vendredi 30 mai 2014

Summer Star Wars : L'attaque du challenge cloné


Une fois encore cet été, le space-opera sera de la partie dans la blogosphère, grâce à (la faute à ?) la persistance de M. Lhisbei. Le Summer Star Wars est donc de retour du 21 juin au 23 septembre

Si ça continue, d'ici quelques années, les nouveaux épisodes de Star Wars sortiront entre juin et septembre juste pour pouvoir rentrer dans le cadre du challenge, et on instaurera officiellement une journée internationale du space-opera quelque part durant l'été !

A part ça, comme chaque année, le but est de profiter de la période estivale pour partir à la conquête de l'espace, et donc lire/voir/vivre des space-opera et des planet-opera. Et comme d'habitude je n'ai qu'à regarder autour de moi pour trouver matière à alimenter ma propre participation.

Au programme, je vous promets donc de lire au moins quelques uns des ouvrages suivants :
  • Doctor Who : Ten little aliens – Stephen Cole (du DW, c'est Lhisbei qui va être contente)
  • Au coeur de la comète – Gregory Benford & David Brin
  • L'anniversaire du monde – Ursula Le Guin (un recueil de nouvelles)
  • La cité des illusions – Ursula Le Guin
  • Planète d'exil – Ursula Le Guin
  • Pêcheur de la mer intérieure – Ursula Le Guin (encore des nouvelles, et oui je sais j'ai vraiment raté l'occasion d'organiser un challenge sur Ursula)
  • Warchild – Karin Lowachee (premier tome d'une trilogie si je ne m'abuse)
  • Doctor Who : Les voleurs de rêve – Steve Lyons (DW toujours, c'est Lhisbei qui va être encore plus contente)
  • Cosmos à moelle – Timothée Rey (avec un titre comme ça, j'imagine trouver soit du space-op soit du préhistorique dans ce recueil de nouvelles !)
  • Les cinq rubans d'or – Jack Vance (et je lirais bien Space Opera du même auteur même s'il n'est pas dans ma PàL)

Mais ce n'est pas tout. Je ne désespère pas de trouver le temps de m'attaquer à Mass Effect 3 (dès que j'aurais fini... enfin plutôt commencé ma deuxième partie sur le 2), et de me lancer pour de bon dans Firefly. Et puis sinon j'ai encore à ce jour quelque chose comme 22 saisons de Doctor Who Classic à rattraper, y'a de quoi faire !

Comme d'habitude, si vous voulez vous joindre à l'aventure, c'est par ici.
Que la Force soit avec vous !

mardi 27 mai 2014

Brasyl - Ian McDonald


Lorsque ce roman de Ian McDonald a été sélectionné pour la lecture de mai du Cercle d’Atuan, je me suis vaguement dit que trois McDonald en trois mois, c’était peut-être un peu beaucoup. Et effectivement, Brasyl a été le roman de trop, même si c’est la faute au roman en lui-même et non à l’enchainement des lectures.

Brasyl est un roman qui nous raconte trois histoires : il y a d’abord Marcelina, une productrice de téléréalité qui cherche en 2006 le concept qui la propulsera au sommet ; vient ensuite Edson, un jeune homme des années 2030 qui trempe dans de vilaines combines et se retrouve mêlé à des histoires d’ordinateurs quantiques des plus complexes ; enfin, au XVIIIe siècle, un prêtre jésuite cherche dans la forêt amazonienne un de ses frères qui aurait dévié de la voie.

Toutes ces histoires sont liées, d’abord par une unité de lieu (le Brésil), et par une histoire d’univers parallèles et de physique quantique que l’on découvre tant bien que mal au cours de notre lecture, et plutôt mal que bien, hélas.

Mais parlons d’abord des qualités de ce roman, car aussi laborieuse qu’ait été sa lecture, il y a quand même un truc qui m’a plu. Comme La maison des derviches (auquel il ressemble beaucoup au niveau de la structure) qui nous faisait découvrir la culture stambouliote, Brasyl est une incroyable plongée dans la culture brésilienne.

J’ai eu la même sensation de vertige, de découvrir un monde complètement différent, bref qu’on n’avait pas besoin de traverser une galaxie pour se confronter à des univers qui nous semblent étrangers voire parfois difficiles à comprendre. Ian McDonald sait vraiment y faire dans le domaine, et je n’ose imaginer la documentation nécessaire pour que son roman sonne aussi « vrai ».

Mais le problème, c’est que pour immerger encore plus le lecteur, il a truffé son roman de mots en portugais (traduits pour certains mais pas tous dans un lexique à la fin du livre), ce qui fait qu’on se retrouve assez vite noyé, et que la lecture en devient franchement laborieuse.

Et malheureusement, il n’y a pas que dans les dialogues qu’on se noie, mais tout au long de l’intrigue, tellement confuse que je n’en ai compris que quelques idées ici et là, mais que j’ai bien du mal à rassembler les morceaux ensemble. Je n’arrive pas à savoir s’il a trop délayé son histoire, ou si la moitié des explications de physique quantique s’est perdue en route.

Du coup même si j’ai bien aimé certains passages comme les idées d’émissions de Marcelina (plus trash c’est pas possible), la société ultra connectée d’Edson où l’on trouve des puces RFID jusque dans les sacs à main et où on peut copier des chaussures de marque sur une imprimante 3D, ou le parcours du Père Quinn en général (c’est de loin le plus facile à suivre), Brasyl a été une lecture laborieuse, presque frustrante puisque nos efforts ne sont pas récompensés à la fin.

Cela ne va pas me fâcher avec cet auteur pour autant (j’ai trop aimé ses autres textes pour ça), mais je vais faire une petite pause avant de me replonger dans ses œuvres. Et me concentrer sur les textes qu’il a écrit après Brasyl, qui m’ont l’air bien mieux fichus (si je me fie à La maison des derviches).

Avis des autres atuaniens :
Baroona, Hilde, Kissifrott

CITRIQ

samedi 24 mai 2014

Doctor Who Classic – Saison 4 (1966-67)

 
Poursuivant petit à petit mon visionnage des vieux épisodes de Doctor Who, j’ai bien cru que je ne viendrais jamais à bout de cette saison-là. Il faut dire que c’est de loin celle qui a le plus souffert des purges de la BBC, puisque sur 43 épisodes, seuls 10 ont survécu. C’est bien simple, il n’existe aucun serial complet !

