samedi 28 avril 2012

Perfect Sense - David MacKenzie


Une petite séance de ciné que je dois complètement à Tigger Lilly et à Cachou. Merci les copines pour m’avoir parlé de ce film, sans quoi je n’aurais jamais su qu’il existait.

Dans un futur proche, une maladie inexplicable contamine l’ensemble de l’humanité qui perd son odorat, puis, peu à peu, ses autres sens. Au milieu de tous ces bouleversements se rencontrent Susan, une épidémiologiste qui recherche l’origine de la maladie, et Michael, un chef cuisinier.

Au milieu des autres films à l’affiche, ce titre fait un peu figure d’OVNI, et il est vrai qu’il est assez difficile à caractériser. Mais une chose est sûre, c’est un film fascinant. J’étais tellement captivée par ce qui se passait à l’écran que j’en ai complètement oublié les prénoms des protagonistes et que j’ai dû aller les rechercher sur Internet pour ne pas les appeler « Eva » et « Ewan » dans cette chronique.

Perfect Sense est un film difficile à qualifier. C’est une sorte de fable étrange, un exercice de style qui pousse jusqu’au bout un concept un peu fou (la perte des sens) avec brio, si bien que la question m’a obsédé longtemps après avoir quitté la salle de cinéma. La façon dont on voit les gens s’adapter au fur et à mesure (par le biais des mutations du restaurant) est d’ailleurs sublime.

C’est aussi une histoire d’amour atypique entre deux personnes qui se qualifient elles-mêmes d’ordures (enfin en anglais c’est « asshole », c’est encore moins poli), où les gestes sont plus parlants que les mots eux-même.

Et enfin, c’est un film apocalyptique qui ne fait pas de bruit, qui aborde la fin de l’humanité tout en douceur, sans raz-de-marée ni astéroïdes, tout au plus quelques émeutes et une bonne dose de chaos urbain.

Avec deux très bons acteurs (je ne doutais pas franchement de Ewan McGregor, mais ça m’a fait plaisir d’apprécier également le jeu d’Eva Green), de très bonnes trouvailles (j’aime beaucoup comment ils réinventent les odeurs et les goûts lorsque les sens disparaissent), on a donc là un film qui sort de l’ordinaire tout simplement charmant.

Je mettrais juste un petit bémol sur la fin un peu insatisfaisante. Même si le film aurait difficilement pu continuer, j’avoue que le « après » me hante un peu. Mais le concept en lui-même, hors de toute explication rationnelle empêchait je pense d’avoir une « vraie » fin. C’est la limite de l’exercice, mais cela n’enlève rien à ce très bon moment de cinéma qui détonne un peu dans le paysage.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça donne envie!

Mais ça ne passe plus par chez moi (si c'est jamais passé d'ailleurs) :(

Tigger Lilly a dit…

C'est chouette que tu aies aimé. Pour la fin, je crois qu'elle ne pouvait être différente, outre les raisons de faisabilité de la chose, je pense que le but c'est de nous faire cogiter, extrapoler, imaginer la suite nous même.

Vert a dit…

Il a pas été distribué dans beaucoup de salles (et j'ai chopé la dernière séance de justesse pour ma part ^^)

Vert a dit…

C'est sûr qu'il aurait pu difficilement continuer, mais ça amène plein de questions (Est-ce que ça continue ? Comment ils vivent ? Est-ce seulement possible ? Et cette histoire de bébé qui a conservé ses sens ?). Ca me travaille encore un peu, mais bon ça n'est pas très surprenant vu comme j'avais été fascinée par l'histoire d'Hélène Keller quand j'étais petite ^^