samedi 28 novembre 2015

Et de 7 !


(c’est le gâteau d’anniv de mon filleul d’il y a quelques années, on illustre avec les moyens du bord !)
Aujourd’hui, Nevertwhere fête son septième anniversaire, un joli chiffre qui s’ajoute au cap des 1 000 articles passé récemment, et à celui des 10 ans de blog franchi il y a quelques mois (mon premier ayant été créé durant l’été 2005). Autant dire qu’avec autant de jolis chiffres, je n’ai pas pu résister à l’envie de faire un petit bilan statistique.

J’ai donc mis le nez dans Google Analytics (quand il ne fallait pas compter à la main pour certaines données !) pour vous sortir quelques informations chiffrées. Merci en passant à Tigger Lilly qui m’a donné quelques précieux conseils à ce sujet.

Par contre ne la blâmez pas si vous trouvez que j’en fais trop, c’est entièrement ma faute : quand je mets le nez dans les statistiques je ne peux plus m’arrêter (c’est à la limite de la déformation professionnelle !). Si vous trouvez ça mortellement ennuyeux, vous pouvez toujours sauter directement à la section Visiteurs pour savoir si votre nom est mentionné ou non !

NB : Comme il m’est un peu difficile de vous faire un bilan global (mes données sur Analytics débutent quelque part en 2009), j’ai préféré vous faire un petit topo sur une année. Voilà donc un portrait statistique de Nevertwhere entre le 1er novembre 2014 et le 31 octobre 2015.

LE BLOG

En un an, j’ai publié quelques 127 billets parmi lesquels :
  • 71 chroniques sur des livres (dont 2 BD et 24 anthologies, recueils ou nouvelles)
  • 13 sur des séries télé (dont 9 sur Doctor Who, rien de bien surprenant)
  • 9 sur des films
  • 7 sur des salons/musées/expos
  • 4 sur des jeux vidéo
  • 2 sur de la musique (de film)
A cela il faut ajouter les incontournables recueils factices et quelques divers (annonces de service ou de challenge, bilans, etc.)

SES PLUS BEAUX SUCCÈS

Parmi tout ce petit monde, certains articles ont été très lus, parmi lesquels :
  1. Le guide de lecture de Pern (qui représente pas moins de 12 % des visites, c’est absolument énorme ! Cela veut dire que cette saga est encore très lue, et qu’accessoirement même si j’arrête de bloguer, j’aurais toujours de la visite !)
  2. La fraternité de l’anneau (avec 3% des visites, ça doit être le charme de l’Arpenteur !)
  3. Le château des millions d’années (une des rares nouveautés lues dans l’année)
  4. Les neuf princes d’Ambre (visiblement un classique indémodable, dans mes billets les plus lus depuis 5 ans)
  5. Mon prof est un extraterrestre (là pour le coup c’est une surprise !)
  6. Il faudrait pour grandir pour oublier la frontière (l’effet avant-première a sans doute joué) 
  7. Merlin saison 5 (je soupçonne un peu les bots de fausser les stats vu que ça a été longtemps mon billet le plus spammé dans ses commentaires)
  8. L’enfant bleu (décidément, les vieux romans jeunesse ont la cote)
  9. Le vol du dragon (une lecture logique après le guide de lecture)
  10. Wish-list de Noël 2014 (visiblement il y a beaucoup de pères noël sur Internet) 
SES CHEMINS D’ACCÈS

Mais ce n’est pas le tout de parler contenu, voyons un peu comment y accéder. Et sans surprise, la voie royale pour me rendre visite est le moteur de recherche (39,09 %). Je n’ai pas toutes les données de recherche hélas, mais Nevertwhere, Pern, Tolkien et Doctor Who reviennent très régulièrement dans les requêtes, ce qui ma foi ressemble beaucoup à ce blog !

Parmi les autres chemins, il y a l’accès direct (28,4 %), qui si ça se trouve est en grande partie alimenté par mes propres visites, les autres sites (17,4 %) et les réseaux sociaux (14,77 %, pas mal pour quelqu’un qui n’a pas de compte Facebook !).

Si on enlève d’ailleurs les Twitter, Facebook, Blogger et autres Scoop.it ainsi que les nombreux agrégateurs de flux RSS (Netvibes, Feedly, The Old Reader & Firethenews), qui arrive en tête ?
  1. Citriq
  2. Planète-SF (forum ou site)
  3. Critiques imaginaires (pour Pern principalement)
  4. Le site et les forums du Belial’
  5. Lorhkan et les mauvais genres
  6. Blog-o-livre
  7. RSF Blog
  8. Les Lectures d’Efelle
  9. Le blog de Lunes d’encre
Maintenant vous saurez que pour attirer la foule il faut 1) référencer ses critiques sur Citriq, 2) s’inscrire sur le Planète-SF et se faire plein de copains là-bas pour apparaître sur leur blog aussi et 3) bien choisir les maisons d’édition dont on lit les livres !

SES VISITEURS

Passons maintenant à la partie « people ». De novembre 2014 à octobre 2015, si j'interprête correctement les chiffres, Nevertwhere a reçu 24 201 visites de 12 698 visiteurs différents (moitié moitié nouveaux/récurrents), pour un total de 72 197 pages vues (soit 3 pages vues par visite en moyenne).

Vous venez principalement de France, de Belgique, des États-Unis, du Canada et de la Suisse (cherchez l’erreur !) et vous utilisez Firefox, Chrome ou Safari (IE n’arrive qu’en 4e, l’honneur est sauf !). Selon les informations de Google Big Brother, vous seriez majoritairement des hommes (55 %) entre 25 et 34 ans (33,5 %). Ne me demandez pas d’où sortent ces données par contre !