Autant dire que ce n’est pas une partie de plaisir à regarder (en plus mes reconstitutions étaient de très mauvaise qualité), et c’est d’autant plus dommage que cette saison contient la toute première régénération, l’introduction du deuxième Doctor, le départ définitif (mais temporaire) des Daleks, les premiers épisodes avec des Cybermen et, détail ô combien important, un écossais en kilt.

Il y a donc du lourd au programme, et pourtant il n’est pas facile d’apprécier à leur juste valeur les premières aventures du deuxième Doctor. Mais ne perdons pas espoir, si certains épisodes de la saison 5 ont été retrouvés en 2013, qui sait, peut-être qu’un jour on complètera également un peu plus cette saison.

En attendant, comme d’habitude je vous livre un petit compte rendu, épisode par épisode. Les spoilers sont au rendez-vous, en même temps je vous fais une faveur, ça vous épargnera de longues heures de reconstitutions à regarder !

Nous avions laissé le Doctor en compagnie de Ben et Polly à la fin de la saison 3, nous les retrouvons dans The Smugglers en Cornouailles, au XVIIe siècle, avec des pirates. Je vais ouvrir d’office la symphonie des lamentations, quand on sait que cet épisode a été tourné en plein air (et non en studio comme d’habitude), il est bien triste de ne pouvoir profiter des décors.

Cela ne gâche pas complètement cette histoire de pirates plutôt sympathique qui n’épargne aucun cliché (un trésor caché, un capitaine avec un crochet, etc.). On y suit également les débuts de Ben et Polly qui ne sont pas inintéressants comme compagnons. Ils forment un duo sympathique et si Ben joue principalement des muscles, Polly s'intègre dans un rôle intermédiaire à mi-chemin entre une Barbara pleine de bonnes idées et une Susan qui prend soin de son grand-père.


Le deuxième serial, The Tenth Planet est un épisode mythique, puisqu’il introduit deux éléments essentiels de la mythologie Who : les Cybermen et la régénération. Fort heureusement on a presque toute l’histoire dans son intégralité. Seul le dernier épisode (le plus important forcément) est manquant, mais il a été reconstitué en film d’animation pour la sortie en DVD, l’honneur est sauf.

The Tenth Planet se déroule dans un lointain futur, en 1986 (!), dans une base spatiale au Pôle Sud où l’on suit à la trace une étrange planète qui s'approche de la Terre et vampirise son énergie. C'est assez rigolo que l'introduction des Cybermen repose sur une base aussi fumeuse que l'histoire de Mondas, planète jumelle de la Terre revenue lui piquer son énergie.

Cependant les Cybermen de l'époque sont plutôt impressionnants (leur scène d'introduction fait froid dans le dos) même si légèrement ridicules avec leur tête de chaussette et leurs intonations chantantes.

L'épisode se termine sur la régénération du Doctor, qui a dû choquer plus d'un téléspectateur à l'époque. C'est assez étrange car la cause de sa mort reste assez obscure (il meurt de vieillesse à priori mais ça n'est jamais précisé explicitement), et quand on pense au pataquès qu’entraîne une régénération à l'heure actuelle, forcément on reste un peu sur sa faim. Affaire à suivre avec le deuxième Doctor, incarné par Patrick Troughton.


On fait d’ailleurs vraiment connaissance avec ce nouveau Doctor dans The Power of the Daleks. Enfin autant que faire se peut avec les reconstitutions, qui ne sont pas vraiment à la hauteur de ce serial tout simplement grandiose.

Nous voilà donc sur Vulcan (!), une colonie de la planète Terre, perturbée par des mouvements de rébellion et par la découverte d'un mystérieux vaisseau spatial au fond d'une mare de mercure. Là dessus le nouveau Doctor, qui n'a clairement pas toute sa tête ne peut s'empêcher de mettre son nez là dedans, d'autant plus que les Daleks sont impliqués.

C'est l'histoire qui a inspiré l'épisode Victory of the Daleks (saison 5 de la nouvelle série), et je crois bien qu'il s'agit d'une des meilleures histoires de Dalek depuis leur toute première, tant ils y apparaissent comme dangereux et terriblement malins à jouer des humains pour mieux les exterminer ensuite.

En parallèle on fait connaissance avec ce nouveau Doctor définitivement dérangé du ciboulot (il passe un sacré bout de temps à jouer de la flûte à bec) et qui verse beaucoup plus dans la manipulation que son prédécesseur. Au bout d'un serial et sans même l'avoir réellement vu (juste entendu), je comprends à quel point son personnage a inspiré Matt Smith, on pourrait jouer au jeu des parallèles des heures durant !

Avec The Highlanders, ce que je soupçonnais se confirme : Two est complètement givré. Mais dans une veine tellement géniale qu'on ne peut que l'adorer. Dans cette aventure qui nous emmène au XVIIIe siècle en Ecosse, on le voit donc endosser rôle sur rôle (il se déguise même en vieille femme) pour arriver à ses fins. C'est absolument dément. Et donc complètement délicieux.

En parallèle, il faut aussi revenir sur Polly qui dans cette histoire s'inscrit bien dans la lignée de ces personnages féminins forts et débrouillards à la Barbara. Ses amis ont été enlevés ? Aucun problème, la voilà qui capture et fait chanter un soldat pour réussir à obtenir des informations ! L'épisode se termine avec l'arrivée de Jamie, authentique écossais du XVIIIe siècle à bord du Tardis. Avec deux garçons et une fille en guise de compagnons, on est loin des standards de la nouvelle série !


Et avec tout ce petit monde, on se retrouve face à The Underwater Menace. J'avais pas mal d'attentes sur ce serial qui s'intéresse à l'Atlantide (hiiii l'Atlantide quoi). Le résultat est... autant j'ai adoré les costumes complètement kitschs (masques de poissons, robes en coquillages et algues, hommes-poissons), autant j'ai eu plus de mal avec le scénario qui n'a pratiquement aucun sens : le mélange d’une antique société très religieuse avec un savant fou mégalomaniaque a un peu de mal à fonctionner.

