mercredi 26 juillet 2017

Utopiales 2016 (anthologie)


D’habitude je lis l’anthologie à peine revenue du festival, mais cette année je l’ai un peu oubliée dans un coin de ma PàL, jusqu’à qu’une envie de nouvelles me pousse à l’en sortir. L’occasion du coup de me replonger dans la sympathique thématique de l’édition 2016, les machines, explorées ici au travers de treize nouvelles, inédites pour la plupart.
Après une préface de Gérard Klein (classique !), on commence avec La vieille dame de Simon Bréan, qui nous parle d’intelligences artificielles et de maison de retraite, pour un résultat étonnant et franchement sympathique.

On enchaîne ensuite avec Pour Hesperia et pour la gloire d'Ann Leckie, une nouvelle où les machines ne sont pas forcément très présentes. J’ai néanmoins apprécié le mélange d'anticipation à l'ancienne et de fantastique sous forme d’une correspondance ampoulée.

Deep Space Mine de Catherine Dufour nous parle ensuite de réalité virtuelle, sous une forme plutôt vertigineuse, mais aussi plutôt émouvante. Un chouette texte donc.

Avec La machine de l’année de Raphaël Granier de Cassagnac, on a le droit à une variation intéressante sur l'homme augmenté, et sur les conséquences que peut avoir le développement de ces pratiques sur notre société. Le sujet est intéressant et le résultat est plutôt intriguant, vu que qu’il y a un lien avec ses romans si j'ai bien suivi.

J’ai été moins intriguée par Fin de partie de Lev Grossman. L’histoire de cette magicienne est sympathique mais j’ai eu l’impression de rater plein de choses faute d’avoir lu les autres livres de l’auteur.

J’ai beaucoup aimé Le Diable d'Estelle Faye, un texte qui nous projette dans un futur assez sombre où l'humanité a rejeté la technologie pour revenir à un mode de vie proche du Moyen-Age. L’histoire est bien construite et vraiment prenante.

La montre de Ménéas Marphil est une histoire très fraîche construite autour d'une montre et d'une bande de copains qui font des études dans des domaines très différents. C’est assez difficile à résumer mais c’est très plaisant à lire, ça m’a donné envie de lire d’autres choses de cet auteur.

J’avais déjà lu Purple Brain d'Ugo Bellagamba dans le recueil Le petit répertoire des légendes rationnelles. C’est une nouvelle intéressante, et très « Utopiales » avec ça !

Tokyodôme d'Olivier Paquet est un texte qui pousse la réalité virtuelle à ses limites lorsqu'un fan d'un groupe de musique organise un concert virtuel bien après leur séparation. Le sujet est intéressant même je n’ai pas complètement accroché, sans doute parce que ce n’est pas ma tasse de thé.

Vient ensuite Modèle Mika de Paolo Bacigalupi, une nouvelle sur les robots très intéressante et pas qu’un peu inquiétante. Elle se termine avec un goût de pas assez je trouve, comme s’il y avait du potentiel pour un roman !

Après le futur, on fait un petit tour dans une ambiance plus rétro avec Un gentleman de Gérard Klein, une nouvelle plutôt rigolote où un gentleman prend son temps pour concevoir l'histoire d'amour parfaite.

On continue sur une veine plutôt légère en explorant La caverne aux tofus de Jean Pettigrew. Vous ne verrez plus ni Jupiter ni le futur de l’humanité de la même façon ! (je pense que rien que l’appellation « tofu » contribue à donner un caractère foufou au texte)

L’anthologie se termine sur une note positive avec Le truc qui ressemble à une machine de Karim Berrouka. On y suit un antiquaire qui récupère une machine mystérieuse qui lui attire des ennuis, mais pas que. Comme il se doit avec cet auteur, c'est délirant à souhait, et c’est une excellente façon de conclure ce recueil.

Cette anthologie des Utopiales est dotée d’une postface (ce qui n’est pas toujours le cas il me semble). Elle est signée de Jeanne A. Débats, et elle est plutôt sympathique à lire. En plus ça permet d’avoir la présentation des nouvelles à la fin, ce qui évite de nous révéler trop de choses comme bien des préfaces !

Voilà pour cette anthologie 2016 des Utopiales. Globalement je trouve que c’est un bon cru : les textes sont bien dans la thématique, on s’amuse autant avec les machines du futur que celles à l'ancienne et on découvre plein d’auteurs à suivre. Même si on n'accrochera pas forcément à tout, chacun devrait y trouver son compte !

D'autres avis : Au pays des cave trolls, BlackWolf, Mariejuliet, Xapur


Anthologie de 348 p. (ouf !) avec au moins deux nouvelles où l'on s'aventure dans l'espace (Purple Brain et La caverne aux tofus)

4 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Lu il y a 6 mois, j'ai tout oublié. Merci pour cette piqûre de rappel :D

Vert a dit…

@Tigger Lilly
C'est le problème des nouvelles, des fois ça ne laisse pas des traces indélébiles ^^.

shaya a dit…

Il va falloir que je m'y mette quand même. Histoire de l'avoir lue avant la prochaine édition des Utos :p

Vert a dit…

@Shaya
Ah bah oui, ça serait mieux quand même :D