mardi 31 juillet 2012

La vie secrète et remarquable de Tink Puddah - Nick DiChario


Sabrez le champagne, au mois de juillet j’ai lu un roman qui n’était pas 1) La Ballade de Pern, 2) La Tour Sombre ou 3) A comme Association. Oui même moi je commence à ressentir le côté répétitif de mes lectures !

Heureusement, le Cercle d’Atuan est là pour m’ouvrir de nouveaux horizons et me donner l’occasion de mettre le nez dans des livres aussi improbables que La vie secrète et remarquable de Tink Puddah, qui nous raconte l’étrange vie d’un alien à la peau bleu au milieu du XIXe siècle aux Etats-Unis.

A peine arrivé sur Terre, Tink Puddah perd ses parents se retrouve seul au monde. Recueilli par un couple vivant dans la forêt, sa vie n’est facile, à cause de ses différences (autant physiques que mentales), et un jour, il est tué dans sa cabane, sans qu’on sache ni par qui ni pourquoi.

Le roman raconte son histoire, en alternant scènes de sa vie (de son enfance à son arrivée dans le village où il sera tué), et les évènements qui se passent après sa mort dans le village où il a vécu (son enterrement, les interrogations des habitants, etc.).

Tink Puddah est un texte vraiment étrange, qui m’interroge encore beaucoup, et dont je ne saurais dire s’il m’a vraiment plu ou non.

J’ai beaucoup aimé le postulat de base en lui-même, le fait de situer une histoire d’alien qui découvre la Terre non pas à notre époque, comme on le fait toujours, mais en plein XIXe siècle où les mentalités sont très différentes. Cela donne des choses assez étranges, comme le fait que Tink n’est parfois pas tant rejeté à cause de son apparence que par sa non-appartenance à la communauté, et à sa façon de penser très différente des humains.

Son histoire en conséquence est assez dure : il souffre tout au long de sa vie du rejet des autres (ses parents adoptifs d’abord, et de manière générale tous les gens qu’il rencontrera qui le traiteront avec suspicion), alors que lui-même ne demande pas mieux que de vivre en harmonie avec eux, et n’hésite pas à les aider lorsque le besoin s’en fait sentir.

Toute la partie « vie de Tink Puddah » m’a donc beaucoup plus, d’autant plus que l’Amérique que décrit l’auteur est criante de vérité, et que son écriture dit beaucoup de choses en peu de mots.

J’ai eu plus de mal sur « l’après », l’autre volet qui raconte ce qu’il se passe après la mort de Tink Puddah, avec la cérémonie religieuse, les questions des villageois. C’est un récit plus étrange, tirant franchement sur le fantastique et le mysticisme par moments, et j’ai l’impression que le sens m’en a un peu échappé et mériterait que je me replonge dedans.

Alors, si l’occasion se présente, je relirais La vie secrète et remarquable de Tink Puddah histoire de mieux apprécier cette partie, mais en attendant je garde un bon souvenir de ce roman qui aborde de façon plutôt originale la rencontre avec l’Autre.

Avis des autres Atuaniens : Falagar, Rose, Yume

CITRIQ

dimanche 29 juillet 2012

The Dark Knight Rises - Christopher Nolan


Après la petite merveille que s’était révélée être The Dark Knight (et même quatre ans après, ce film dépote toujours, alors que Batman Begins ne vieillit pas forcément aussi bien), j’attendais le troisième volet de Batman made in Christopher Nolan avec une certaine impatience

Il fallait donc absolument que je le vois avant de partir en vacances, je me suis donc ruée au cinéma le mercredi de la sortie (en bonne compagnie, peut-être qu’Elysio vous parlera sûrement de son expérience lui-aussi) pour aller voir The Dark Knight Rises.

(même qu’à force de piquer des titres des comics de Frank Miller, je commence vraiment à me demander pourquoi Batman Begins ne s’est pas appelé Batman : year one)

The Dark Knight Rises se déroule quelques huit années après le précédent opus, et nous ramène dans une Gotham qui a changé de visage : les criminels ne courent plus dans les rues, Batman n’y montre plus le bout de sa cape, et accessoirement, même Bruce Wayne vit en reclus dans son manoir.

Mais bien évidemment, tout ne va pas rester tranquille, notamment à cause des actions d’un certain Bane, ce qui va pousser Batman à reprendre du service.

Je vous avoue, à la sortie du cinéma, je ne savais que penser de ce troisième opus. En effet, je l’ai trouvé terriblement long (il faut presque deux heures de film pour que tous les éléments se mettent en place), et très décalé par rapport au précédent (l’histoire ne démarre pas de suite) et même à Batman en général.

Rien que le fait que les trois quarts du film se déroulent en plein jour, ça m’a un peu perturbé, et quand on ajoute en plus le fait que Batman soit loin d’être le protagoniste principal (son temps à l’écran est largement squatté par le Commissaire Gordon et le jeune Blake, sans parler de Catwoman, Bane et j’en passe des meilleurs), on se sent un peu perdu.

Ajoutez à cela le fait que ce film reprenne pas mal d’éléments de Batman Begins (alors que le deuxième film pouvait se voir de façon complètement indépendante), vous comprendrez mon scepticisme au début du film (où il ne se passait rien en plus, pour vous faire une idée, dans un trailer il y a une scène qu’on jurerait qu’elle ouvre le film, elle se situe vers le milieu je crois).

Et puis il y a la dernière heure qui rattrape le tout, avec enfin de l’action, et surtout, où tous les fils du scénario se rejoignent et s’emboitent à la perfection, avec quelques surprises pour les inattentifs dans mon genre, et surtout avec un très chouette travail de réinterprétation des comics que j’ai trouvé vraiment agréable.

Même que (mais ceci est un spoiler alors surlignez uniquement si vous avez vu le film), je me suis complètement fait avoir pour Talia alors que lorsque Bruce apprend que Bane est le fils de Ra’s Al Ghul’s, j’ai bien tilté que Ra’s, normalement, il a une fille (qui fait un gosse à Bruce en plus). Et ne parlons pas de Blake que je me disais que Nolan se foutait de nous à prétendre ne pas vouloir intégrer de Robin mais nous coller un assimilé dans les pattes. Je n’écoute jamais mon instinct, à tort.

Du coup même si ce n’est pas forcément un film que j’irais revoir (contrairement aux deux précédents), Christopher Nolan a réussi une fois encore à me retourner le cerveau avec un scénario parfaitement construit. The Dark Knight Rises n’est pas aussi tortueux que The Dark Knight (ou le Prestige, tant qu’à faire), mais il y a quand même une certaine virtuosité de l’écriture.

(Virtuosité qui fait que j’en viens à me demander ce que donnerait un scénario écrit conjointement par les frères Nolan ET Steven Moffat, ça ne me réussit pas la canicule)

En fait, The Dark Knight Rises aurait gagné à être un peu plus court (il y avait sûrement moyen de démarrer un peu plus vite), et surtout, à ne pas être la suite de The Dark Knight. Typiquement Bane est un méchant tout à fait honorable (terrifiant dans son côté calculateur, dans la loyauté qu’il inspire à ses hommes, et dans sa capacité à briser Batman dont il est par certains côtés la face obscure), mais à côté du Joker (qui lui était plutôt le contraire de Batman), il peine à peu à marquer les esprits.

