dimanche 19 juin 2011

Le Chat du Rabbin (film) - Joann Sfar et Antoine Delesvaux


Qu’est ce que ça fait du bien, les bouffées d’air frais dans le genre ! Si le temps maussade vous donne le blues, si l’état du monde vous colle le cafard, si les informations le matin vous donnent envie de vous recoucher, prenez le temps d’aller voir ce film, c’est un petit rayon de soleil indispensable !

J’avais commencé à lire la BD Le Chat du Rabbin il y a bien longtemps (une série avec un chat pour héros, signé Joann Sfar, comment résister ?), mais comme les derniers tomes sont bien évidemment très demandés à la bibliothèque, je n’ai jamais eu l’occasion de la finir.

Mais j’avais beaucoup aimé les premiers tomes, pleins d’humour, mais aussi parfois justes émouvants. Ca peut paraitre bizarre pour une série qui parle beaucoup de religion, mais le ton est très juste, le maitre mot étant tolérance, dans cette Alger des années 1930 où toutes les religions du Livre se côtoient.


On suit les traces d’un chat, le chat d’un rabbin d’Alger plus précisement, qui un jour dévore le perroquet de sa maitresse (même s’il le niera toujours) et se retrouver doté de la parole. Le rabbin lui interdit alors de fréquenter sa fille, vu qu’il n’est pas un bon animal (en plus, il ment).

Le chat, de son côté, aimerait bien pouvoir retourner dans les bras de sa maitresse, et décide qu’il doit se convertir au judaïsme et faire sa bar-mitsva afin que son rabbin accepte qu’il recommence à fréquenter sa fille. Oui, c’est aussi fou que ça, et ce n’est que le premier tome.

Le film adapte les cinq tomes de la série de façon assez condensée, non sans quelques raccourcis (de ce que j’ai pu en juger, le mariage de la fille du rabbin est complètement laissé de côté notamment), mais ça reste tout à fait fidèle à la BD et on y retrouve tout à fait l’atmosphère.

Il faut dire que Joann Sfar est aux commandes, d’où un scénario respectueux et un style graphique presque identique (c’est vraiment la BD mise en images), à vous donner envie d’aller visiter l’Afrique. Tout est tellement coloré et lumineux, et ce côté orient rêvé en plus… L’ambiance musicale y est aussi pour beaucoup, d’ailleurs (BO achetée juste après le film, ça ne vous surprendra pas).


L’histoire est peut-être un poil décousu, à l’image de son précédent film sur Gainsbourg, mais on suit les pérégrinations du Rabbin et de son chat avec plaisir. Comme dans la BD, on parle beaucoup de religion, mais avec beaucoup d’humour, et de surtout, de tolérance.

Le personnage du chat est tout simplement excellent, je suis fascinée à quel point il fait chat : adorable, mais profiteur, menteur, parfois cruel, ce qui ne l’empêche pas de beaucoup aimer ses maitres. Il est doublé par François Morel qui fait un chat extrêmement convaincant. Si je n’avais pas déjà vu sa tête en vrai, je jurerais que c’est un chat qui fait ses chroniques sur France Inter le vendredi matin !

Les discussions entre le Rabbin et son chat sont assez cocasses (mais parfois aussi très émouvantes), mais les plus beaux échanges, ce sont ceux entre le rabbin et le cheikh, qui m’avaient déjà marqué dans la BD et qui sont juste magnifiques.

Si tout le monde voyait la religion de la même façon qu’ils conçoivent la leur (et perçoivent celle des autres), on vivrait sur une planète sacrément différente. Leur amitié, leurs péripéties pendant leur traversée de l’Afrique, tout cela est vraiment délicieux (avec mention spécial au « caméo » du Congo…).


Je n’ai pas pu couper à la 3D du Chat du Rabbin hélas. C’est tout à fait supportable (comme tous les films d’animation), et cela donne un relief étagé plutôt joli. Mais bon soyons honnêtes, ça ne sert à rien dans le film (à part rendre vraiment bizarre certains passages où tout défile vite), sinon à augmenter le prix du billet.