De toute façon il est difficile de se représenter cette masse de visiteurs invisibles, alors je préfère compter ceux qui laissent une trace de leur passage sous forme de commentaires. Et de ce côté-là les chiffres font chaud au coeur.

Alors qu’on me dit souvent que les gens commentent de moins en moins, j’ai compté pas moins de 1082 commentaires. Si on enlève mes propres contributions (36 % du total), ça fait tout de même une moyenne de 5 commentaires par article, ce qui est plus qu’honorable.

D’ailleurs (vous l’attendiez tous), voilà le classement des plus grandes pipelettes du blog, sans qui ce blog serait beaucoup plus morne :
  1. Lorhkan (qui décroche un trophée supplémentaire)
  2. Tigger Lilly
  3. Alys
  4. Shaya
  5. Acr0
  6. Baroona
  7. Endea
  8. JainaXF
  9. Fánaríë
  10. asn83
  11. Lune
J’aurais bien aimé tous vous citer mais avec plus de 70 contributeurs différents, cet article n’aurait jamais eu de fin !

ET QUE PEUT-ON PEUT DÉDUIRE DE TOUT ÇA ?

Rien.

Ou en tout cas grand-chose, parce qu’il est assez difficile de savoir ce que seraient des bons chiffres pour un blog spécialisé en littérature de l’imaginaire. A cela il faut ajouter qu’Analytics ne m’exclut pas du compte (je présume), du coup ses chiffres sont peut-être en partie faussés vu le temps que je passe sur mon propre blog.

Je peux tout au plus mettre ces chiffres en perspective en regardant les statistiques des années d’avant. Et là c’est plutôt la baisse générale à tous les étages depuis 2013. Ça n’a rien de surprenant puisque depuis 2014 j’ai réduit un peu la voilure et je ne fais plus beaucoup de billets qui attirent les foules (comme les critiques de films ou les Top Ten Tuesday).

En même temps je n’ai pas l’impression que ce blog dépérit, bien au contraire. Sa fonction première a toujours été de garder une trace de mes lectures, de ce côté-là le contrat est parfaitement rempli (certes ça frise parfois le narcissisme de relire ses anciens avis mais j’aime bien mettre les choses en perspective, et ce blog aide beaucoup dans le domaine).

Et puis surtout, ce que Nevertwhere m’a apporté de plus chouette en sept ans d’existence, ce sont les échanges. Que ce soit sur mon blog, ou en visitant celui des autres (et en continuant les discussions sur les forums), j’ai découvert que la lecture n’était pas forcément toujours une activité de solitaire, bien au contraire, c'est même un hobby plus que social. Cette réalisation vaut bien toutes les statistiques du monde, non ?

jeudi 26 novembre 2015

Doctor Who 9x10 - Face the raven


Après l’épisode expérimental de la semaine dernière, j’ai été très heureuse de revenir à un format et à une trame scénaristique beaucoup plus classique. Je n’ai d’ailleurs jamais été aussi contente de voir défiler le générique ! Comme il m’est impossible de parler de cet épisode sans en révéler le contenu, commençons tout de suite avec les spoilers.



Rien que le début de Face the raven est d’un classicisme étonnant : Clara et le Doctor reviennent d’une aventure (qui a bien évidemment mal tourné), et reçoivent dans le TARDIS un coup de fil d’un certain Rigsy qui aurait bien besoin d’aide pour une histoire de tatouage compte à rebours.

Je n’ai pas replacé tout de suite Rigsy (à vrai dire je ne l’ai pas replacé du tout avant d’aller faire mon petit tour sur Internet après visionnage), il s’agit du « graffiti boy » qui tenait lieu d’assistant à Clara, dans Flatline. On le retrouve cette fois-ci jeune papa, et dans les ennuis jusqu’au cou avec un étrange tatouage flippant et aucun souvenir de la journée précédente.


Comme il se doit, le Doctor hésite d’abord à l’aider mais finit par céder, et le trio se met donc en quête de l’endroit où Rigsy s’est rendu et a rencontré des aliens, grâce… au département des cartes de la British Library. L’objectif est de trouver une rue qui n’apparait plus sur les cartes car elle a été dissimulée, comme le Chemin de Traverse. Tout le concept semble être un gigantesque clin d’œil à Harry Potter.

Pour compléter la recherche, on enchaîne sur une petite séance de cartographie aérienne où Clara sert d’appareil de prise de vue, et semble vraiment apprécier d’être pendue dans le vide… D’ailleurs :

- She enjoyed that... way too much.
- Tell me about it. It's an ongoing problem.
Encore un petit rappel fort insistant de la trop grande insouciance de Clara… c’est à peu près là que je me suis demandé si cet épisode n’allait pas mal finir…


Toujours est-il que nos trois héros finissent par trouver l’entrée de la rue dans laquelle s’est rendue Rigsy, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ressemble vraiment au Chemin de Traverse (ou plutôt à l’Allée des Embrumes). Doctor Who est probablement la seule série de science-fiction qui peut se permettre ce genre de fantasy (et accessoirement ça pourrait alimenter un excellent crossover Harry Potter / Doctor Who !).


Et dans une rue où de nombreux aliens trouvent asile (y compris un Cyberman !), on n’est pas vraiment surpris de retomber sur Ashildr, qui règne sur ce petit monde avec une poigne d’acier, grâce à sa « quantum shade » qui lui permet de prononcer des sentences de mort à la moindre infraction.

C’est assez marrant d’apprendre qu’elle utilise du Retcon pour faire oublier cet endroit aux passants égarés, c’est une pure référence à Torchwood, autant dire que c’est complètement appropriée pour un personnage qui est un peu le Jack Harkness de l’ère Moffat (le flirt en moins, mais on a déjà River Song pour ça).