Bref, si ce troisième Batman reste quand même un très bon film qui se démarque des films de super-héros hyper calibrés, il n’arrive ni à dépasser, ni même à égaler son prédécesseur (preuve une fois de plus que dans les trilogies, le deuxième volet est presque toujours le meilleur). Mais ça n’en reste pas moins une conclusion tout à fait satisfaisante à cette trilogie Batman.

(si on laisse de côté la performance de Marion Cotillard qui mériterait un razzie, les connaisseurs sauront de quelle scène je parle)

vendredi 27 juillet 2012

Starbuck - Ken Scott


Une petite comédie pour prendre l’air entre deux films de super-héros, ça ne fait jamais de mal (oui comme ça vous saurez de quoi va parler mon prochain billet). J’étais tombée sur la bande-annonce de ce film avant une autre séance de ciné, et si je ne suis pas très comédies d’ordinaire, j’avoue que le côté « québécois » m’a donné envie d’aller voir Starbuck.

Pour la petite anecdote d’ailleurs, selon les salles de cinéma le film était d’ailleurs proposé en VO ou en VF, ce qui m’a bien fait rigoler. En fait cette confusion vient du fait que certains passages sont sous-titrés (ce qui n’est pas plus mal, je suis loin de maitriser les subtilités linguistiques locales même si j’ai des bases), mais bizarrement ce ne sont pas toujours les passages les moins compréhensibles qui sont dotés de sous-titres !

Mais revenons à l’histoie. David Wosniak est un quarantenaire un peu (voir carrément) à la masse (dans son travail comme dans sa vie amoureuse), qui se découvre un beau jour père de 533 enfants, conséquence de la période où il pratiquait assidûment le don de sperme. Et ces 533 enfants voudraient le connaitre.

David, lui, est un peu dépassé par les évènements, et ne sait pas trop s’il a envie de connaitre ces nombreux enfants (d’autant plus qu’il cumule en parallèle des soucis d’argent, et sa copine qui lui annonce qu’elle est enceinte). Mais il jette un œil à la fiche d’un entre eux, et de fil en aiguille…Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire (somme toute assez classique finalement), mais en tout cas le résultat est un bon petit film à la fois drôle et émouvant.

Il n’a pas volé son étiquette « comédie » en tout cas. Sans aller jusqu’à me faire pleurer de rire, Starbuck, avec son lot de situations improbables, de dialogues qui font mouche et de petits moments bien drôles, m’a tiré maintes rires et sourires au long de la séance.

Mais il n’y avait pas que ça. Même si on reste dans du classique, j’ai beaucoup aimé le parcours de David, très touchant lors qu’il se retrouve confronté à un problème tellement gros qu’il ne peut l’ignorer ou le fuir. Du coup il l’aborde à sa manière (qui n’a rien de classique, pour le coup, il suit plutôt son instinct que sa tête), et cela donne des scènes finalement très touchantes.

C’est donc un film qui fait chaud au cœur, ça ne fait pas de mal quand on commence à fatiguer en attendant les vacances, et ça permet de remplir les bonbonnes de pensées positives avant d’aborder The Dark Knight Rises (dont la bande-annonce vue avant Starbuck n’annonce pas un film franchement joyeux, mais c'est comme ça qu'on l'aime le Batman).

mercredi 25 juillet 2012

La chute des Fils - Anne McCaffrey


Petite exception dans cette redécouverte de Pern, La chute des Fils n’a pas été réédité dans les nouvelles intégrales, j’ai donc dû aller l’emprunter à la bibliothèque. C’est bien dommage d’ailleurs, car c’est un livre fort intéressant.

Pour commencer, c’est un recueil de nouvelles sur Pern (il n’en existe que deux, et le deuxième, A Gift of Dragons, n’a pas été traduit). Et plus précisément, c’est un recueil de nouvelles se déroulant juste après L’aube des dragons, ce qui permet de retrouver tout le casting de ce roman pour un temps encore.

Je m’étonne un peu qu’il y ait si peu de recueils de nouvelles sur Pern, parce que la nouvelle est un format qui s’adapte parfaitement à l’univers et à la manière d’écrire de Anne McCaffrey. Cela lui permet d’aborder des tas de sujets sans donner l’impression de s’éparpiller, et c’est très plaisant de rentrer dans l’univers par différents points de vue.

D’ailleurs il n’y a pas de hasard, certains romans de Pern sont issus de nouvelles (Le vol du dragon était en fait composé de deux novellas, Weyr Search et Dragonrider, dont une qui lui a valu de recevoir les prix Hugo et Nebula, et Le dragon blanc tire son origine d’une nouvelle, A time when).

En tout cas, c’est un recueil que j’ai beaucoup apprécié la lecture, et qui m’a donné envie de lire d’autres nouvelles d’Anne McCaffrey. Je vais donc sans doute me faire un plaisir de traquer les autres textes courts traitant de Pern.

Mais je m’avance un peu, pour le moment je vais vous présenter un peu les textes de ce volume.

Première reconnaissance : P.E.R.N. est une nouvelle un peu anecdotique qui nous raconte la mission des premiers explorateurs qui mettent les pieds sur Pern pour savoir si elle est viable, et si elle abrite des ressources intéressantes. C’est un « mythe des origines » plutôt sympa à découvrir, surtout pour savoir d’où vient le nom de la planète.

La cloche des dauphins nous fait découvrir un peu plus ces fameux compagnons aquatiques qui ont accompagné les humains sur Pern. C’est la troisième fois qu’on entend parler d’eux, et cette fois-ci on a un aperçu un peu plus concret de ces animaux améliorés génétiquement.

Cette nouvelle nous ramène à l’époque de l’évacuation du Terminus et relate la Traversée, la deuxième, celle entre les deux continents sur des bateaux, qui se révèle bien plus épique que celle à travers l’espace. Dans le genre petit détail, j’ai adoré la méthode de protection contre les Fils inventée pour l’occasion !

Le Fort de Red Hanrahan raconte l’histoire de la création d’un fort bien connu des habitués de Pern par Red Hanrahan (le père de Sorka, pour ceux qui seraient égarés). Cela permet de voir comment les colons s’installent peu à peu sur le continent en s’éparpillant ici et là dans les réseaux de grotte, avec un seigneur qui s’affirme très vite pour guider ces gens.