Ceci dit ce serial a un énorme mérite, celui d’avoir deux épisodes qui ont survécu. On a donc enfin l’occasion de voir le deuxième Doctor bouger. Et jouer du pipeau. Et embrouiller les gens. Et se déguiser en n'importe quoi (ça devient une manie). Cela mérite bien de supporter les incohérences de l'histoire et les longs passages passés à courir dans les couloirs/grottes/etc.

The Moonbase est un serial que je n’aurais pas aimé voir à 10 ans. Cette histoire de base lunaire infiltrée par des Cybermen m'aurait filé des cauchemars pendant un mois au moins ! C'est vraiment un chouette serial (malgré la perte de deux épisodes), avec une ambiance bien flippante d’huis-clos.

On commence à voir le Doctor passer vraiment à l'action, ses compagnons se défendent bien aussi (certes Polly fait souvent le café, mais vu le rôle que joue son plateau à la fin, sans parler de son dissolvant, ça fait relativiser), et surtout on retrouve des Cybermen vraiment flippants.

Ils ont désormais des voix très mécaniques, sont capables de s'infiltrer si nécessaire (et après de sortir la grosse artillerie), et ils prennent le contrôle de certaines personnes. Ils sont vraiment malins, la seule fausse note est dans leur tendance à expliquer leur plan de A à Z. En tout cas très chouette serial, je comprends qu'ils aient reconstitué les deux épisodes manquants en animation pour une sortie DVD, ils le méritent !


Je vais continuer mes lamentations sur The Macra Terror, serial qui devait être bien sympathique à voir. L'intrigue est classique mais ô combien délicieuse : le Doctor débarque dans une colonie futuriste gouvernée par un bienveillant contrôleur, où tout est parfait (chansons et danses de majorette à l'appui). Sauf que tout cela n'est qu'une façade fort dystopique qui dissimule de sinistres aliens.

Entre le Doctor qui se donne à fond, Ben qui se fait laver le cerveau, Jamie qui s'échappe en dansant (si si je vous jure), avec en prime une musique complètement décalée... les reconstitutions se regardent déjà avec plaisir, autant dire qu'on aimerait bien voir quelque chose, pas juste entendre !


Retour au présent (enfin…) avec The Faceless Ones qui nous ramène aux années 60, dans un aéroport où se trament de mystérieux éventements : on dirait bien que des méchants aliens cherchent à kidnapper des jeunes gens, bouh les vilains !

J'ai un peu trop étalé mon visionnage pour avoir une bonne vue d'ensemble de cette histoire, dont seuls deux des six épisodes sont parvenus jusqu’à nous. Mais j’ai apprécié cette étrange ambiance d’huis-clos aéroportuaire, et la première réaction de Jamie en voyant des avions (ils ont bien réussi à faire un personnage qui est étonné par les merveilles de la technologie, sans que ça devienne sa marque de fabrique pour autant).

C'est assez rigolo de voir le Doctor galérer pour arriver à bosser avec les autorités (alors que maintenant il est reconnu partout), et résoudre tout ça relativement à l'amiable, certes avec pas mal de bluff et chantage (délicieux), mais sans explosions ou autres coups d'éclats.

Ce serial marque le départ de Ben et Polly, expéditif comme toujours, et pas très flatteur pour Polly, pourtant si débrouillarde. Si le Doctor souhaite à Ben de devenir amiral, il conseille à Polly de prendre soin de Ben, bonjour l'ambition !


Enfin The Evil of the Daleks, dernier serial de la saison, est un épisode à retenir, puisqu'il devait s'agir de l'ultime histoire avec des Daleks (vu que leur créateur à l'époque avait prévu d'en faire une série à part). Encore une fois, on ne peut regretter que cette histoire ait disparu, car c'est une de ces excellentes histoires de Daleks comme on en fait plus aujourd'hui.

Certes elle est longue à se mettre en place (quatre épisodes auraient suffit à cette intrigue, le serial en compte sept… dont six ont disparu), mais c’est un vrai plaisir de trouver des Daleks vraiment dangereux et effrayants, qui ont un plan (terrible et mystérieux bien sûr) et qui manigancent pour tout que le Doctor se retrouve à l’exécuter pour eux.

Evidemment, le Doctor n’aime guère cela, et se retrouve à manigancer de son côté (donnant ainsi à voir tout son côté froid manipulateur, n’hésitant pas à jeter Jamie dans la fosse aux lions pour arriver à ses fins). Ca tourne à l’affrontement, mais jamais par les armes, uniquement par les mots, les actions, les ruses… du pur Doctor Who !

En voyant ce serial (enfin ce qu’il en reste), j’ai réalisé que ça faisait des lustres qu’on n’avait pas eu une bonne histoire de Daleks dans les nouvelles saisons de Doctor Who. La dernière c’était Victory of the Daleks à la saison 5, épisode pas extraordinaire mais qui avait le mérite de mettre en scène des Daleks machiavéliques. Depuis, on n’a eu que des Daleks gros bourrins mégalo, c’est un peu triste. Espérons que la saison 8 corrigera le tir.

Mais en attendant de voir ça, je m’attaque à la saison 5 de l’ancienne série, qui commence fort heureusement par un serial complet (alléluia !), The Tomb of the Cybermen. Avec 22 épisodes conservés sur 44, le visionnage devrait être un peu plus facile…

A noter que si vous avez envie de plonger dans les anciens épisodes sans pour autant en passer par de laborieuses reconstitutions, le site de la BBC (où j'ai piqué mes illustrations) propose des résumés, des romans-photos, des galeries d'images ou d'extraits vidéo... c’est une excellente source d’information bien agréable à parcourir.

mercredi 21 mai 2014

Jeu vidéo et Art robotique à la Cité des Sciences

La Cité des Sciences est un peu en train de devenir mon musée parisien préféré : j’y viens en visite au moins une fois par an désormais ! Il faut dire que les expositions temporaires sont toujours très alléchantes, et comme d’habitude on se retrouve à courir pour avoir eu le temps de tout voir (tout ça parce que les billets étaient dotés d’horaires, mais j’ai idée qu’on aurait pu dépasser vu le peu d’affluence le dimanche matin).