Pour sauver Rigsy, accusé du meurtre d’une Janus, une alien à deux têtes capable de voir dans le passé et dans le futur (joli concept), il faut donc mener l’enquête. Et c’est là que Clara, s’inspirant des audacieux plans du Doctor a une idée : pour gagner du temps, elle accepte de prendre sur elle la sentence de mort de Rigsy.

D’ailleurs c’est en lisant des commentaires sur le net que j’ai saisi à quel point la présence de Rigsy était importante dans cet épisode. Après Flatline où elle jouait le rôle du Doctor et Rigsy celui de l’incrédule compagnon, Face the raven est certainement l’épisode où elle rentre le plus dans ses chaussures : elle mène l’enquête avec brio, applique toutes ses règles de manipulation, et c’est elle qui comprend intuitivement que le fils de la femme assassiné est en fait une fille, ce qui leur permet de trouver le vrai coupable.

Il est donc assez logique que son histoire de « Clara devient le Doctor » se termine en compagnie de son compagnon à elle, surtout que même si elle n’en rend pas compte, elle se sacrifie pour lui, comme cela arrive souvent au Doctor.


Mais n’allons pas trop vite en besogne, il faut déjà que le Doctor résolve le mystère et comprenne qui est l’instigateur de toute cette mise en scène, et on comprend assez vite qu’il s’agit d’Ashildr, qui a monté toute cette histoire pour capturer le Doctor.

On ne sait par contre pas qui a commandité tout cela, mais clairement « ils » en savent long sur lui. Immobiliser le TARDIS est une idée que plein de gens auraient, mais qui penserait à son ultime confession ? Je tablerai bien sur Missy et les Daleks qu’on a laissé en plan en début de saison. En plus le prochain épisode s’appelle Heaven Sent, ça ne rappelle pas du tout le final de la saison 8.


Arrivé à ce stade, il ne reste plus que dix minutes à l’épisode et malheureusement ils ne vont pas servir à sauver le Doctor, mais à voir mourir Clara. Il suffit de voir la tête d’Ashildr quand elle retrouve le tatouage dans le cou de Clara pour comprendre qu’elle a signé son arrêt de mort.

Pour être honnête, je m’y attendais et je ne m’y attendais pas. Clara était devenue un personnage assez irritant dans cette saison dans cette façon de vouloir battre le Doctor à son propre jeu (ce qui contribue sans doute à rendre son départ moins difficile ironiquement !). Si je me doutais bien que sa totale insouciance face au danger serait la cause de son départ, je ne pensais pas qu’elle en mourrait.

Il faut dire que depuis 2005, aucun compagnon (à part ceux d’un seul épisode) n’a jamais été tué « pour de vrai », même si entre les univers parallèles, l’effacement de mémoire et les anges pleureurs, de nombreuses solutions ont été utilisées pour tuer sans vraiment tuer.


Je m’étais un peu détachée du personnage, mais sa fin est vraiment bien mise en scène sauf peut-être sa mort à proprement parler qui m’a semblé un peu trop longue, faite pour choquer sans choquer, c’est vraiment étrange. En tout cas j’ai aimé l’effet douche froide quand elle réalise qu’elle va vraiment y passer, et elle gère vraiment avec le Doctor sur la fin, elle a tout à fait conscience de ce qu’il peut devenir après sa mort.
- You don't be a warrior. Promise me. Be a Doctor.
- What's the point of being a Doctor if I can't cure you?
- Heal yourself. You have to. You can't let this turn you into a monster. So… I'm not asking you for a promise. I'm giving you an order. You will not insult my memory. There will be no revenge. I will die, and no-one else, here or anywhere, will suffer.
- What Clara said about not taking revenge, do you know why she said that ?
- She was saving you.
- I was lost a long time ago. She was saving you. I'll do my best. But I strongly advise you to keep out of my way. You'll find it's a very small universe when I'm angry with you.
Une chose est sûre, le Doctor ne va pas être de très bonne humeur dans les épisodes à venir ! Et vu qu’il risque fortement de passer les deux épisodes finaux en solitaire, il risque fort d’être dans un sale état lorsqu’il se trouvera quelqu’un pour remplacer Clara (quelque part je suis plutôt contente de savoir avec qui il va passer l’épisode de Noël…).

En tout cas avec ses faux airs de stand-alone, Face the raven est un bel épisode pour ouvrir le final. Il conclut très bien l’histoire de Clara, il ouvre sur une conclusion de saison intrigante, et il contient à peu près tout ce qu’on attend d’un épisode de Doctor Who.


Et sa scène post-générique est fort touchante également !

mardi 24 novembre 2015

Dans les arènes du temps (Lasser, détective des dieux 4) - Sylvie Miller et Philippe Ward


Voilà plus d’un an que nous n’avions pas eu de nouvelle histoire de Lasser (après l’Atlantide, la dernière en date remontait à l’anthologie Utopiales 2014), il était donc plus que temps de retrouver notre détective gaulois favori dans son univers uchronique riche en mythologie.

(je ne vous refais pas le topo, si vous lisez cet article c’est que vous avez un minimum de connaissances sur cette série de livres normalement. Sinon le tome 1 est par là)

Dans ce tome-ci, Lasser part cette fois-ci en Italie, pour retrouver une statue d’Isis qui a disparu de son temple de Pompéi. Évidemment, ce n’est pas un simple cambriolage. Lasser, accompagné de Fazimel, va donc très vite se retrouver au cœur des intrigues des dieux romains (à côté de qui les dieux égyptiens passent presque pour des enfants de cœur).