A noter que ce texte fait de Boll Sud le premier fort créé après l’installation dans le Nord, ce qui ferait de celui de Red Hanrahan un bon troisième… Etourderie de l’auteur ou jolie manière de montrer des erreurs dans la transmission de l’Histoire, allez savoir…

Avec Le Deuxième Weyr, on retrouve l’univers des premiers chevaliers dragons, qui se sont multipliés depuis l’éclosion des premiers œufs. Sorka et Sean, toujours Dame et Chef du Weyr, sont bien plus vieux, et on commence à discuter de la création d’un autre Weyr. C’est intéressant de voir le plan de protection de Pern prendre de l’ampleur, et de voir apparaitre des petites choses qui sembleront presque courantes après (comme la capacité d’entendre tous les dragons).

Le recueil se termine sur Mission sauvetage, qui permet de comprendre pourquoi personne n’est jamais venu sur Pern, en dépit de l’appel au secours lancé dans L’aube des dragons. En fait, les secours sont bien venus mais… vous verrez bien le résultat. La nouvelle est un peu longuette, et les protagonistes pas forcément des plus sympathiques, mais le décalage entre ce que le lecteur sait de Pern et ce que les héros de l’histoire déduisent de leurs observations est assez savoureux.

Et voilà comment en cinq textes assez courts, Anne McCaffrey nous fait vivre un petit moment de plus au côté des premiers colons, et nous permet de voir comment leur installation dans le nord s’est réalisée. Au risque de me répéter, j’ai vraiment apprécié ma lecture, c’est vraiment un bon format pour Pern.

Du coup, je regrette d’autant plus que ce recueil ne soit pas inclus dans les intégrales, par exemple à la suite de L’aube des Dragons, ce qui serait bien plus cohérent que Les dauphins de Pern (je vous en reparlerais d’ailleurs).

Comme je doute que Pocket s’amuse à produire un sixième volume (pourtant avec les nouvelles publiées ici et là, il y aurait de quoi faire un bon recueil), il va falloir que je songe à le dénicher en occasion pour compléter ma série. Mais pour le moment je vais me contenter d'enchainer, justement sur Les dauphins de Pern.



CITRIQ

lundi 23 juillet 2012

Bride Stories 1 & 2 - Kaoru Mori


Je ne suis pas une grosse lectrice de manga d’ordinaire (à part Sailor Moon mais c’est un cas à part), c’est même un des rares rayons en librairie où je suis juste incapable de m’y retrouver. Mais des fois, il y en a un qui me tape dans l’œil.

Bride Stories, entre la pub intensive sur Nolife et les avis des copines, a fini par attirer mon attention. J’ai donc emprunté les deux premiers tomes à la bibliothèque (où il est facile de s’y retrouver, y’a des cotes :P) pour me faire une idée.

Ce manga se déroule en Asie centrale, au XIXe siècle, et nous raconte l’histoire d’Amir, vingt ans, qui quitte son village pour aller épouser son promis, Karluk, âgé de douze ans seulement. L’intrigue contient son lot de rebondissements (avec le père d’Amir qui aimerait récupérer sa fille pour la marier à un homme plus intéressant), mais là n’est pas l’intérêt de ce manga.

(même si vous pouvez faire votre guimauve comme moi et fondre devant ces petits moments de rien du tout entre Amir et Karluk)

Bride Stories est surtout un formidable moyen d’explorer une époque et une région très mal connus en donnant à voir la vie quotidienne de ces populations, et toutes les traditions qui les accompagnent (les femmes qui brodent leur trousseau). En un mot plutôt que cent, c’est juste fascinant !

Il faut dire que les dessins sont juste magnifiques, avec un luxe de détails presque scandaleux. Difficile de ne pas littéralement dévorer des yeux les costumes, les broderies, les boiseries, et même les paysages des steppes.

(C’est presque du gâchis de me faire lire de tels ouvrages, à moi qui peine tellement à regarder les images dans les BD)

Bref, je n’ai eu aucun mal à tomber sous le charme de ce manga, et je vous invite à faire de même. La tranquillité et l’originalité de l’univers en font une lecture dépaysante et fort agréable.

Vous pouvez d’ailleurs feuilleter le tome 1 sur le site de l’éditeur pour vous faire une idée.


CITRIQ

jeudi 19 juillet 2012

Tous les Weyrs de Pern - Anne McCaffrey


Cela me fait tout bizarre d’écrire cet article, parce qu’on croirait que c’est le dernier roman de la série. Ca me donne l’impression d’avoir fini ma relecture, alors que ce n’est pas du tout le cas (il reste encore cinq titres si vous voulez tout savoir).

Enfin si on se réfère à la chronologie in-universe, à l’époque où je lisais Pern pour la première fois, c’était effectivement le dernier. Désormais il y a Les ciels de Pern, qui devrait être ma seule non-relecture dans le cadre de ce challenge. Mais je m’égare.

Tous les Weyrs de Pern se déroule juste après la fin des Renégats de Pern, et met en scène les conséquences de la découverte sur le site du Terminus du SIAAV (un système d’intelligence artificiel activé par la voix), qui va changer la vie des habitants de Pern.

En effet, grâce à cette IA qui leur permettra de redécouvrir l’histoire et les technologies de leurs ancêtres terriens, ils pourront mettre en place un plan pour se débarrasser des Fils définitivement.

Le roman se déroule sur une assez longue période de quatre révolutions, pendant laquelle la découverte de SIAAV fera considérablement évoluer Pern au niveau technologique, ce qui ne va pas aller sans quelques heurts venant de personnes opposées à tout changement.

Difficile de ne pas penser à un final quand on lit Tous les Weyrs de Pern. On y voit s’accomplir le rêve de F’lar, se débarrasser des Fils comme il le souhaitait dans le Vol du Dragon. On y recroise tous les personnages précédemment rencontrés au court des précédents romans (F’Lar et Lessa, Jaxom et Ruth, Robinton, Menolly, Sebell, Piemur, Mirrim, Jayge et j’en passe des meilleurs).

Et surtout, on voit enfin s’accomplir ce dont le lecteur rêvait un peu depuis qu’il avait pris conscience du côté science-fantasy de l’univers : sans rentrer dans les détails, voici enfin venu le temps où l’on voit des dragons ET des vaisseaux spatiaux. Un peu comme si le côté SF et le côté fantasy de Pern se rencontraient enfin. C’est assez jouissif en fait.

Le seul défaut (assez important hélas) de cette histoire, c’est que le SIAAV en lui-même a un petit côté Deus ex-machina. Il n'est pas (à ma connaissance) mentionné dans L’aube des Dragons, si bien qu’il tombe un peu trop bien avec sa banque de données et son plan tout prêt ou presque. C’est l’aspect le moins crédible du roman, heureusement Anne McCaffrey a rattrapé son coup en le mentionnant dans d'autres titres.

Mais ça reste néanmoins un final épique (et aussi très émouvant à la toute fin), dans lequel on a plaisir à voir toute la bande travailler ensemble, surtout Jaxom (qui multiplie les casquettes dans ce volume) et son dragon blanc qui tiennent une place importante.

Pour le livre suivant, je vais carrément changer de format puisque je vais m’attaquer à La chute des Fils, un recueil de nouvelles qui se déroule après L’aube des dragons.