Jeu vidéo : l’expo

Il y avait déjà eu une exposition sur le sujet au Musée des Arts & Métiers en 2010, mais celle-ci se limitait à nous offrir l’opportunité de découvrir plein de jeux plus ou moins anciens (ce qui était déjà délicieux en soit).

L’exposition de la Cité des Sciences est elle un peu plus riche en contenu, explorant tous les aspects du jeu vidéo (les débuts, les mécaniques de jeu, l’aspect visuel, l’aspect économique). Tout cela reste assez succinct de ce que j’ai pu en voir, mais la scénographie de l’exposition est vraiment chouette, et finalement on n’est pas vraiment déçu, puisque cela permet de profiter de tous les jeux à disposition.

De ce côté-là, on s’amuse beaucoup (même s’il faut arriver tôt pour accéder facilement aux manettes). On peut redécouvrir Pacman ou un vieux space invaders, explorer les différents jeux d’aventure par le biais d’un jeu collectif, se défier à Pong (mais en version mécanique), s’amuser à jouer le monstre aveugle dans un jeu vidéo ou tester quelques créations récentes.

Bref c’est une chouette exposition, mon seul regret est de n’avoir pas pu y rester une heure de plus pour tout tester, tout lire, tout voir ! Si vous avez prévu d’enchainer avec une séance à la Géode ou la visite d’une autre expo, prévoyez au moins 1h30 pour la visite !


Art robotique

L’autre exposition temporaire du moment s’inscrit dans une veine très différente, puisqu’elle s’intéresse aux productions d’art contemporain touchant à la robotique ou à la mécanique. Il n’y a pas beaucoup d’œuvres présentées, mais celles-ci sont généralement dans une veine monumentale.

Comme il se doit en art contemporain, on se retrouve donc face à des créations souvent étranges, incompréhensibles ou dérangeantes, mais j’ai trouvé l’ensemble relativement accessible (comparé à ce que j’ai pu voir dernièrement en art contemporain).

Il y a un passionné de force centrifuge qui conçoit des manèges à vous donner le mal de mer rien qu’à regarder la vidéo, des automates qui jouent de la musique bizarre (mais qu’on n’a pas vu jouer vu qu’on n’était pas là au bon moment), des lits d’hôpitaux animés, une voiture qui se transforme un peu comme un jouet pour enfant (mais pas à la même échelle), des plans d’inventions tordues comme une machine d’apprentissage qui semble sortir d’un roman de SF…

Quelques œuvres me restent cependant en tête : les Animaris de Théo Jansen, constructions de tubes de plastique qui peuvent avancer de façon autonome et The Big Picture, un robot qui peint tout au long de l’expo une reproduction d’une photo de Mars (si je me souviens bien) avec une précision inégalée. Plutôt que de dénicher un artiste pour peindre une fresque aux Imaginales, embauchez-le, vous n’aurez pas besoin de le nourrir !

dimanche 18 mai 2014

L'opéra de Shaya - Sylvie Lainé


Il y a des auteurs qu’on croise souvent au détour d’anthologies, et pour lesquels on se promet d’investir dans l’un de leurs livres. En général, on renouvelle la promesse à l’anthologie suivante, et ce petit jeu peut durer longtemps… Sylvie Lainé a de la chance, cela ne m’a pris que deux anthologies avant de m’attaquer à un de ses livres.

Et tant qu’à faire les choses dans l’ordre, j’ai opté pour son dernier recueil de nouvelles fraîchement paru, L’opéra de Shaya. J’hésitais un peu, puisque sur quatre textes, j’en avais déjà lu deux : Grenade au bord du ciel (publiée dans Utopiales 2013) et Petits arrangements intra-galactiques (publiée dans Contrepoint). Mais la nouvelle qui donne son titre au recueil occupe tout de même une bonne moitié de l’ouvrage, et la couverture est juste magnifique, alors j’ai fini par craquer.

Et c’est un achat que je ne regrette pas, car L’opéra de Shaya est un véritable enchantement. On y suit les pas de So-Ann, une femme née dans un vaisseau spatial qui ne reste jamais longtemps sur une planète, tant elle a du mal à s’adapter aux coutumes locales.

Elle erre donc de planète en planète, espérant trouver un jour un lieu qui lui convient. Ce lieu, ce sera peut-être la planète Shaya, un monde bien étrange où toutes les formes de vie (de la simple plante à l’être pensant) ont sans cesse besoin de matériel génétique étranger pour évoluer, s’enrichir, etc.

C'est bien simple, j’ai adoré cette nouvelle de space-opera. On part du schéma assez classique de l’humain qui va de planète en planète et découvre à chaque fois une nouvelle culture (et franchement c’est un type d’histoire auquel il est difficile de résister), avec une voix et des idées très fraîches, très intéressantes.

Il est difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue, mais j’ai été subjuguée par cet écosystème inventé tellement différent de nous. On en ressent vraiment l’étrangeté, tant il provoque en même temps émerveillement et interrogation, chez nous comme chez l’héroïne.

Mais la description de cette planète est loin d’occuper tout le texte, loin de là. Sylvie Lainé ne néglige pas pour autant son héroïne (que je n’ai pas forcément trouvé attachante, mais qui est, et c’est tout à son honneur, terriblement humaine), ni la trame narrative. L’opéra de Shaya, avec ses quelques 100 pages, est un récit tout à fait complet avec un début et une fin, et qui ne laisse ni une impression de trop, ni de pas assez.

C’est peut-être parce que je suis actuellement plongée dans deux pavés en parallèle que j’y suis particulièrement sensible, mais j’apprécie particulièrement cette capacité à écrire un texte aussi riche et passionnant en si peu de pages. Le format court, c’est génial, surtout quand on a quelqu’un comme Sylvie Lainé, qui le maîtrise parfaitement !

Avec tout ça, je ne vous ai pas parlé de l’autre nouvelle inédite du recueil, Un amour de sable, qui joue sur la même thématique de la rencontre entre des êtres conscients radicalement différents. Plus court, plus drôle, ce texte n’est peut être pas aussi enchanteur que L’opéra de Shaya, mais je crois bien qu’il offre le compte rendu le plus crédible d’une rencontre possible entre l’homme et une autre forme de vie intelligente. Et croyez-moi, ça promet !