Toujours la même recette donc, mais cette fois-ci avec moins de caméos de personnages des tomes précédents (ils sont tout juste évoqués), et surtout un personnage secondaire qui prend beaucoup plus d’importance.

Fazimel, l’assistante indispensable de Lasser, passe carrément sur le devant de la scène en devenant la deuxième narratrice de l’histoire. On alterne donc (au gré des péripéties) du point de vue de Lasser à celui de Fazimel, un procédé qui permet de dédoubler les intrigues parfois (c’est presque cinématographique !).

C’est une innovation bienvenue pour renouveler la série mais… le problème de Fazimel, c’est que c’est un peu une Mary-Sue en puissance. Je ne peux pas trop en dire vu que son histoire se place assez vite au cœur de l’intrigue (éclipsant carrément Lasser parfois), mais entre ses dons particuliers, ce qu’on apprend de son passé et le fait que tout le monde semble vouloir être ami avec elle, je l’ai trouvé un peu irritante.

Ceci dit cela ne m’a pas empêché de dévorer cette nouvelle aventure de Lasser, ce qui n’était pas forcément gagné vu que j’ai commencé ce roman la semaine juste après le 13 novembre (autant dire que le moral n’y était pas vraiment). Lasser ne guérit pas tout, mais j’étais contente de le retrouver à un moment pas facile où j’avais vraiment besoin d’évasion.

D’ailleurs je vais certainement continuer à le suivre, car bien que je sois finalement un peu déçue de ce tome-ci, ses dernières lignes m’ont donné très envie de lire la suite !

CITRIQ

dimanche 22 novembre 2015

Les deux tours [nouvelle traduction] - J.R.R. Tolkien


Après avoir beaucoup aimé la nouvelle traduction du Hobbit, puis celle du premier tome du Seigneur des Anneaux, j’ai assez logiquement continué l’aventure avec Les deux tours, également revisité par Daniel Lauzon (et cette fois-ci c’est indiqué sur la couverture que c’est une nouvelle traduction !).

Les deux tours étant mon roman préféré de la trilogie, il est fort probable que je me sois assez vite laissée emporter par l’histoire sans vraiment prêter attention à la nouvelle traduction. Néanmoins je pense qu’elle est surtout tellement agréable à lire qu’on n’y prête pas forcément attention vu que les mots glissent tous seuls.

Une fois encore, le maître-mot semble être fluidité, à tel point que les descriptions de paysages parfois à n’en plus finir de Tolkien se révèlent… sans aller jusqu’à employer le terme « passionnant » qui serait sans doute un poil excessif, disons qu’elles se lisent bien. J’ai même trouvé certaines d’entre elles superbes.

Les poèmes et chansons, eux-aussi, deviennent bien plus agréables à lire, et les dialogues n’ont jamais autant évoqué les films (qui eux-mêmes reprennent parfois texto certains dialogues du livre en VO, bien qu’ils soient parfois sortis de leur contexte).

Les noms également ont été revisités. Ça n’est pas très visible dans ce tome-ci finalement (les altérations sont finalement assez légères), sauf pour les Ents. Et de ce côté-là, j’ai trouvé que c’est un apport plus que positif, à commencer par Sylvebarbe qui devient Barbebois (et pour le coup je l’ai immédiatement adopté celui-là) ou Vifsorbier qui devient Primebranche (plus proche du Quickbeam anglais il me semble).

En fait il n’y a qu’un seul passage qui m’a posé problème. Il s’agit de la fameuse scène du ragoût de lapin, où Sam se retrouve à vanter les mérites des « pétates » à Gollum. J’ai cru à une faute de frappe d’abord, puis au bout de la quatrième occurrence, j’ai fini par faire mes recherches et découvert que le mot existait. La démarche est tout à fait cohérente (Sam a un parler bien plus typé dans cette traduction-ci, et c’est beaucoup plus proche de la VO qui joue sur taters / potatoes) mais j’étais aussi perplexe que Gollum à la lecture !

Bref on trouvera toujours à chicaner sur les détails, mais une fois encore cette nouvelle traduction en vaut la peine. Vivement la sortie du Retour du roi, pour conclure cette très plaisante relecture.

CITRIQ

vendredi 20 novembre 2015

Gastronogeek – Thibaud Villanova & Maxime Léonard


Je n’ai pas pour habitude de chroniquer des livres de cuisine, mais celui a un statut assez particulier puisqu’il s’agit d’un livre de recettes inspirées d’univers de SFFF (du manga au cinéma en passant par les comics et bien sûr les romans).


Il m’a été offert à mon anniversaire l’année dernière par Tigger Lilly et Shaya, qui m’ont fait un super coffret cadeau avec tous les ingrédients pour réaliser une des recettes Doctor Who. Il aurait donc été indigne de ma part de ne pas le tester, de les inviter pour les empoisonner leur faire déguster mes réalisations et de faire ensuite le compte rendu en ces lieux !

Il m’aura fallu un an (et entre temps les ingrédients offerts ont été utilisés à d’autres fins), mais après avoir feuilleté ce très beau livre bien mis en scène, j’ai enfin pu me mettre aux fourneaux pour réaliser un authentique repas geek, et faire en passant le point sur les bons et les mauvais côtés de cet ouvrage.


En entrée j’ai réalisé une Salade de la lune forestière d’Endor (Star Wars donc). C’est une recette bien trouvée et facile à réaliser qui joue sur les ingrédients forestiers, et c’est bien là son problème : elle utilise des ingrédients qu’on ne trouve pas forcément dans le supermarché du coin de la rue, à savoir des cèpes et surtout des têtes de fougères. Heureusement, on peut trouver des remplacements (champignons de Paris et asperges vertes pour ma part), et le résultat reste excellent même si la thématique « forêt » est un peu moins respectée !