CITRIQ

mardi 17 juillet 2012

Les limites obscures de la magie (A comme association 2) - Pierre Bottero



Finalement j’ai craqué, j’ai emprunté les trois tomes suivants de A comme Association à la bibliothèque, histoire de pouvoir lire la suite. En effet, après un premier volume d’aventures hilarantes avec Jasper, j’avais envie d’en savoir plus, et de faire un peu connaissance avec l’autre point de vue de l’histoire, Ombe.

Je vous avoue que je m’attendais un peu à ne pas l’aimer (à ce qu’en racontait Jasper dans La pâle lueur des ténèbres, elle ne me plaisait pas trop), et je n’ai effectivement pas été très convaincue par le personnage à la lecture. En même temps j’ai toujours eu du mal avec les héroïnes féminines de Bottero (Ewilan finissait par me taper sur le système), donc ce n’est pas une grande surprise.

Cela n’enlève rien à l’histoire qui se dévore (le livre m’a occupé le temps d’un aller-retour dans les transports en commun), et à l’univers bien pensé et truffé de petites références.

Mais la façon d’écrire (première personne, intrigues croisées où on a l’autre versant des conversations téléphoniques du premier tome) fait qu’on est très proche du héros. C’est fort chouette quand on adore le héros, ça l’est moins quand on n’accroche pas avec lui. Du coup je ne suis pas trop rentrée dans l’histoire, d’autant plus qu’on est encore au stade de l’introduction, surtout là pour poser le personnage et l’univers.

J’imagine (et j’espère) que si on creuse un peu sous la surface du personnage d’Ombe, on va trouver des choses intéressantes, et je me doute bien que l’intrigue va prendre de l’ampleur, je vais donc continuer ma lecture. En plus, ça tombe à pique, on retrouve Jasper au prochain volume…

CITRIQ

dimanche 15 juillet 2012

La transe du crystal (série) - Anne McCaffrey


1. La chanteuse crystal / 2. Killashandra / 3. La mémoire du crystal

Toujours en pleine relecture de la Ballade de Pern, je me permets de faire une petite digression pour vous parler d’une autre série de Anne McCaffrey qui m’a au moins autant (sinon plus) marqué que Pern, La transe du crystal.

La coutume voudrait que je vous détaille chaque tome individuellement, mais ayant lu les trois romans à la suite, en à peine trois jours, vous comprendrez que j’ai un peu de mal à les différencier.

Quittons un peu le domaine du planet-opera avec des dragons pour celui du space-opera, dans un lointain futur où les humains se sont dispersés dans toute la galaxie et vivent dans une fédération de mondes pensants.

Killashandra est une jeune femme qui étudie la musique au Conservatoire de Fuerte pour devenir soliste. Le jour où ses rêves sont brisés par un jury (elle devra se contenter d’une place de chef de chorale à cause d’un léger défaut de sa voix), elle décide de tout quitter.

Le hasard va mettre sur son chemin un chanteur crystal de la planète Ballybran, qui va lui entrouvrir la porte d’une autre carrière. En effet, cette planète est l’unique endroit où l’on peut extraire du crystal (oui avec un y), matériel indispensable pour les systèmes de communication, les ordinateurs, les tractions des vaisseaux spatiaux…

Mais petite particularité, son extraction ne peut se faire qu’avec une lame sonique (ce qui nécessite d’avoir l’oreille absolue et de savoir chanter accessoirement), et la planète en elle-même affecte tous ses habitants, si bien qu’ils y gagnent en santé, mais ne peuvent jamais s’en éloigner pour de longues durées. Quant aux chanteurs, tailler le crystal affecte leur mémoire, et ils risquent facilement leur vie dans les montagnes où les vents peuvent les rendre fous.

Malgré tous les avertissements (y compris ceux du chanteur-crystal lui-même), Killashandra décide donc de se lancer dans l’aventure. Le premier tome, La chanteuse crystal, tient pratiquement du roman d’initiation, et raconte son parcours pour devenir chanteuse crystal.

Killashandra, sa suite, se déroule quelques temps après, alors que des déconvenues dans la chasse au crystal noir obligent Killashandra à accepter une mission sur un monde à priori utopiste, où elle doit profiter de sa mission d’installation d’un nouveau clavier en crystal blanc pour découvrir si la planète est aussi idyllique que les prospectus le laissent penser.

Quant à La mémoire du crystal, il se déroule bien des années plus tard, alors que Killashandra souffre de plus en plus de ses troubles de mémoire, au point d’en oublier l’homme qu’elle aime, ce qui met peu à peu sa vie en danger.

La transe du crystal est une trilogie qui n’est pas exempt de défauts, il est même difficile de ne pas les voir, surtout à la deuxième lecture. Killashandra pourrait tout aussi bien s’appeler Mary-Sue, tant elle est douée et que tout lui réussit, ce qui est un poil exaspérant, d’autant plus qu’elle n’a pas un caractère forcément facile.

Par ailleurs, les intrigues contiennent une bonne dose de Deus ex-machina (avec une mention spécial pour le troisième tome où ce qui aurait pu être une excellente ouverture sur les intelligences non-humaines se révèle le plus grossier Deus ex-machina de l’histoire), qui peuvent de temps à autre porter sur les nerfs.

Mais pourtant, je porte toujours une grande affection à cette série, ce n’est pas pour rien que j’ai littéralement dévoré ces trois tomes.

Il faut dire que l’univers est enchanteur, notamment par son côté très musical (c’est un peu comme la trilogie des Harpistes pour Pern, de manière générale j’adore les histoires qui parlent de musique).

La planète Ballybran, avec son mystérieux crystal qui chante et ses spores qui affectent ses habitants, est un monde fascinant, de même que les quelques autres planètes que visite Killashandra qui permettent de se faire une idée de la diversité des mondes.

(D’ailleurs petite anecdote en passant, La transe du crystal se déroule dans le même univers que le Vaisseau qui chantait. On croise d’ailleurs des vaisseaux astronefs cyborg, et Helva y est mentionné une fois.)

Et puis, aussi exaspérante que puisse être Killashandra, elle se révèle un personnage assez fort : on la voit se battre pour devenir chanteuse crystal, et lorsqu’elle est envoyée en mission hors-planète, c’est assez marrant de la voir réutiliser ses anciens talents acquis au conservatoire pour « jouer des rôles ».

C’est une héroïne féminine, plutôt indépendante et débrouillarde finalement. Ce qui, pour un roman de SF écrit en 1982 pour le premier tome (qui est lui-même une compilation de nouvelles écrites antérieurement), n’est pas si courant que ça.

D’ailleurs si le roman a un peu vieilli sur certains aspects technologiques (ah les disquettes…), certaines parties restent assez intemporelles. Il est en effet difficile de ne pas penser à la maladie d’Alzheimer quand on suit la déchéance progressive de Killashandra dans la Mémoire du Crystal.