Autant dire que question inédit dans ce recueil, on est plutôt bien servi. Mais si vous trouvez que ça fait tout de même cher les deux nouvelles, le recueil existe en numérique, et pour 3,99 € on n’est vraiment pas volé sur la qualité !

Quant à moi, de nouvelle en nouvelle, je ne peux que continuer à chanter les louanges de Sylvie Lainé, qui est une nouvelliste hors pair, vraiment à l’aise dans le format, et qui offre une SF colorée, fraîche, pleine de bonnes idées et qui ne vire pas systématiquement dans la déprime. Tout n’est pas rose bonbon dans ses univers, loin de là, mais on évite tout de même le pessimisme bien noir très courant en SF, ce qui fait du bien !

C’est donc une bonne chose que j’ai également Marouflages, autre recueil de cette auteure, dans ma PàL. D’ailleurs je ne pense pas qu’il y végète trop longtemps celui-là.

CITRIQ

mercredi 14 mai 2014

Fatal rendez-vous (Chasseuses d'aliens 1) - Gena Showalter


Ca en devient presque un rituel, une fois encore cette année je me suis lancée dans une lecture d’un roman sentimental avec les copines blogueuses. Cette fois-ci, c’est la faute à Lune, en même temps, c’est le genre de défi auquel je ne peux résister. Bah oui, un roman sentimental avec des aliens, ça ne vous intrigue pas vous ?

Fatal rendez-vous (Awaken Me Darkly en VO, c’est vachement plus classe quand même) (oui je suis allée voir la page Wiki de la série pour savoir ça, et alors ?) nous raconte donc les aventures de Mia Snow, une femme forte qui n’a besoin de personne et surtout pas d’un mec, et qui ne vit que pour son travail : chasser les criminels aliens et les exécuter (ils sont vilains et pas pareils que nous, bouh c’est mal !).

Seulement voilà, elle tombe un soir sur un cadavre d’homme étrangement mis en scène, ce qui l’amène à enquête sur des enlèvements d’humains qui pourrait bien remettre en cause tout ce qu’elle pensait savoir sur les aliens, et peut-être même lui permettre de rencontrer l’amour… (vous avez vu comment je vous fais un résumé trop mystérieux ?).

Alors que ma précédente lecture d’un J’ai lu pour elle m’avait tout simplement exaspéré, ce Fatal rendez-vous s’est surtout révélé être une bonne tranche de rigolade, si bien que je me suis surprise à quasiment le dévorer, tellement je me demandais tout du long ce que l’auteur allait nous inventer.

Le roman débute avec Mia qui mène son enquête pour son agence de surveillance des aliens (on se croirait un peu dans Torchwood mais avec moins de sexe et de gore, et sans Jack Harkness, du coup ça perd beaucoup de son intérêt en fait mais je m’égare). Recherche d’indices, examen des dossiers, interrogatoire musclé des suspects, rien que du grand classique avec quelques technologies plus avancées (dont je retiendrais principalement la douche d’enzymes soit disant plus agréable que l’eau).

Tout cela pourrait être très sérieux si Mia n’insistait pas tant sur son statut de femme forte qui n’a besoin de personne (en Harley Davidson) (alors qu’on ne doute pas une minute qu’elle va se transformer en nana ultra sensible dès qu’elle aura rencontré l’élu de son cœur), et si elle n’était pas entourée de coéquipiers tous plus canons les uns que les autres (à l’exception d’un seul qui a le défaut majeur d’être roux, heureusement il a de superbes yeux verts, ça compense !), qui sont tous ses meilleurs potes en dépit de son sale caractère.

Ajoutez à ça des aliens qui ressemblent tous à des vampires (ceux qu’on croise ont le teint pâle, vivent la nuit, et aiment à collectionner les pouvoirs psychiques ou un sang miraculeux qui guérit toutes les blessures !) (je crois qu’on s’est trompé de rayon, ce n’est pas de la SF mais de la bit-lit), et un sacré catalogue de clichés (mention spéciale à la séquence enlèvement de la belle dans la demeure du méchant alien avec la robe, le dîner et la scène de cul qui m’ont bien fait hurler de rire), et vous comprendrez qu’il est difficile de prendre ce texte au sérieux.

D’autant plus que l’histoire d’amour en elle-même n'est guère brillante (un comble pour un roman sentimental) : le basculement de la haine à l’amour est tellement rapide qu’il en perd toute crédibilité, limite cela passe presque au second plan par rapport à l’enquête de Mia.

Et peut-être parce que mes précédentes lectures avaient tendance à les accumuler, mais j’ai aussi trouvé que ce roman manquait sérieusement de séquences de galipettes sous la couette. On est quand même dans un J’ai lu pour elle collection Crépuscule, où va le monde enfin ?

Mais bon, du coup, c’est assez rigolo à lire d’autant plus quand on a l’occasion d’en discuter avec les copines blogueuses. Comme je le dis souvent, même si je n’en lirais pas tout les jours, mettre le nez dans ce genre de roman fait du bien. C’est pas prise de tête pour deux sous, et tellement bourré de clichés et de stéréotypes que ça en devient drôle. Et puis ça permet d’écrire de temps en temps une chronique de livre complètement débile, alors pourquoi se priver ?

Lecture commune réalisée avec Cornwall, Dup' (qui n'a pas terminé et a donc droit à un gage), Jae_Lou, Lhisbei, Lune, Phooka, Roz et Tigger Lilly (vous pouvez retrouver nos discussions sur le Cercle)

CITRIQ

dimanche 11 mai 2014

Les chambres inquiètes - Lisa Tuttle


Cela faisait un bon moment que j’attendais ce nouveau recueil de nouvelles de Lisa Tuttle édité chez Dystopia, autant dire qu’une fois en ma possession, il n’a même pas eu le temps de prendre la poussière dans ma PàL. Il faut dire que ma dernière rencontre avec Lisa Tuttle avait été mitigée, du coup j’avais besoin de la retrouver sur autre chose qu’un premier roman mal traduit où l'on vouvoie jusqu'aux animaux !

