lundi 16 octobre 2017

Le livre d’or de la science-fiction : Robert Heinlein – Robert Heinlein


Je poursuis petit à petit ma découverte des grands noms de la SF par le biais des Livres d’or de la SF, d’excellents ouvrages qui proposent une présentation de l’œuvre d’un auteur et une sélection de nouvelles. Cette fois-ci c’est le tour de Robert Heinlein, dont je n’ai pas lu grand-chose à ce jour, à part un roman et peut-être quelques nouvelles. Il était grand temps de réparer cette erreur !

Livre d’or oblige, faisons l’inévitable point sur la couverture. Comme la plupart des titres de la collection, celle-ci est signée Marcel Laverdet. Comme d’habitude, on se demandera longuement le rapport avec le contenu ou l’auteur. J’avoue cependant avoir apprécié 1) l’absence de femme nue et 2) la licorne fusée chevauchée par un cow-boy (ça ne s’invente pas !).

On commence ensuite comme il se doit par une préface très intéressante signée par Demètre Ioakimidis, un anthologiste que l’on retrouve aux manettes d’un bon nombre de titres de la collection Histoires de… Je vous avoue avoir un peu pris peur en lisant la première ligne :
« De tous les auteurs de science-fiction révélés pendant l’âge d’or du genre, Robert A. Heinlein est indubitablement le plus important. »
Heureusement une fois passé le concert de louanges du premier paragraphe (qui mine de rien vous met bien la pression pour la suite de votre lecture), on revient à une présentation bien plus classique de l’auteur, de ses débuts et de son parcours. Comme toujours c’est fort intéressant à lire et cela donne envie d’aller s’acheter tous les bouquins de Heinlein.

(d’ailleurs je me suis dit en passant qu’à défaut de rééditer ces livres qui auraient besoin d’une bonne mise à jour et qui ne trouveraient pas forcément leur public, il serait fantastique de pouvoir mettre en ligne toutes ces préfaces parce que ce sont des sources d’information très précieuses)

On enchaîne ensuite sur les nouvelles en commençant par Un self made man, une bonne vieille histoire de paradoxe temporelle qui m'a paru un peu quelconque au début, mais qui prend vite des dimensions folles. Plutôt amusant à lire du coup.

Vient ensuite Sous le poids des responsabilités, une nouvelle où un pilote doit se porter volontaire pour un sauvetage spatial, peu importe ce que cela doit lui coûter. Le résultat est une bonne petite histoire héroïque où je me suis demandé ce qu'on penserait aujourd’hui de toute cette extrapolation autour des vols spatiaux.

L'année du grand fiasco est une histoire de fin du monde et de statistiques (si si je vous le jure). Je crois que c’est un de mes textes préférés du recueil, sans doute parce qu’il réussit à être à la fois touchant, drôle et triste.

On reste dans une atmosphère assez apocalyptique avec De l'eau pour laver, une nouvelle très juste dans le ton où le protagoniste principal essaye d’échapper à une catastrophe.

Les Autres met en scène un homme interné car il voit des complots partout. A-t-il raison ou est-il juste complètement fou ? C'est ce que c'est nouvelle plutôt plaisante invite à découvrir.

La maison biscornue, ma deuxième nouvelle favorite du recueil, met en scène un architecte décide de construire une maison en quatre dimensions. La visite qui s’en suit est aussi délicieuse qu’hallucinante. Cette nouvelle ravira sans aucun mal les amateurs d'architecture et de mathématiques.

L’ouvrage se termine sur L'étrange profession de Mr Jonathan Hoag, une novella où un homme engage un détective privé pour découvrir quel travail il effectue, étant donné qu'il est incapable de se rappeler de ses journées. L’histoire est très prenante à lire et la résolution est plutôt originale. J’ai bien aimé également le côté « enquête en couple » de l’intrigue.