En plat de résistance, j’ai opté pour un Ragoût de lapin de l’Ancien (Seigneur des Anneaux, bien sûr) qui me semblait un incontournable des spécialités culinaires littéraires (le chapitre des Deux tours auquel il est associé me fait toujours saliver à la lecture).

Pas d’ingrédient introuvable pour cette recette, mais principalement des soucis dans la rédaction de la recette, qui demande d’allumer le four sans jamais rien y mettre, et qui fait éplucher ail et échalote sans jamais les ajouter nulle part !

J’ai donc beaucoup improvisé et le résultat final s’éloigne carrément du livre, mais c’était fort bon et je sais désormais cuisiner le lapin… à condition de doubler le temps de cuisson (mais selon Papa Vert, c’est tous les livres de cuisine qui sous-estiment le temps de cuisson du lapin).


Le dessert, la Crème brûlée d’Helga Poufsouffle, n’est pas exempt de quelques couacs (j’aime beaucoup le concept de crème pour 4 personnes qu’on verse dans 6 ramequins) et demande aussi des ajustements côté cuisson (le classique des livres de cuisine), mais il n'y a pas de réelle difficulté et le résultat est fort sympathique même si on sent assez peu le marron au final (et que j’ai carbonisé les crèmes au grill faute d’avoir un chalumeau !). Et ça se mange aussi très bien sans le caramel sur le dessus.

Quant aux nombreux blancs d’œufs qui me restaient après cette recette, ils ont servi à la confection de « Muffinanciers » (à savoir des financiers cuits dans des moules à muffins, faute de mieux !).


Voilà donc pour mes aventures « gastronogeek ». Globalement j’ai trouvé le concept bien ficelé, les recettes alléchantes et l’objet-livre de manière générale superbe à parcourir (notamment avec les pages de conseil sur les ustentiles).

J’ai par contre quelques réserves sur la réalisation des recettes pas toujours faciles à mettre en œuvre parce qu’il nous manque un ingrédient rare ou parce qu’il manque une information. Mais je vais sans doute encore tester quelques recettes, notamment les Régénération Dips du Doctor qui ont l’air fort alléchantes (même si ça n’a pas l’air simple). On verra si j’ai juste joué de malchance en tombant sur les recettes avec des couacs !

De toute façon, à défaut de servir tous les jours (ou de révolutionner les dîners entre amis), Gastronogeek reste un très bel objet-livre à mettre en rayon !

CITRIQ

mercredi 18 novembre 2015

Le Mont 84 - Yves et Ada Rémy


Comme Les Soldats de la Mer avait été un chouette moment de lecture, j’ai voulu continuer à explorer l’univers d’Yves et Ada Rémy avec leur dernier roman en date, Le Mont 84, qui se déroule dans le même univers que leur recueil de nouvelles, mais ni au même endroit, ni à la même époque.

Le Mont 84 (qui est le titre du livre et le nom d’un lieu) se situe en effet à la frontière de l’Arélie, une ancienne colonie au-delà des mers de la Fédération. Il y a un petit air de découverte de l’Amérique là-dedans, à ceci près qu’entre-temps la Fédération a été engloutie par un cataclysme et reléguée au rang d’histoire ancienne, tandis qu’en Arélie s’est instaurée une société totalitaire très avancée technologiquement.

Et c’est dans ce pays que se déroule l’histoire, où « un lieutenant de la garde palatine affronte deux forçats évadés et un jeune étudiant romantique ». Car c’est ainsi qu’est résumée l’histoire sous le rabat de la couverture, à l’arrière du livre. Oui c’est une grande première, un livre des éditions Dystopia doté d’un résumé !

Le Mont 84 est principalement un roman d’aventure, qui raconte la cavale de deux évadés de prison (un prisonnier politique et un authentique truand qui n’a pas son pareil pour dégommer des gens et ouvrir des serrures), qui croisent sur leur route un étudiant en plein chagrin d’amour, et qui se retrouvent ensemble à parcourir le pays, souvent avec les forces de l’ordre à leurs trousses.

L’intrigue siérait presque plus à une histoire se déroulant dans notre monde, mais c’est justement ce qui fait le charme de ce roman, il est vraiment original dans sa manière d’accoler courses-poursuites avec la police et univers plutôt science-fictif (là où les Soldats de la mer tiraient plutôt vers le fantastique). Même la conclusion m’a surprise, c’est un peu comme si rien dans cette histoire n’était prévisible ou commun.

On est vraiment loin du roman de SFFF calibré, et on savoure les pérégrinations des protagonistes autant pour l’action (les chapitres sont très courts, ce qui contribue à donner un sacré rythme à l’ensemble) que le voyage à travers cette contrée inventée de toutes pièces.

Si vous avez envie de prendre un peu l’air et de lire un texte original (mais pas prise de tête pour deux sous), n’hésitez donc pas à partir à l’assaut du Mont 84, qui est de plus un fort joli livre, dont la couverture en noir&blanc cache un trésor : une carte du monde pour suivre les héros.


Et n'hésitez pas à cliquer pour agrandir !
Et parce que je suis en train de relire Les deux tours en ce moment, je peux vous dire que c’est nettement plus classe d’ouvrir le rabat en cours de lecture pour chercher un nom de lieu que de repartir à la recherche de la carte au début ou en plein milieu du livre !