Les chambres inquiètes est un recueil composé de nouvelles parues dans différents recueils et anthologies chez Denoël, et sélectionnées ici par Nathalie Serval, sa traductrice. Rien d’inédit donc (surtout pour moi qui avait déjà lu Le nid), mais une excellente opportunité de remettre sur le devant de la scène des textes pas forcément faciles à trouver en librairie.

Ce recueil se compose de quatorze nouvelles, majoritairement fantastiques, parfois avec une petite touche de science-fiction qui s’invite ici ou là (enfin je ne sais pas si ça relève vraiment de la SF, mais ce n'est pas franchement du fantastique non plus). J’ai retrouvé dedans ce qui m’avait beaucoup plus dans Ainsi naissent les fantômes, à savoir cet incroyable talent pour faire passer beaucoup de choses en peu de mots.

Là où d’autres vous en écriraient des pages, Lisa Tuttle n’utilisent que quelques mots, quelques phrases, et transmet à merveille ses idées. Ce n’est pas surprenant que ses nouvelles soient aussi excellentes, elle maîtrise vraiment le format court.

L’autre particularité de l’œuvre de Lisa Tuttle, c’est ses thématiques souvent très féministes, pas au sens « bouh les hommes c’est des méchants oppresseurs » mais en approchant un certain nombre de questions (sur l’amour, l’amitié, la maternité, etc.) avec un point de vue bien féminin. C’est toujours très juste dans le ton, et généralement bien angoissant.

Car en effet, comme Ainsi naissent les fantômes, Les chambres inquiètes n’est pas forcément le genre de lecture à faire avant de dormir, tant certains textes se révèlent assez angoissants à la lecture. Quoique j’ai été assez surprise finalement par le choix de nouvelles effectué par Nathalie Serval.

Si le recueil commence, comme Ainsi naissent les fantômes, par une nouvelle qui est pratiquement de l’horreur à l’état pur, les autres textes ne s’inscrivent pas forcément dans la même lignée, comme si après avoir bien choqué le lecteur, on pouvait continuer avec des choses plus « douces ».

D’ailleurs tant qu’à faire, je vais rentrer un peu dans le détail des nouvelles. J’ai laissé de côté les nouvelles parues dans Le nid (Un nid d’insectes, Vol pour Byzance, Propriété Commune, Une amie en détresse, L’autre mère et Le nid), je vous renvoie à ma chronique du recueil en question pour en savoir plus à leur sujet.

Sans regrets
Une femme poète vient enseigner dans une université et se retrouve à habiter la maison qu’elle avait partagé avec son ex-amour il y a des années, et qui semble toujours hantée par sa présence. Après la violence de la première nouvelle du recueil (Un nid d’insectes), Sans regrets est un texte étrange et pas si angoissant que ça, qui s’interroge sur un des sujets préférés de Lisa Tuttle : la difficulté à concilier vie de famille et travail ou création artistique.

En pièces détachées
Ce texte étrange nous fait suivre les pas d’une femme qui retrouve dans son lit des morceaux de corps humains à chaque fois qu’elle se sépare de son amant du moment. J’ignore si c’est volontaire, mais entre les portraits des amants successifs, les déboires amoureux de l’héroïne et l’étrange collection qu’elle se constitue au fur et à mesure, j’ai trouvé cette nouvelle très drôle. Dans une veine humour noir, bien sûr.

La tombe de Jamie
Une nouvelle qui tourne autour de l’amour maternel, avec cette femme qui ne vit que pour son fils et accepte avec difficulté qu’il ne partage pas ses secrets avec elle. La tombe de Jamie est un texte qui met mal à l’aise, mais bizarrement je le trouve bien moins angoissant que d’autres textes de l’auteur sur la thématique de la maternité.

Lézard du désir
Une femme se retrouve projetée dans un autre monde où la différenciation homme/femme n’est pas une question de sexe mais de lézard (si si ça a du sens). Cela donne un texte vraiment étrange et assez dur, que je ne suis pas sûre d’avoir compris dans son intégralité (même si j’ai été très sensible à cette héroïne bibliothécaire, on ne se refait pas). Une deuxième lecture serait sans doute nécessaire.

L'autre chambre
Un homme revient dans une vieille propriété familiale, où plus jeune il avait découvert une chambre cachée. C’est un récit finalement classique, mais une fois encore la question de la maternité (enfin ici de la paternité) se retrouve une fois de plus au centre de l’histoire. Ou pas tout à fait.

Oiseaux de lune
Parcours d’une femme dont la fille souffre de troubles psychologiques, et dont le mari est devenu très distant depuis son retour de la Lune, Oiseaux de lune est un texte étrange et onirique, où alternent moments de vie et description de ces mystérieux oiseaux. Pas toujours très clair, mais fascinant néanmoins.

Les mains de Mr. Elphinstone
Changement d’époque avec cette nouvelle qui nous emmène au XIXe siècle, alors qu’une jeune femme ayant assisté à une séance de spiritisme se retrouve elle-même doté d’une bien étrange affliction. Dans le genre nouvelle horrible (et pourtant sans aucune once de violence), Les mains de Mr. Elphinstone se défend bien, et je n’aurais pas aimé la lire avant de dormir.

La plaie
Cette nouvelle est de loin la plus surprenante du recueil. On commence sur l’histoire d’une amitié entre deux hommes, et on termine… dans une direction que je n’avais absolument pas prévu, avec une multitude d’interprétations… bref une nouvelle à méditer, et un de mes meilleur souvenir de lecture.

Entre les relectures fort plaisantes (Une amie en détresse ou Vol pour Byzance avaient encore plus de force lors de cette deuxième lecture) et les très chouettes découvertes (mention spéciale à La plaie et à En pièces détachées notamment), Les chambres inquiètes est un excellent recueil absolument délicieux : on sait qu’on ne sortira pas indemne de sa lecture, et pourtant on se jette dessus sans même se poser la question !

Il faut dire qu’en plus de contenir de très beaux textes, Les chambres inquiètes est également un superbe ouvrage, il suffit de jeter un œil à la couverture complète, que je contemplais longuement entre deux nouvelles.


Autant dire j’espère avoir l’occasion de lire d’autres recueils de Lisa Tuttle de cette qualité. Avec quelques chouettes inédits peut-être ?