Voilà pour ce recueil plutôt sympathique à lire dans l’ensemble. J’avoue que je suis quand même restée un peu sur ma faim parce qu’après les louanges de l’introduction, je m’attendais à être transportée à chaque nouvelle. Au final j’ai lu des textes bien construits et efficaces mais je n’ai jamais eu de « waouh » à la lecture.

J’ai été également un peu déçue des thématiques traitées, très éloignées de l’image que j’avais de l’auteur. J’ai peut-être une image un peu faussée de Robert Heinlein mais je m’attendais à lire plus d’aventures spatiales en fait.

En fait, c’est un choix volontaire de l’anthologiste qui a écarté toutes les nouvelles faisant partie du cycle Histoire du futur (qui avait déjà été traduit), au profit de textes n’en faisant pas partie, des inédits en français pour la plupart d’ailleurs. La démarche est tout à fait pertinente mais je ne m’attendais pas à cela (d’habitude les livres d’or jouent plutôt la carte du best-of).

Le livre d’or de la science-fiction consacré à Robert Heinlein est donc une semi-déception pour moi. Les textes sont sympathiques à lire mais ne m’ont pas semblés très représentatifs de l’œuvre de l’auteur, si bien qu’au final c’est plus l’excellente préface que les nouvelles qui m’a donné envie d’en lire plus. L’ouvrage est donc paradoxalement plus intéressant pour les fans de l’auteur qui veulent lire l’ensemble de ses textes que pour les novices qui souhaiteraient découvrir son écriture !

D’autres avis : Bifrost

10 commentaires:

Lianne a dit…

J'ai eu une très mauvaise impression de ma première (et seule pour l'instant du coup) lecture de cet auteur, du coup je ne te conseille pas DU TOUT En Route pour la Gloire, parce qu'il est limite insultant pour le personnage féminin tellement il est cliché et sexualisé.
Bref, on voit que je n'ai pas aimé, mais je ne suis pas non plus totalement bloquée et je finirais bien par tenter un autre livre dans un autre genre un jour =)

Vert a dit…

@De Livre En Livres
C'est sûr que le traitement des personnages féminins n'est pas toujours optimal, j'ai eu le même problème avec celui que j'ai lu même si c'est à replacer dans le contexte de l'époque. Je note en tout cas d'éviter ce titre-là ^^.

Le chien critique a dit…

Heinlein n'est pas un auteur qui m'attire, le contenu de ce livre d'or confirme mon désintérêt.
Dommage car la couverture est vraiment excellente ! Et ce que tu en dis aussi !

J'avais l'intention de me coltiner quelques livres d'or, je n'avais pas remarqué que tu en avais chroniqué quelques uns. A l'occasion, je les lirai pour m'aider dans mon choix.

Alys a dit…

J'avais vu la couverture dans la colonne de droite et l'avais trouvée formidable. :)
Bon sinon que dire. Il faudrait que je regarde cette collection ou un équivalent en VO un jour, hypothétiquement, dans un avenir plus ou moins lointain, mais alors quand...

Vert a dit…

@Le chien critique
Y'a du bon et du moins bon dans les Livres d'or mais globalement c'est toujours très instructif au moins pour l'intro.
Je crois que mes favoris jusqu'à maintenant sont celui sur Tiptree et celui sur McCaffrey (paru dans la collection qui a pris la suite).

Vert a dit…

@Alys
Je suis pas sûre que tu trouves l'équivalent VO, pour le coup à l'exception de quelques tomes qui reprennent des livres déjà existants c'est toujours des recueils inédits (dans leur construction si ce n'est dans les textes présentés ^^)

Tigger Lilly a dit…

Cette couverture n'a pas de prix ! surtout en ces temps de licornitude, elle pourrait revenir à la mode :p

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Qui sait ? ^^

shaya a dit…

Bon ben, je note que c'est pas franchement le meilleur d'Heinlein !

Vert a dit…

@Shaya
Y'a certainement plus représentatif en tout cas !