Bien sûr, on n’échappe pas à la grande histoire d’amour un peu fleur bleue (on est bien chez Anne McCaffrey), mais je me suis surprise à fondre telle une guimauve en relisant Killashandra. Je n’arriverais jamais à identifier exactement la raison, mais la prose d’Anne McCaffrey est toujours aussi agréable à lire. C’est sans doute parce que ces romans contiennent un peu de tout ce que j’aime dans les romans.

En fait, j’ai pris tellement de plaisir à relire cette série que je ne dirais pas non à une réédition chez Pocket, histoire de ne pas avoir à les emprunter à la bibliothèque systématiquement. Mais comme je doute que cela se fasse, je vais me contenter de courir après une édition en occasion…



CITRIQ

vendredi 13 juillet 2012

Le Pistolero (La Tour Sombre 1) - Stephen King


« L’homme en noir filait à travers le désert, et le Pistolero le suivait »

Etrange introduction qui résume tout un livre, cela n’arrive pas souvent. En même temps tout le roman est étrange, et détonne quelque peu dans la bibliographie de Stephen King. Moi-même, qui ne suis pas une grande fan de ses écrits en général, j’ai adoré la Tour Sombre, c’est pourquoi j’ai sauté sur l’occasion de la relire dans son intégralité avec Lune et plein d’autres gens sur le Cercle d’Atuan.

Ce premier tome de la Tour Sombre nous raconte l’histoire d’un Pistolero (sorte de chevalier qui semble manier le colt au lieu de l’épée), un certain Roland qui poursuit un homme en noir à travers le désert. Pourquoi le poursuit-il ? Qui sont ces deux personnages ? On va le découvrir petit à petit, mais à chaque question qui trouvera sa réponse, deux nouvelles feront leur apparition, surtout quand le passé de Roland se dévoile peu à peu.

Le Pistolero nous permet de faire connaissance avec le protagoniste principal du cycle de la Tour Sombre, Roland, homme dévoué à sa quête, qui évolue dans un univers qui n’est pas notre Terre mais semble y être rattaché (on y connait Hey Jude), et qui semble emprunter autant au western qu’au post-apocalyptique (sans parler de la fantasy pour le côté magie et quête).

C’est vraiment un texte bizarre, et c’est sans doute cet habile mélange d’éléments qu’on n’associe à priori jamais qui fait toute la saveur de l’univers, puisqu’on ne sait jamais ce que Stephen King va ensuite nous inventer.

Il faut aussi ajouter que c’est un des textes les plus complexes de Stephen King, truffé de références en tous genres, avec un style un peu plus travaillé que l’écriture purement efficace qu’il utilise habituellement. On sent aussi un univers immense qui se cache derrière, si bien qu’il est difficile de ne pas enchainer sur la suite, les Trois cartes.

Pour ma part, il s’agissait d’une relecture, et j’ai apprécié de le faire juste après avoir lu le comic, qui a considérablement rafraichi mes souvenirs de l’univers. D’ailleurs, avec la jeunesse de Roland bien en tête, il est bien plus facile de saisir toutes les petites références glissées ici et là.

C’est donc un cycle que je redécouvre avec plaisir, et j’espère bien que les relire dans un intervalle de temps relativement court me permettra de mieux comprendre et apprécier les derniers tomes (qui ne m’avaient pas franchement convaincu à ma première lecture).

Logiquement, je devrais enchainer assez vite sur la suite, Les trois cartes.

Lecture commune avec : Cedric, Falagar, Lorhkan, Lune, Spocky

CITRIQ

mercredi 11 juillet 2012

Les renégats de Pern - Anne McCaffrey


En général, j’ai plutôt une bonne mémoire des livres que je lis. Mais des fois j’en lis trop et trop vite, et comme je n’ai pas toujours tenu un blog (allié indispensable contre les trous de mémoire), il m’arrive de me retrouver face à un livre et de me dire « mais je l’ai lu ce livre ? ».Ce qui n'est pas forcément bon signe...

Les renégats de Pern rentrait dans cette catégorie, j’avais bien quelques souvenirs, mais j’aurais juré que ces évènements se déroulaient dans un autre livre ! Du coup je craignais une fois de plus la relecture, d’autant plus qu’on est souvent plus intransigeant la deuxième fois.

Mais bizarrement avec Pern, peut-être est-ce dû au charme de l’univers et des récits d’Anne McCaffrey, mais je redécouvre tous ces textes, bien que non exempts de défauts, avec un réel plaisir, et j’apprécie d’ailleurs beaucoup de les disséquer, des fois que ça vous ai échappé jusqu’ici…

Les renégats de Pern, comme son titre l’indique, s’intéresse aux laissés pour compte de Pern : ceux qui ne vivent ni dans les Ateliers, ni dans les Forts, ni dans les Weyrs. Jusque-là, on ne s’était jamais posé la question du devenir des gens qui ne rentraient pas dans les cases d’un système à priori parfait, erreur que voilà réparée.

Il faut dire qu’on trouve de tout dans ces sans-forts : des commerçants, des nomades, des criminels expulsés de leurs forts, des victimes qui fuient l’oppression d’un seigneur, ou des enfants qui partent chercher fortune en dehors de leur fort ou de leur atelier (notamment Toric, qu’on connait plutôt comme Seigneur du fort méridional).

Au travers du prologue du roman qui saute d’un personne à un autre, Anne McCaffrey tire le portrait de tous ces types de renégats, qui se croiseront ensuite pour la plupart au gré du récit. Cela donne un côté un peu ludique, puisqu’on passe le restant de l’histoire à attendre de savoir ce que sont devenus untel ou unetelle (assez laconiquement parfois).

L’histoire débute avant le retour des Fils, et évoque brièvement l’ascension au pouvoir de Fax et les évènements du Vol du Dragon. Cela permet de prendre conscience que cette population sans fort, qui n’avait aucun problème de survie jusque-là, est durement impactée par le retour des Fils.

La première chute de Fils à laquelle assiste Jayge, jeune nomade et principal protagoniste de l’histoire, est d’ailleurs assez traumatisante. La Ballade de Pern est un univers assez gentillet en général, mais Les renégats... se démarquent un peu par des passages et des personnages assez violents (Thella, l’autre protagoniste principale vous ferait presque regretter l’affreux Meron de Nabol).

A première vue, Les renégats de Pern semble être une histoire relativement indépendante du reste de l’univers où l’on croise quelques personnages familiers. Et pourtant, le roman raccroche assez vite les wagons de l’histoire, en commençant par boucher quelques trous (notamment sur les aventures de Piémur entre Les tambours de Pern et Le dragon blanc).

Ensuite, il se paye le luxe de servir de pont entre Le dragon blanc et Tous les Weyrs de Pern, grâce à une découverte forte intéressante au Terminus qui va ouvrir la voie au grand final de Pern (Tours les Weyrs de Pern, même s’il n’est pas chronologiquement le dernier roman, a un sacré parfum de fin).

Du coup, pour un roman qui ne paye pas de mine à première vue, Les renégats de Pern est plutôt intéressant à lire (même si à priori on peut s’en passer). Il apporte quelques informations supplémentaires, et s’inscrit bien dans la lignée de ces chroniques de Pern qui semblent tellement denses qu’on s’étonne qu’on en ait pas fait cinq romans avec (on rate notamment un superbe remake de Robinson Crusoé avec Jayge…).