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vendredi 9 mai 2014

Mystère en Atlantide (Lasser, détective des dieux 3) - Sylvie Miller et Philippe Ward



Dans la vie des gros lecteurs, il existe une épouvantable maladie qui s’appelle la panne de lecture. Tout à coup plus aucune livre de la PàL n’a l’air appétissant, et tout ce qu’on commence semble bien morne. Cela m’arrive de temps en temps, soit parce que je viens de terminer un ouvrage exceptionnel, soit parce que j’ai lu trop de choses trop différentes en même temps.

Mais peu importe la raison, dans ce genre de situation, il n’y a qu’une seule solution à cette horrible affliction : Lasser, détective des dieux. Oui cela peut sembler un peu présomptueux, mais cette série de romans est un tel remède à la morosité, et se lit avec un tel plaisir, que je n’ai jamais trouvé plus efficace pour contrer une panne de lecture.

Pour ceux qui auraient un (ou deux) trains de retard, Lasser est un détective privé qui officie en Egypte, dans des années 30 où les dieux marchent parmi les hommes. Embauché un beau jour par Isis alors qu’il ne demandait pas mieux que de rester tranquillement à son hôtel pour siroter son whisky, il est bien obligé de travailler pour elle et finit par se retrouver bombardé détective des dieux.

Après un premier tome rassemblant différentes enquêtes à travers l’Egypte, le deuxième tome emmenait notre héros jusqu’en Mésopotamie et en Grèce. Mystère en Atlantide fait encore mieux, puisque comme son titre l’indique, Lasser se retrouve à partir en quête de l’Atlantide, rien que ça. Et comme plusieurs dieux sont sur le coup, l’affaire n’est pas simple.

A l’image des deux précédents tomes, Mystère en Atlantide est un roman feuilleton mêlant aventure et humour, qui se dévore sans qu’on s’en rende compte. Sylvie Miller et Philippe ont vraiment réussi à construire un superbe univers, qui sous sa couche de burlesque se révèle très cohérent et très documenté. C’est un réel plaisir de plonger dans leurs écrits, on sent toute leur passion pour les mythologies antiques.

Et puis ils ont parfaitement saisi les codes du feuilleton : l’histoire est bien rythmée et riche en rebondissements (ici plus axée sur le voyage que sur une vraie enquête à proprement parler mais on s’amuse quand même beaucoup), et on a affaire à une belle galerie de personnages qu’on a toujours plaisir à revoir.

Même si l’intrigue ne casse pas trois pas à un canard, et se repose beaucoup sur des deus ex-machina (remarquez dans un univers où les dieux sont présents, ça n’a rien de vraiment surprenant), ce troisième volet des aventures de Lasser est une délicieuse sucrerie dont on aurait tort de se priver, et qui ferait une excellente série télé.

Du coup, pardonnez mon manque cruel d’originalité, mais je ne vois pas d’autre moyen de terminer cette chronique autrement que par le cri traditionnel du lecteur en manque : La suite ! La suite ! La suite !

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mercredi 7 mai 2014

Mezolith tome 1 - Haggarty & Brockbank


Je n’avais pas vraiment prévu d’ouvrir mon challenge par cette lecture, mais je suis tombée par hasard sur cette BD (un comic anglais en fait) à la bibliothèque, je ne pouvais donc que l’emprunter et la lire vu sa thématique on ne peut plus préhistorique.

Edité dans la collection Soleil Celtic (voilà qui va rouvrir le début sur la place des Celtes dans la préhistoire ou non !), Mezolith a l’immense atout d’être une histoire complète (ou plutôt un recueil d’histoires courtes). Un tome 2, recueil d’autres récits est néanmoins prévu cette année, du moins en VO.


Mezolith nous emmène donc comme son titre l’indique au mésolithique, cet âge « de transition » quelque part entre le paléolithique et le néolithique, où les hommes commencent à se sédentariser sans pour autant se faire agriculteurs et tout le tintouin.

On y suit principalement les déambulations de Poika, un jeune garçon qui voudrait bien être assez grand pour pouvoir chasser avec les hommes, et qui au gré des aventures se frotte autant à la dure réalité de la vie qu’à la magie des histoires qu’on raconte dans son clan.


Chaque petite histoire vient en effet avec sa légende ou son conte, ce qui donne vraiment un ton très particulier à ce récit : on alterne entre vie quotidienne de l’époque (avec un parti-pris très réaliste de ce que je peux en juger) et histoires dignes d’un recueil de contes modernes (géantes, femmes-cygnes ou corbeaux, etc.).

Cela donne une vraie profondeur à l’univers, et on s’offre donc une promenade bien sympathique à travers ces temps anciens. Je serais bien contente de poursuivre l’aventure, si la suite arrive un jour en France.

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dimanche 4 mai 2014

Star Wars Identities


Aujourd’hui, nous sommes le 4 mai, et comme tout le monde le sait c’est une date importante : il s’agit du Star Wars Day (beacause May the 4th be with you, tout simplement). Du coup c'est la date idéale pour vous parler de ma visite récente à l’exposition Star Wars Identities, à la Cité du Cinéma.

Au début, je rechignais un peu à y aller : après tout, j’avais déjà eu l’occasion de voir une exposition Star Wars (à la Cité des Sciences il y a quelques années), et le prix de l’entrée était pour le moins exorbitant. Mais bon, on est fan ou on ne l’est pas, et il s'avère finalement cette exposition vaut le détour.


En effet, plutôt que de se contenter de montrer « bêtement » des dessins préparatoires, des maquettes et des costumes, Star Wars Identities est axée comme son titre l’indique sur un fil conducteur : la notion d’identité.

On s’interroge donc, au travers du parcours, sur comment se définit l’identité d’une personne : génétique, rôle des parents et de l’entourage, valeurs, aptitudes, traits de caractère ou évènements marquants, tout y passe !


Le propos exposé est plutôt intéressant, et bien rendu au travers de petits films qui ponctuent l’exposition et qui mettent quasi systématiquement en parallèle les parcours d’Anakin et de Luke. C’est un choix très judicieux car on se rend vite compte que ces deux héros qui semblent pourtant similaires à la base (deux apprentis Jedi tardifs ayant grandi sur Tatooine) ont bien peu de points en commun (à part leur lien de parenté).