CITRIQ

lundi 16 novembre 2015

Doctor Who 9x09 – Sleep no more


Le compte rendu de l’épisode de cette semaine de Doctor Who sera fort bref, pour la simple et bonne raison que je suis juste passée à côté ! (et c’est vraiment rarissime). Mais quand même, il y a des spoilers donc passez votre route si vous ne l’avez pas vu (limite je vous conseillerais de passer l’épisode !).


Pourtant le concept de base, un huis clos avec des monstres dans un vaisseau spatial, est un classique qui fonctionne toujours, et la mise en scène façon Projet Blairwitch (soit en caméra sur l’épaule, soit en vidéosurveillance) tout à fait adaptée. Et franchement, j’ai bien aimé l’idée des monstres nés des cacas d’yeux lorsque vous dormez dans des machines qui vous volent votre sommeil. Il faut avouer que c’est tout à fait dans le ton de la série.

Mais voilà, l’ensemble de l’épisode est extrêmement laborieux, très bavard, avec des personnages pas vraiment convaincants, même dans le cas du Doctor (pourtant le « grunt » est bien trouvé, et le chef de l’équipe est une femme, féminisme powa).


Ce côté un peu forcé est justifié par la conclusion, qui ferait de cet épisode bizarre (et sans générique, autre étrangeté) juste une vidéo créée de toutes pièces pour contaminer les êtres humains (et probablement un évènement qui du coup ne s’inscrit absolument pas dans la chronologie de Doctor Who). J’aurais trouvé ça superbe si tout ce qui amenait à cette conclusion n’était aussi poussif.

Bref y’a de l’idée, mais pour le reste, je crois bien qu’on tient là l’épisode le moins convaincant de la saison (même les chroniqueurs anglais dont je suis les commentaires m’ont semblé totalement perplexes, c’est dire !).

samedi 14 novembre 2015

Utopiales 2015 en quelques souvenirs


Pour la troisième année consécutive, j’ai pu me rendre aux Utopiales, formidable festival nantais de science-fiction où l’on peut pendant quelques jours s’évader dans un autre monde et où l’on peut discuter invasions aliens sans passer justement… pour un alien ! Voilà quelques souvenirs de cette édition :

1. Cette année, on a beaucoup parlé de réalité(s) en conférence


… mais je n’ai pas tout suivi. Il faut dire que quand les conférences qui m’intéressaient ne tombaient pas pendant la séance de dédicace à ne pas rater, j’avais de toute façon tendance à perdre le fil assez vite. J’en ai tout de même vu trois en entier :

- Pour une approche rationnelle de la magie : la science-fantasy, qui n’a absolument jamais parlé de Pern (snif) mais qui était plutôt drôle à suivre grâce à Catherine Dufour qui a le sens de l’anecdote ;
- Interro surprise sur… les planètes, menée d’une main de maître par l’excellent Roland Lehoucq qui nous a beaucoup parlé de la planète d’Avatar (et qu’on aurait bien écouté quelques heures de plus) ;
- Le passé rêvé de l’uchronie avec Lhisbei et Betrand Campéis qui était également fort intéressante (avec toute l’objectivité dans je peux faire preuve, je ne peux que saluer le sujet clairement balisé et les intervenants qui ne partaient pas dans tous les sens)

Pour les autres conférences, ma foi, il y a toujours ActuSF !

2. Cette année, j’ai beaucoup bavé devant les expositions


Manchu était à l’honneur pour cette édition, j’ai donc pu me régaler devant ses œuvres, avec le petit plaisir pour une fois d’avoir des œuvres originales sous le nez, ce qui veut dire qu’on voit les coups de pinceaux (chose qui parait presque impossible à imaginer en regardant ses couvertures de livres !)

Non loin on pouvait profiter des expositions Demain, les animaux du futur (très intéressante extrapolation sur l’évolution des espèces) et Le passage errant de Sarah Scaniglia (où l’on retrouve des monuments emblématiques nantais déplacés dans d’autres paysages, dépaysement garanti !)

L’exposition Wika était à tomber question dessins et non loin de là j’ai beaucoup apprécié la mise en scène de l’exposition des 20 ans de Série B (façon bunker), où j’ai pu enrichir ma collection des métiers méconnus des Utopiales. L’an dernier, j’avais repéré le traducteur, cette année, c’est le réparateur d’exposition :


3. Cette année, j’ai admiré une immense flotte lego


A l’entrée des Utopiales, un mobile gigantesque accueillait jour après jour les vaisseaux spatiales créés par les visiteurs, et c’était très impressionnant de la voir grandir jour après jour. Un regret ? Ne pas avoir ajouté ma propre création !

4. Cette année, j’ai passé beaucoup, beaucoup de temps à la librairie


Il est toujours agréable de déambuler dans la plus grande librairie de science-fiction du système solaire (jusqu’à preuve du contraire), de savourer le nombre d’ouvrages présents, d’en acheter certains (le bilan arrive, soyez patients !), de noter des titres pour de futurs investissements.

Mais la librairie, c’est aussi un excellent endroit pour croiser des gens (après le bar et la salle de presse), et the place to be pour les dédicaces. D’ailleurs cette année j’y ai passé beaucoup de temps histoire d’avoir tous les auteurs de l’anthologie (j’ai juste raté Philippe Curval mais je ne me rappelle même pas l’avoir vu sur le planning, et j’ai triché pour certains, je les ai interrompu alors qu’ils signaient des anthologies au stand ActuSF). Et j’ai bien dû poireauter deux heures pour pouvoir rencontrer Alain Damasio et Robert Silverberg, l’occasion en passant de jouer au jeu de la couverture la plus horrible :


J’ai d'ailleurs un peu craqué pour cette séance de dédicace avec ce grand monsieur de la SF et j'ai donc amené à Robert Silverberg (en plus des Monades urbaines et de l’anthologie des Utos) son livre d’or de la SF que je venais de dénicher chez le bouquiniste du sous-sol, parce qu’un livre d’or dédicacé c’est très classe !