Seule question qui reste à résoudre, pourquoi l’intégrale 2 ? Je veux bien qu’on opte pour l’approche chronologique, et techniquement ce roman démarre avant Le vol du dragon (et même avant Le Maitre-harpiste de Pern). Mais plus des deux tiers du roman se situent après Les tambours de Pern, voir après Le dragon blanc.

Je suis bien contente de ces rééditions intégrales qui m’ont permis de redécouvrir Pern, mais j’aurais apprécié un peu plus de bon sens à l’attention des nouveaux lecteurs (et même des anciens…).

Enfin bref, je ne vais pas refaire mon laïus sur le sujet et plutôt enchainer sur la suite, Tous les Weyrs de Pern. A noter qu’en finissant ce roman, j’en finis de l’intégrale 2. Plus que trois intégrales à finir !


CITRIQ

lundi 9 juillet 2012

The Amazing Spider-Man - Marc Webb


Les histoires de super-héros se réécrivent sans cesse dans les comics (sans doute pour éviter qu’on se retrouve avec l’histoire de Batman combattant le Joker à coup de déambulateur…), et la tendance devient de plus en plus courante au cinéma.

Les Batman de Nolan en sont le parfait exemple (je crois qu’ils ont déjà planifié le reboot suivant, c’est dire), Superman devrait y passer sous peu, et Spider-Man, après bien des déboires, est également parti sur un retour à zéro, au lieu d’enchainer sur un quatrième volet.

Je vous avoue qu’au départ, je n’avais absolument pas prévu d’aller voir ce Amazing Spider-man, parce que cela me semblait trop tôt pour un reboot. Le Spider-Man 3 de Sam Raimi est sorti en 2007, et si ce troisième m’avait un peu (beaucoup même) déçu, l’univers et le casting étaient encore très frais dans ma tête.

En plus le premier Spider-man s’est un peu imposé comme une référence dans le genre « genèse d’un super héros », alors remettre ça une fois de plus avec le même héros… Ceci dit les critiques étaient plutôt encourageantes, j’ai donc voulu tenter l’aventure, surtout que j’étais un peu intriguée par le choix du réalisateur (Marc Webb, qui versait dans la comédie décalée 500 jours ensemble la dernière fois que j’ai croisé sa route).


Je ne vous refais pas le topo sur Peter Parker / Spider-Man, le lycéen mordu par une araignée qui acquiert tout un tas de super-pouvoirs, je pense que vous le connaissez le sujet. Il y a quand même quelques différences avec la version de Sam Raimi.

Exit les fils d’araignées qui sortent des poignets (au profit de gadgets high-tech lance-fil), point de bouffon vert à l’horizon (même si Norman Osborn n’est pas loin), et Mary Jane est remplacée par Gwen Stacy. A noter également, aussi une apparition des parents de Peter au début du film. Ceux-ci ont un impact plus important sur Peter, et même sur l’intrigue du film (et de sa suite, à n’en point douter).

Du coup le film ne fait pas que dans la redite, avec un héros juste assez altéré pour permettre de redécouvrir le personnage, qui se révèle à la fois familier et différent. Même si c’est toujours un lycéen solitaire, le côté « geek scientifique » est moins appuyé (ce qui ne l’empêche pas d’être un petit génie en sciences).

Je l’ai trouvé aussi moins tourmenté. On sent plus l’adolescent en pleine crise que le héros torturé par son identité secrète et ses responsabilités (même si ça reste le leitmotiv du film, on évite fort heureusement la redite lourdingue).

Et puis le personnage en lui-même se révèle plus sociable (et plus autant la source des quolibets de tous ses camarades, à part Flash bien sûr), mis à part avec Gwen face à qui il est incapable de finir une phrase, mais ça n’a rien d’étonnant !


Gwen d’ailleurs, mérite une mention toute particulière. Autant la version de Sam Raimi m’avait tout sauf impressionner, autant celle-ci m’a beaucoup plu. C’est en effet la première fois que je vois une copine de super-héros (blonde en plus !) aussi dégourdie (c’est une scientifique elle aussi, et maligne avec ça), qui n’est pas juste là pour se faire enlever par le méchant du moment.

L’histoire, bien sûr, est relativement similaire à celle du premier film Spider-Man et tellement balisée qu’à aucun moment on ne risque d’être surpris. C’est un peu le point faible de ce reboot, on y retrouve tous les éléments d’un bon divertissement (du rire, de l’émotion, quelques belles scènes de baston…), mais question scénario, on est sur de la prise de risque zéro.

Même chose pour l’antagoniste du film, le Lézard, qui m’a assez peu impressionné à partir du moment où il a commencé à entendre des voix, ce qui était déjà la caractéristique d’à peu près TOUS les méchants des films de Sam Raimi. J’aimerais bien qu’on sorte des méchants souffrant de schizophrénie un jour…

Mais dans l’ensemble, on a affaire à un bon divertissement estival, avec des bons acteurs (Andrew Garfield vaut bien Tobey Maguire dans le rôle-titre) et quelques belles scènes (ma préférée restera celle de la toile d'araignée dans les égouts, c’est agréable d’exploiter cette facette de l’araignée qu’on oublie souvent).

J’ai évité la 3D pour ne pas finir avec une migraine, je ne saurais donc dire si elle vaut le détour (certaines scènes semblent pensées pour), mais en tout cas, il y a de pires façons de fuir la météo morose de ce début de mois de juillet que ce Amazing Spider-Man. Et n’oubliez pas de regarder le générique de fin, il y a un petit bonus !


samedi 7 juillet 2012

Le silence de la Cité - Elisabeth Vonarburg


Encore une fois, je ne rends pas ma chronique en avance, puisqu’il m’aura fallu un bon mois pour rédiger cette chronique. Il faut dire qu’il y a eu les Imaginales, et je n’ai pas cessé de repousser l’échéance. Il n’est vraiment jamais facile de se lancer dans une chronique d’un livre d’Elisabeth Vonarburg. J’en avais déjà fait une chronique précédemment, mais j’ai préféré la dépoussiérer un peu.

Lors du Déclin (série de catastrophes qui a ravagé la Terre, le détail n’est jamais donné mais ça implique certainement des bombes nucléaires), certains hommes se sont réfugiés dans des Cités, des abris souterrains à la pointe de la technologie, où ils vivent désormais reclus, repoussant la mort grâce à leurs robots.

A l’extérieur, les rares survivants humains ont régressé à une technologie, et les mutations provoquées par le Déclin font entre autres qu’il nait plus de filles que de garçons. Un des habitants de la Cité étudie ces mutations, dans le but de produire l’humain parfait qui sauvera l’espèce humaine. Sa première tentative réussie sera Elisa, et le Silence de la Cité raconte son histoire.