On accrochera plus ou moins à cette idée (tout dépend aussi si on a le courage de regarder tous les films), mais ce n’est pas grave, niveau objets exposés il y a également de quoi se faire plaisir. J’ai particulièrement apprécié pour ma part tous les dessins et maquettes préparatoires parfois très surprenants, comme les premiers projets pour Yoda ou Jar Jar.


A part ça l’exposition se démarque aussi par son aspect très interactif : on dispose d’un audio-guide qui se déclenche automatiquement lorsqu’on passe la zone appropriée (un dispositif qui autant d’avantages que d’inconvénients à vrai dire vu le monde qui visite l'exposition), et surtout d’un superbe bracelet qui sert à construire au gré de l’exposition son personnage Star Wars.

On choisit donc sa race, sa planète d’origine, ses traits de caractère et ainsi de suite, et arrivé à la fin de l’exposition on peut afficher le résultat final et frimer avec sur Internet :

Jaina
Nautolane Femelle

J’ai grandi sur la planète marécageuse Dagobah, où les membres de ma communauté gagnaient leur vie en aidant les jeunes Jedi à s’entraîner en secret. Durant les congés, mon meilleur ami et moi avions l’habitude de marcher des kilomètres dans les marécages pour aller fêter entre voisins.

Mes parents exigeaient de moi beaucoup de discipline tout en m’offrant leur soutien, au besoin, et ils m’ont transmis de remarquables habiletés intellectuelles. Plus tard dans la vie, j’ai rencontré la chef des Rebelles Leia Organa, dont les enseignements m’ont enrichie de connaissances qui me sont utiles au quotidien dans mes fonctions de chevalière Jedi.

Je me rappelle la fois où j’ai atterri en catastrophe sur une étrange planète. Cet événement a eu une grande influence sur moi, car par la suite j’ai essayé de joindre les deux bouts en divertissant les troupes de guerriers tusken de passage en leur racontant des histoires de ma planète d’origine.

On dit souvent de moi que je suis une personne généralement organisée et prévoyante, j’ai aussi tendance à être détendue et imperturbable. Mais la chose la plus importante pour moi est la bienveillance : après tout, vouloir le bien des autres, c’est s’aider soi même.

Je suis modérément sensible à la Force; c’est sans doute pourquoi l’Empereur s’intéresse à moi. Lorsqu’il m’a offert un pouvoir illimité en échange de mon allégeance, j’ai résisté à la tentation de me joindre à lui et à ses sbires et j’ai rejeté son offre.
Ceci dit je serais curieuse de voir les statistiques de l’ensemble (quelle profession domine par exemple), ça doit être mon côté archiviste Jedi qui ressort !

Du coup certes l’entrée est un peu chère, mais finalement on n’est pas volé sur le contenu (beaux objets, fil rouge intéressant, partie interactive plutôt rigolote). La boutique est peut-être un peu décevante (il n’y a pratiquement que des tee-shirts !), mais au moins on ne risque pas de faire trop de dépenses supplémentaires !

vendredi 2 mai 2014

Le chemin des dieux - Jean-Philippe Depotte


Le chemin des dieux est un roman que j’avais déjà repéré il y a un petit moment, moitié à cause de sa couverture, moitié à cause d’avis de blogueurs lus ici et là, mais c’est l’avis de Julien le naufragé qui me l’a remis en tête et qui m’a poussé à l’emprunter à la bibliothèque.

Dans ce roman, Achille, qui a quitté le Japon il y a douze ans, revient dans ce pays alors qu’une mystérieuse catastrophe entraine des restrictions énergétiques, suite à l’appel paniqué d’un ami lui annonçant la disparition de la femme qu’il aimait, Uzumé.

Mais en arrivant là-bas, il se rend vite compte qu’il ne s’agit pas d’un simple kidnapping (Uzumé n’a peut-être même pas été kidnappée), et il se retrouve très vite plongé jusqu’au cou dans les ennuis, car il n’est jamais bon de se mêler des affaires des dieux.

Ce qui m’avait attiré dans ce livre à l’origine, c’était la comparaison à American Gods. Et cette façon de présenter ce roman est tout à fait adaptée vu qu’on découvre ce que devient le panthéon japonais dans le monde moderne (untel est devenu un champion de sumo, untelle se retrouve sur toutes les affiches publicitaires…).

C’est vraiment l’aspect le plus intéressant, cette mise en scène de la mythologie japonaise (ancienne comme moderne), dévoilée par petites touches au gré de l’intrigue, si bien qu’on ne sait jamais vraiment à qui on a affaire lorsqu’on croise des personnages : humains, dieux ou un peu des deux ?

On sent vraiment toute la fascination de l’auteur pour ce pays et sa culture (il a vécu là-bas si je n’ai pas oublié sa biographie), mais paradoxalement ce qui est le point fort de ce roman est également la raison pour laquelle je ne suis pas vraiment rentrée dedans.

En effet on croise tout au long de la lecture nombre de personnages et d’éléments de culture japonaise, mais toujours plus évoqués que présentés, si bien que j’ai eu l’impression qu’à moins d’être déjà bien familier de cet univers, ou de faire des recherches à côté, il était difficile de tout comprendre.

Peut-être est-ce volontaire de la part de l’auteur (qui après tout serine tout au long de l’intrigue à Achille par le biais de nombreux personnages qu’il ne peut pas comprendre car il n’est pas japonais), mais j’ai trouvé cela assez frustrant à la lecture, surtout qu’à force j’avais l’impression que les personnages finissaient par s’adresser à moi (ne cherche pas à comprendre, tu n’es pas japonaise…).

Fallait-il juste se laisser porter par l’intrigue ? Peut-être, et sans doute en cherchant à trop comprendre je suis passée à côté du livre. Je n’ai pas détesté ma lecture, loin de là, mais j’en suis ressortie avec trop de questions, et trop peu d’éléments de réponse. Un ouvrage à réserver sans doute aux admirateurs du Japon, qui apprécieront plus cette ballade sur Le chemin des dieux que je ne l’ai fait.

CITRIQ