A noter qu'après avoir sauvé des auteurs affamés avec des Schoko-bons en 2014, cette année j'ai sauvé Jérôme Noirez qui n'en pouvait plus de tousser avec des Ricola (il faudrait vraiment que je songe à me faire sponsoriser par les marques de bonbons quand je viens aux Utopiales !).

5. Cette année, j’ai assisté à la remise du prix Planète SF


Qui était annoncé dans le programme ! Entre les bandeaux à la librairie et les gens qui se renseignent pour savoir qui l’a gagné, mine de rien le prix commence à acquérir une petite renommée.


Le prix a été attribué à Morgane Caussarieu pour son roman Je suis ton ombre, et la cérémonie était fort chouette (le discours du big boss et l’auteure heureuse d’avoir battu Neil Gaiman). Justement, ce livre est dans ma liseuse, il ne me reste plus qu’à le rattraper !

6. Cette année, je suis allée sur Mars


Grâce à l’exposition V2RPlanets, j’ai pu visiter des paysages martiens pendant quelques minutes grâce à la 3D et à un casque de réalité virtuelle, ce qui était fort chouette (et j’ai pu découvrir en passant qu’il est désormais difficile de parler de Mars sans quelqu’un vous sorte une blague sur les patates).

L’équipe qui organisait avait également amené un globe de Mars sur lequel nous avons pu suivre le parcours du héros de Seul sur Mars. Cela a un peu adouci mon jugement sur le film : même s’il ne m’a pas passionné, c’est tout de même une formidable porte d’entrée pour rêver à l’aventure spatiale !

7. Cette année, j’ai ramené une valise pleine de bouquins


Comme cela faisait presque deux mois que je n’avais rien acheté, et fière de ma PàL à treize livres (papier), je me suis laissée aller, et ça n’a pas été une mince affaire de faire tout rentrer dans ma valise (je remercie en passant Cornwall qui nous laissait vider nos sacs à dos dans son coffre de voiture tout au long de la journée !). J’étais venue avec 3 livres à faire dédicacer, je suis repartie avec 12 de plus !


Bilan des courses :

Livres amenés pour des dédicaces (et ramenés signés bien sûr) :
- L’animal de Sylvie Lainé
- La horde du contrevent de Alain Damasio
- Les monades urbaines de Robert Silverberg

Livres achetés :
- L'anthologie des Utopiales 2015 (comme d'habitude)
- Dragon de glace de G.R.R. Martin (pour profiter de l'offre ActuSF)
- Le livre d'or de la SF sur Robert Silverberg (désormais signé !)
- Les voyageurs malgré eux de Elisabeth Vonarburg (qui manquait à ma collection)
- Lasser dans les arènes du temps de Sylvie Miller et Philippe Ward (Lasser ! Lasser !)
- La nouvelle traduction des Deux tours de Tolkien (on ne se refait pas, et puis au moins elle est déjà sortie de ma PàL, elle)

Livres offerts :
- 22/11/63 de Stephen King (cadeau de Lune pour la fin de son challenge)
- Philip K. Dick goes to Hollywood de Léo Henry (offre ActuSF deux livres achetés, vous avez déjà essayé de résister à un livre offert inédit ?)
- L'ensorceleuse de Pointe-Lévy de Sébastien Chartrand
- Montréel de Eric Gauthier
- Deux numéros de la revue Solaris
(tous offerts par les éditions Alire dans le cadre de leur sympathique apéro qui donne envie de lire québécois !)

Bon je termine avec un dernier point et je me met au boulot, j’ai de la lecture qui m’attend !

8. Et cette année, j’ai encore passé beaucoup de temps à papoter...

... Avec (et j'espère n'oublier personne) A.C. de Haenne (sans savoir qui on était mutuellement, c'était drôle !), Arieste, Brize (même si on s'est juste fait coucou de loin !), Cédric, Cornwall, Elessar, Fix, Gromovar, Isil, Jae_Lou, Lhisbei et M. Lhisbei, Lorhkan, Lune, Mariejuliet, Martlet, Shaya, Tigger Lilly, Tortoise, Xapur, Xian et Yueyin.

Comme toujours, j’ai été ravie de vous revoir / de vous croiser en coup de vent / de vous rencontrer pour la première fois, et j’espère bien qu’on se reverra l’année prochaine ! (en fait si vous pouviez tous revenir, je pourrais copier directement mon paragraphe de liens, ça me ferait gagner du temps l'année prochaine ;)).

mercredi 11 novembre 2015

Doctor Who 9x07-08 – The Zygon Invasion & The Zygon Inversion


Je suis totalement en retard dans mes chroniques faute d’avoir trouvé une après-midi tranquille depuis mon retour des Utopiales. Du coup pour gagner du temps, cette semaine vous aurez le droit à un deux-en-un pour Doctor Who, ce qui n’est pas plus mal pour ce double-épisode de qualité où aucune des deux parties ne porte préjudice à l’autre. Attention, il y aura des spoilers, et des Zygons bien sûr !


Ce double épisode raccroche les wagons avec The Day of the Doctor, où l’intrigue avec les Zygons avait été résolue en deux coups de cuillère à pot pour pouvoir avancer sur le sujet des trois Doctors et de Gallifrey. Il était donc temps de revenir au sujet quelques temps plus tard, alors que les Zygons ont été intégrés au sein de l’humanité et vivent en paix. Sauf pour une poignée d’entre eux qui ne rêvent que de révéler leur vraie apparence et de partir en guerre contre les humains. Et si le cessez-le-feu est rompu…


Au centre de l’intrigue, on trouve le personnage de Osgood. On la croyait décédée à la fin de la 8ème saison, mais c’était sans compter sur son double Zygon. Du coup il reste bien une Osgood en vie, et personne ne sait si elle est humaine ou Zygon. Mais tout le monde la recherche, car le Doctor lui a laissé une Osgood Box qui pourrait servir si le cessez-le-feu entre les humains et les Zygons venait à être rompu.