C’est l’histoire d’une femme dotée de talents très spéciaux, qui va s’aventurer à l’Extérieur pour voir ce que sont devenus les autres humains, et qui va mettre en place son propre plan pour sauver l’humanité.

Si certains détails vous semblent familiers dans ce très vague résumé, et si vous faites partie des lecteurs des Chroniques du Pays des Mères, c’est tout à fait normal. Les Chroniques sont en fait la suite du Silence de la Cité (à quelques siècles d’écart).

De façon assez étrange ceci dit, il vaut mieux lire le Silence de la Cité en second, il se révèle bien plus intéressant en regard des Chroniques qu’en lui-même. Comme je le disais lors de ma première lecture, c’est un peu le paradoxe de ce roman. Seul, c’est un roman presque bancal, alors qu’il offre des informations supplémentaires très intéressantes sur certains détails du Pays des Mères.

Ceci dit, j’ai bien apprécié de le relire, avec le Pays des Mères très frais dans ma tête cette fois-ci. Cela m’a permis de bien plus apprécier les références à celui-ci. Même si certains trous restent à combler, le Silence de la Cité permet de mieux se représenter le temps des Harems et celui des Ruches, comment la religion d’Elli s’est mise en place…

Mais je trouve que ça reste un roman assez froid, et un peu malsain sur les bords : le personnage de Paul est tout sauf agréable, et Elisa est une héroïne qui reste finalement assez passive et froide, ce qui ne la rend pas facile à aimer (même si c’est certainement dû à ses dons particuliers, comme Tulla), contrairement à Lisbeï par exemple.

Et puis ce roman est hyper frustrant, car en lui-même il pose plus de questions qu’il n’en apporte (sur l’univers et les évènements qui s’y déroulent). Le roman est divisé en quatre parties, et c’est finalement les ellipses entre les parties (notamment tout le voyage qu’Elisa effectue à l’Extérieur entre la première et la deuxième partie) qu’on aurait vraiment envie de lire.

Cependant, c’est le premier roman de l’auteure il me semble, ce qui pourrait expliquer qu’il ne soit pas aussi abouti que les suivants. On y retrouve sa patte (notamment dans les allers retours temporels parfois un peu chaotiques notamment au début) , et ses thèmes de prédilection.

Aux Imaginales, elle avait expliqué lors de son entretien que la métamorphose et la mémoire étaient toujours au cœur de ses histoires, et c’est ô combien vrai pour ce roman (avec quelques belles histoires d’inceste aussi pour mettre mal à l’aise, un bon thème récurrent aussi !).

Au final, ce n’est pas donc pas le meilleur roman de la Terre (ça c’est Chroniques du Pays des Mères), mais c’est un complément intéressant, dans lequel il est amusant de chercher les références. Je l’ai d’ailleurs lu en lecture commune sur le Cercle d'Atuan, et c’était d’autant plus enrichissant de faire cette chasse aux indices à plusieurs !
Pas très grandiose comme révélation. Ni très nouvelle. Mais c'en était peut-être une qu'il faut avoir de temps en temps ? Là est peut-être la révélation en définitive : apprendre qu'on n'a jamais fini de s'arracher à ses illusions, jamais fini de se surprendre à se mentir à soi-même, à se manipuler. Jamais fini de se mettre au monde ?
Lecture commune avec Yume, ...
Nos discussions sur le forum (pour tous les petits détails que je n'ai pas abordé ici pour ne pas spoiler)

CITRIQ

jeudi 5 juillet 2012

Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé - Bruno Podalydès


Je suis vraiment dans une période films improbables ces temps-ci, si bien qu’à chaque fois que je sors du cinéma, je me retrouve avec un beau syndrome de la page blanche. Adieu Berthe... ne fait pas exception, dans le genre comédie française inclassable.

J’avais déjà eu l’occasion de voir les frères Podalydès à l’œuvre sur le Mystère de la Chambre jaune et le Parfum de la Dame en noir (films que je vous recommande chaudement au passage, tant ce sont des adaptations fidèles, intelligentes et ludiques des textes de Leroux, avec un casting très chouette en plus).

Cette fois-ci on quitte le domaine de l’adaptation pour cette étrange histoire d’un pharmacien un peu rêveur, magicien amateur (les Podalydès s’amusent beaucoup avec ce thème), qui partage sa vie entre ses deux amours (sa femme et sa maitresse), et qui se retrouve un beau jour à devoir organiser l’enterrement de sa grand-mère.

Je qualifie ce film de comédie parce qu’on y rigole pas mal (les deux entreprises de pompes funèbres sont plus que cocasses, ma maman d’ailleurs m’a dit à la sortie qu’elle préfèrerait que celle dirigée par Bruno Podalydès s'occupe de ses obsèques dans un lointain futur), et le film accumule son lot de scènes décalées et/ou absurdes.

Ceci dit à y regarder de plus près, c’est finalement une belle tranche de vie qu’offre ce film : on y suit un homme assez lunaire qui tente de conjuguer toutes les facettes de sa vie pas qu’un peu compliquée (ses deux femmes et familles, son père fou) et que la mort de sa mémé perturbe, alors qu’il ne l’a pas vu depuis des années.

C’est un film étrange, devant lequel on ne laisse plus porté par les péripéties et les images qu’autre chose, qui suscite le rire, mais aussi l’émotion, grâce à des scènes assez touchantes, notamment les échanges de textos, la visite de la chambre de la grand-mère à la maison de retraite, ou encore l’étrange harmonie qui semble émaner d’une situation qui ne devrait pas l’être (un homme qui a deux femmes).

Dans le genre OVNI, Adieu Berthe... vaut le détour, et j’avoue avoir envie de m’intéresser à leurs anciennes réalisations en duo désormais…

mardi 3 juillet 2012

L'aube des dragons - Ann McCaffrey


J’ai presque envie de dire « enfin ! ». Après huit tomes de fantasy à peine matinée de SF, voilà qu’on bascule franchement dans la science-fiction d’un coup, comme ça presque sans prévenir. Accrochez-vous bien parce qu’avec L’aube des dragons, c’est les origines de Pern qui se révèlent.

Comment les humains sont arrivés-là ? Comment sont nés les dragons ? Pourquoi tout ce petit monde s’est-il réfugié sur le continent septentrional ? Quelques idées étaient esquissées jusqu’alors au gré des romans, mais c’est dans l’Aube des dragons qu’on trouve enfin des réponses satisfaisantes.

Avec ce volume, Anne McCaffrey s’exerce donc à la prequel, au mythe des origines pourrait-on presque dire, et ma foi, elle y réussit brillamment. On va donc assister au débarquement des premiers colons, à leur installation sur cette planète idéale, à la première chute des Fils et à comment les nouveaux habitants de Pern s’organisent pour lutter contre ce fléau.

La première chute des Fils, lorsqu’elle arrive, est d’ailleurs proprement terrifiante pour le lecteur habitué de Pern. Même si on sait que les Fils sont mortels, on a l’habitude d’avoir les dragons et autres moyens de défense (c’est presque juste une forme de perturbation météorologique désagréable).