Menfin 3D ou pas, c’est un très joli film plein d’humour et de choses vraies, alors n’hésitez pas à aller le voir, surtout si vous aimez les chats !

Film vu avec Elysio (c'est comme ça qu'on se retrouve le samedi midi à fabriquer un étui à lunettes 3D dans une boite de céréales au lieu d'aller faire ses courses), qui pour une fois a posté son avis après moi !)

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Est-ce le genre d'adaptation qui risque de gâcher le plaisir de lecture si on voit le film avant de lire la BD ?

popoyo a dit…

Personnellement, je ne connaissais pas le chat du rabbin, mais j'avais bien aimé le Gainsbourg de Sfar. Du coup je me suis laissé tenter cet après-midi.

J'avoue que j'ai bien aimé, surtout le chat et les deux Sfar. Histoire fraiche, qui a bien travaillé son sujet. On parle tout le temps de tolérance, mais de manière douce pour ne pas agresser le spectateur. Ainsi le message passe bien. Beaucoup de rires et un bon moment.

Tana a dit…

Moi aussi j'ai passé un super moment.
J'avoue que la fin avec le russe et son peuple noir juif est un peu bizarre, mais ça n'a pas entaché mon plaisir.
+1 pour notre ami belge et son chien, j'étais complètement ahuri de les voir là et son monologue était vraiment drôle.
Il ne me reste plus qu'à lire la bd pour voir ce qui a été occulté.
En tout cas ça reste une belle histoire de tolérance.
Bisou^^

Vert a dit…

@imrryran
Non je ne pense pas, le film m'a fait retrouvé ce que je me souvenais de la BD avec plaisir, et m'a donné envie de replonger dedans pour enfin finir le cycle. Comme c'est une version condensée, ça donne un très bon aperçu, et envie d'en lire plus ^^

@popoyo
Tu as bien résumé le film, un très bon moment ^^

@Tana
Pour le final, j'ai bien envie de lire la BD pour éclaircir tout ça, c'est vrai que c'est bizarre cette histoire quand même xD

Elysio a dit…

C'est bizarre mais en même temps le coup de crayon est carrément différent, on sait pas trop si on est dans une sorte de mirage (ou bien s'ils étaient à cours d'assistants décors 8D )

Cachou a dit…

J'hésitais, moins depuis que j'en lis du bien, mais de toute manière, il ne passe pas chez moi, alors la question ne se pose même pas.
C'est dommage que tu n'aies pas pu finir la BD, elle est savoureuse de bout en bout.

Vert a dit…

@Elysio
Sur la fin ? Je sais pas trop, c'est pour ça que je veux finir la bd ^^

@Cachou
Oh bah la finir est prévue, faut juste que les tomes reviennent à la bibliothèque ^^

Maëlig a dit…

Un très joli film effectivement. Ce que j'ai bien aimé c'est que Sfar arrive (en général) à éviter l’écueil de la naïveté et des bons sentiments un peu dégoulinants, en nuançant toujours son propos et en trouvant l'approche qui fait mouche. Il y a peu d'auteurs / réalisateurs qui arrivent comme ça à aborder la question de la tolérance sans me donner envie de rendre mon dernier repas.

Vert a dit…

Oui c'est vrai, il est juste sans être bisounours ^^
(j'aime bien quand ils sauvent le chat de la morsure de scorpion, on voit toute la limite de la question de la tolérance d'ailleurs...)

Anonyme a dit…

Je l'ai vu finalement, et j'ai bien aimé. Par contre je dois dire que la fin me reste en travers de la gorge. Abrupte, frustrante et assez obscure malgré une jolie chanson, elle laisse vraiment sur sa fin. A la limite elle pourrait laisser la place pour une suite mais je n'ai pas l'impression que ce soit prévu donc...