Dans ce double-épisode, Osgood prend pratiquement le rôle du compagnon (Clara est reclassé à une autre fonction, j’y reviendrais), et c’est un vrai plaisir de pouvoir la suivre. Déjà parce qu’elle est un peu la projection de tous les fans de Doctor Who dans la série (cette fois-ci on la croise avec l’écharpe du 4ème Docteur, le pull à points d’interrogations du 7ème et un col de chemise à points d’interrogations qui évoque lui le 5ème), mais aussi parce que c’est un personnage brillant, qui a de beaux échanges avec le Doctor.

D’ailleurs on la voit à la toute fin refuser de partir à bord du TARDIS malgré l’invitation du Doctor, c’était prévisible (et c’est toujours bon de conserver des personnages récurrents sur Terre) mais on aurait bien aimé qu’elle accepte !



L’intrigue de ce double-épisode s’inscrit dans la veine de l’invasion alien de la Terre, avec le Doctor qui doit résoudre la situation avec l’aide d’UNIT. C’est un schéma très classique mais j’ai eu grand plaisir à le retrouver, d’autant plus qu’il est extrêmement bien mis en œuvre.

Déjà il triche un peu, car les aliens sont déjà dans la place (techniquement est-ce que ça ne fait pas d’eux des Terriens ?), et il a une résonance toute particulière avec certaines actualités (notamment la question des réfugiés). Et la résolution n’est pas anodine pour un épisode diffusé juste avant le 11 novembre.


Ce qui change aussi, c’est que même si l’action se déroule principalement à Londres (the place to be pour une invasion alien comme chacun le sait !), l’intrigue s’internationalise un peu avec le Doctor qui s’en va faire un tour au Turkménistan (l’occasion d’une séquence bien musclée avec UNIT qui finit forcément mal sauf pour le Doctor), tandis que Kate Stewart s’envole elle pour le Nouveau Mexique (toute seule, mais elle sait se défendre, elle a de qui tenir !).


Et pendant ce temps à Londres, tout va à vau-l’eau et Clara se retrouve assez vite « zygonisée ». Elle tiendra donc plus souvent le rôle de méchante que de gentille durant le double épisode, et ma foi, ça lui va bien également, c’est même je trouve sa meilleur performance depuis le début de la saison (on notera en passant qu’il suffit d’attacher ses cheveux pour avoir l’air méchant, c’est toujours bon à savoir !).

Le jeu entre Clara qui essaye de communiquer à travers Bonnie, et Bonnie qui essaye d’obtenir des infos de Clara est plutôt sympathique, même si j’ai été étonnée que Clara en sache autant sur la Osgood Box (parce que dans ce cas autant en parler aussi à Martha et Jack, pour être sûr !). Pour le coup c’est l’intrigue que j’ai trouvé la plus « forcée » pour donner un petit rôle à Clara.


Et une fois que tout le monde est de retour à Londres (malgré quelques tentatives de meurtre, un crash d’avion et j’en passe des meilleurs), le grand final se déroule dans les Black Archives (les fameuses de l’épisode du 50ème anniversaire), avec une histoire de boîtes et de boutons, une situation plutôt familière, et à juste à titre.


Le Doctor a souvent pour habitude de gagner des guerres uniquement avec des mots, mais je pense qu’il aura rarement fait autant étalage de son talent qu’avec la scène de résolution, où il arrête tout simplement une guerre (pour la 15ème fois !) avec des mots.

Je ne peux pas vous citer toute la scène (qui dure presque dix minutes) mais difficile de rester de marbre face à cet échange extrêmement fort, qui culmine avec le dernier monologue du Doctor :
« I don't understand ? Are you kidding ? Me ? Of course I understand. I mean, do you call this a war, this funny little thing ? This is not a war ! I fought in a bigger war than you will ever know ! I did worse things than you could ever imagine ! And when I close my eyes... I hear more screams than anyone could ever be able to count ! And you know what you do with all that pain ? Shall I tell you where you put it ? You hold it tight, till it burns your hand ! And you say this : No one else will ever have to live like this ! No one else will ever have to feel this pain ! Not on my watch! »
C’est d’autant plus frappant qu’à l’exception de cette réplique (qui est accompagnée d’une petite musique), le reste de la scène est dénué de tout artifice, et tout repose intégralement sur les performances des acteurs, un peu celle de Jenna Coleman (qui gère drôlement bien le rôle rebelle Zygon) mais surtout celle de Peter Capaldi, qui est juste spectaculaire. En matière de discours, je crois bien qu’il vient d’écraser à plate couture les performances de tous les Doctors précédents (y compris ceux de Matt Smith qui était pourtant brillant dans le domaine).


Après quoi, les mémoires sont effacées façon Men in black, et une fois tout revenu dans l’ordre j’ai été ravie de retrouver Osgood pour une dernière fois, avec un nouveau double pour l’accompagner. Au moins comme ça on est sûr que le personnage va durer, pour notre plus grand plaisir !

Voilà pour ce double-épisode Zygon, très classique certes, mais extrêmement bien construit, avec d’excellents personnages et un Peter Capaldi au top de sa forme. Une réussite de plus pour cette saison 9 vraiment impressionnante.