Mais dans ce roman, les colons ne savent absolument ni à quoi ils ont affaire (ils pensent même à une arme alien au départ), ni comment lutter contre. Du coup on les voit étudier de près cette forme de vie (absolument répugnante d’ailleurs quand on se penche dessus). En fait de tout ce que j’ai lu de Pern jusque-là, c’est bien la première fois que certains passages me font froid dans le dos.

Le récit prend presque la forme d’une chronique, sautant d’un personnage à l’autre et d’année en année presque trop rapidement (encore une fois, Anne McCaffrey a condensé en un volume ce que certains auraient étalé sur trois tomes).

C’est un peu le défaut de ce volume, on se perd vite dans les noms (bien que certains nous soient familiers), et un lexique aurait été bien utile. A défaut, il existe de très bonnes encyclopédies en ligne (comme celle-ci), mais on n’a pas toujours internet sous le coude quand on lit !

Il y a quand même un fil rouge qui permet de s’y retrouver un peu, il s’agit de l’histoire de Sean et Sorka, deux jeunes enfants qu’on voit débarquer sur Pern et en découvrir les merveilles, puis grandir et devenir des protagonistes très importants dans la lutte contre les Fils.

Et puis surtout, il y a toutes les explications apportées par L’aube des dragons. C’est très chouette de comprendre comment des colons d’une civilisation très évoluée se sont retrouvés à un niveau de vie quasi-médiéval, ou d’où viennent les noms des différents forts et Weyrs (notamment celui de Benden ou de Telgar).

(avec un petit bémol de cohérence cependant, je n’ai toujours pas compris comment une garce comme Avril Bitra avait pu donner son nom à un fort, à croire que les Pernais ont la mémoire courte !)

Bref L’aube des dragons est un roman indispensable dans le cycle de Pern, qui détonne un peu avec le reste. Tout y évoque tellement la Terre : les noms des personnages et des lieux, les technologies, les cultures, le langage même… c’est assez marrant de voir comment tout cela finit par s’effacer à travers le temps.

Ceci dit, je ne pense pas que ce soit le meilleur point d’entrée de l’univers (en dépit de sa position en tête de l’intégrale 1), mieux vaut le lire juste après le Dragon blanc, cela doit permettre une bonne transition avec la suite des aventures pernaises…

A ce sujet, si je m’en tiens à mon planning, nous devrions normalement revenir à l’époque du Dragon blanc justement, mais sans reprendre de suite le cours de la « grande histoire » à priori, puisque ma prochaine lecture sera les Renégats de Pern (dont je n'ai aucun souvenir, ça sera donc une sacrée redécouverte !).



CITRIQ

dimanche 1 juillet 2012

Petite revue béophile trimestrielle (5)

Petit bilan cette fois-ci, comme je vais peu au cinéma, je reste plutôt sage question achats de musiques. Par contre je suis allée voir un très chouette concert de musiques de film de John Williams avec Spocky à la salle Pleyel début juin.

John Williams est un compositeur qui passe toujours bien en orchestre, et cette fois-ci, l’expérience a été d’autant plus intéressante que le concert avait lieu dans une bonne salle, avec un très bon orchestre et un très bon chef d’orchestre, Laurent Petitgirard, qui s’est révélé extrêmement didactique et plutôt drôle avec ça.

En effet, il introduisait chaque morceau avec des explications (sur le film, la conception de la musique, les thèmes…), du coup ça rendait l’écoute très intéressante. Je ne fréquente pas souvent les salles de concert, mais il me semble que ce n’est pas très courant.

Même si je n’avais pas franchement besoin d’arguments pour m’en convaincre, j’ai bien aimé toutes les explications qu’il a données sur le génie de John Williams (le fait que c’est un excellent mélodiste, que ses morceaux n’ont pas besoin d’être adaptés pour être joués en concert, etc.)

Le programme était aux petits oignons dans la veine la plus célèbre de John Williams (Star Wars, Indiana Jones, Superman, Harry Potter…). Je ne vais pas vous faire baver avec tout le programme, mais j’ai été très contente de découvrir des partitions que j’avais ignoré jusque-là comme Jurassic Park (que je découvre avec délice depuis) et Rencontre du 3ème type (dont il faut que je vois le film, et dont la BO a été écrit en amont du film !).

Bref, c’était un concert fort chouette, quant au rapport avec mes découvertes des trois derniers mois… Comme nous partageons une passion commune pour les musiques de film avec Spocky, nous avons papoté un peu autour de nos derniers coups de cœur.

Et dans mon cas, le compositeur qui occupe de plus en plus de place sur mon disque dur, à l’exception de Murray Gold (qui est un cas à part, mais c’est un peu le John Williams des séries télé celui-là !), c’était Alexandre Desplat, j’en veux pour preuve mes deux derniers achats :


Moonrise Kingdom – Alexandre Desplat (entre autres)

Une BO de film de Wes Anderson, c’est un joyeux foutoir hyper chouette à écouter, qui mélange des trucs complètement improbables (à l’image de ses films), entre reprises délirantes, chansons d’un autre temps, vieux morceaux, et nouvelles compositions.

Sur ce film, Alexandre Desplat a écrit une très chouette mélodie qu’on retrouve ici et là au cours de l’histoire, The Heroic Weather-Conditions of the Universe, en sept parties. La dernière est plutôt rigolote (elle reprend l’introduction du film, avec la voix-off de l’enfant qui décrit les instruments utilisés), mais je préfère vous proposé la première partie, qui est juste… à l’image du film en fait, douce, légère, un poil mélancolique, et très éclectique dans le choix de ses instruments.



De rouille et d’os – Alexandre Desplat (entre autres également)

Autre musique dans un genre radicalement différent. La BO contient un lot de chansons (qu’on entend durant le film) que j’ai très peu écouté, et les compositions d’Alexandre Desplat. Sur la BO de De battre mon cœur s’est arrêté (également un duo Audiard/Desplat), on retrouvait déjà quelque chose de similaire (avec la BO de Desplat carrément exilée sur un 2e CD).

La musique de Desplat est très différente sur ce film, beaucoup plus atmosphérique. C’est assez difficile d’en parler, mais c’est le genre de musique que j’adore écouter tard le soir. Déjà ça risque pas de réveiller les voisins, et c’est très doux finalement, plus des sonorités que des mélodies à proprement parler… Je découvre encore cette BO, mais j’ai eu un petit coup de cœur pour cette plage :


Vous l’aurez compris, Alexandre Desplat n’est pas franchement un compositeur bourrin (comparé à Hans Zimmer mettons), mais il arrive à de très chouettes résultats avec ses compositions plus douces. Il a fait notamment un très bon boulot sur les derniers Harry Potter, dont la musique faisait tellement fin d’un monde que je l’ai utilisé comme fonds sonore pour lire le dernier tome d’Hunger Games.

Et puis, j’ai (presque pas) honte de l’avouer, mais j’aime aussi beaucoup sa BO pour le 2e Twilight.