les vrais RAThoniens. Il existe aussi un petit RAT de 12h (10/22 ou 22/10 au choix), et c’est vers celui-là que je me dirige, parce qu’il faut commencer petit. Et comme le samedi je suis très occupée, je pars sur le créneau du dimanche, de 10h à 22h, en compagnie des copines du Cercle (Tortoise, Olya, Shaya, Lhisbei, une vraie réunion quoi !).

    Bon si j’ai bien compris le principe, un bon RAT n’est rien si on se contente de lire seule dans son coin (ça m’est déjà arrivée de passer 6h d’affilé dans un livre passionnant alors 12h ne me font pas peur), je viendrais donc vous faire le point sur mes progrès de temps en temps ce dimanche. En attendant, j’ai procédé à l’inspection des troupes…

    Voici mes livres en cours actuellement :


    Je pense profiter de ce dimanche pour avancer la trilogie de Wielstadt de Pierre Pevel, parce que c’est un pavé, que c’est dans le cadre d’un partenariat (donc à lire assez vite), et qu’il m’a l’air de bien s’y prêter. World War Z, il y a une partie à lire pour le 10, ça tombe à pic ! Et j’avancerais bien Faerie et autres textes aussi, mais je suis dans la partie sur les Contes de fées, qui n’est pas facile d’accès…

    Je ne pense pas toucher à Comment parler des livres que l’on a pas lu ? (c’est inapproprié un jour où on lit 12h d'affilé), ni à Métronome qui ne me botte pas des masses pour le moment, même que j’ai dû le déterrer sous ma pile de livres de bibli pour la photo…

    De toute façon, si j’ai envie de me changer les idées, pas de panique, ma PàL m’attend et mes quelques 21 livres à lire :


    Bon je vais laisser de côté les Tolkien (j’en ai d’autres à lire avant), Fantômes et fafarfouilles de Brown parce qu’on va sûrement le lire au Cercle, ainsi que Plaguers, Lavinia et Dead Kennedy (parce que je veux prendre le temps de les lire).

    Mais si j’ai un peu de courage, j’attaquerais bien le tome 5 des chroniques de Thomas Covenant (sans doute le titre qui traine dans ma PàL depuis le plus longtemps). Et j’ai deux trois romans que je sais faciles à lire (Artemis Fowl, Fils de l’Ombre).

    Et il y a aussi la Reine des lectrices que j’ai emprunté lors de ma dernière expédition au Centre de Documentation des métiers du Livre (et encore je n’ai pas emprunté L’enlèvement de la bibliothécaire qui était juste à côté). D’ailleurs en parlant de ça…


    Si j’ai vraiment besoin de lire autre chose, j’ai tous les bouquins empruntés pour préparer mes concours. Et pas la peine de me signaler que l’un d’eux est en double, c’est juste que c’est pas la même édition !

    Ah oui et j’ai aussi deux relectures qui me font envie (parmi tant d’autres, je ne vais pas m'attaquer à la Tour Sombre !), et que je n’aurais aucun mal à faire :


    Je n’ai toujours pas lu l’étrange vie de Nobody Owens en français (d’ailleurs je parle toujours du livre du cimetière, c’est dire), et comme je viens de voir la série télé Neverwhere, j’ai bien envie de relire le roman, mais il faut que je m’achète la nouvelle traduction pour ça…

    Ah oui et si j’ai le temps, je vais passer prendre un ou deux bouquins de bit-lit à la bibliothèque demain (par curiosité), je ne risque donc pas la panne sèche pour ce qui est de la nourriture spirituelle.

    Pour les aspects plus matériels :


    Ma théière est parée, de même que mon thermos (que j’utilise de plus en plus parce qu’il garde nettement mieux la chaleur), et j’ai assez de réserves en thé (vert, rouge, noir), tisanes et autres infusions (je finis par écluser mes thés vieux de plusieurs années mais c'est laborieux).

    Une bouteille de Bailey’s s’est glissée dans cette image (je tiens à dire que c’est un cadeau, d’ailleurs y’a encore le nœud), je m’en offrirais peut-être un petit verre pour célébrer ma victoire dimanche soir (ou pas, je me contenterais peut-être de poser mon livre et de me coucher).

    J’ai aussi fait le plein de biscuits, j’ai du chocolat (noir, ça m’évite de boulotter la tablette en cinq minutes), bref je crois que je suis parée à toute éventualité, j’ai même prévu ce que j’allais manger le midi et le soir.

    Ah oui et mon Itunes déborde de musiques, questions ambiances je suis équipée également, surtout vu le temps qu’il me faudrait pour tout écouter :



    Bon d’accord, c’était purement gratuit comme image, juste pour caser le Docteur à quelque part dans cette histoire.Et maintenant que j’ai bien désossé ma bibliothèque et vider mon placard dans ma cuisine pour faire mes photos stupides, je n’ai plus qu’à tout ranger !

    A dimanche !