samedi 27 février 2016

Le livre d’or de la science-fiction : science-fiction allemande (anthologie)


Après avoir exploré la science-fiction italienne par le biais d’un livre d’or de la SF, j’ai voulu tenter la même aventure avec un autre pays, et je me suis donc plongée dans le livre d’or de la SF allemande, sous-titré Etrangers à Utopolis.

Notons tout d’abord que pour une fois la couverture, où Hitler semble avoir été portraituré par Dali, semble à peu près appropriée (si on ne trouve nulle uchronie de la Seconde Guerre dans ce recueil, les dystopies et les tyrans sont légion). Cela a sans doute à voir avec le fait qu’elle n’est PAS signée de Marcel Laverdet (à quelque part je me sens lésée d’ailleurs).

Elle a été réalisée par Helmut Wenske, un illustrateur allemand. En cherchant un peu j’ai découvert qu’elle avait aussi servi pour un autre livre (avec un titre un peu plus cohérent), preuve qu’il est toujours possible de faire des histoires sur les couvertures de cette collection !

A part ça que trouve-t-on au programme de cette anthologie ? Tout d’abord la traditionnelle introduction signée par l’anthologiste, Daniel Walther, dans laquelle, je dois avouer, j’ai vite été perdue au milieu des noms. Il en ressort une impression de SF allemande pas très structurée (en même temps on obtiendrait peut-être le même résultat en résumant la SF française des années 70 si ça se trouve).

Un passage m’a tout de même marqué : « Il n'y aura jamais plus une seule Allemagne. La réunification des deux Allemagne participe d'un rêve passéiste extrêmement dangereux. Et résolument réactionnaire ». Le plus drôle quand on lit de la vieille SF (1980 ici), c’est quand elle se plante complètement !

Après quoi on plonge dans les nouvelles, en commençant avec Sur la bulle de savon de Kurd Lasswitz qui raconte fort joliment un voyage extraordinaire à la surface… d'une bulle de savon qui se révèle un monde à part entière (avec ses habitants, et son écoulement du temps qui diffère). Une chouette découverte donc.

Rakkox le milliardaire : le roman d'un nouveau riche de Paul Scheerbart est un récit délirant autour de la figure d'un milliardaire qui aime les innovations et peut tout s'offrir. Pour un texte de 1900, il contient quelques belles idées (notamment un essai sur l'intérêt de la guerre sous-marine, à la fois délirant et visionnaire, et le concept de détruire les nations en offrant des billets de croisière pas chères !)

La Bombe solaire de Walter Ernsting dégage une ambiance de vieux space-opera avec son bourlingueur spatial qui se retrouve coincé entre les humains et une race alien toute aussi vindicative. J'ai bien aimé ce qui est dit sur l'espèce humaine et son bellicisme continu, à défaut d'accrocher complètement à l'histoire. La fin, ceci dit, n'est pas dénuée d'ironie.

La Belle et la bête de Ernst Vlcek est un très étrange texte explorant le schéma classique de la société futuriste matriarcale, mais avec une atmosphère de conte de fées. Très cliché sur pas mal de points, mais l’atmosphère est étonnante.

Anatomie de la peur de William Voltz est un de ces textes de SF comme je les aime, avec une chute bien grinçante pour cette projection dans un futur où les banques d'organes sont légions.

Les Enclaves de Herbert W. Franke est un court texte qui parle d'écologie et de surpopulation. Le résultat est plutôt sympathique et percutant.

Le Conseiller du dessous de Peter von Tramin est une nouvelle fantastique plutôt efficace.

Les Autres de Wolfgang Jeschke nous projette dans un futur ravagé par le nucléaire, mais dans avec atmosphère très fantastique... ce qui explique sans doute que j’ai eu un peu de mal avec cette histoire à cheval entre deux registres.

Les Grandes manœuvres de Herbert W. Franke est une histoire sur l'absurdité des conflits, alors qu'une nation pacifique décide d'organiser de grandes manœuvres militaires pour garder sa population entraînée au cas où. On se doute assez vite de la direction que va prendre l'intrigue, mais la construction (un recueil d'articles, communiqués et cie) et le final sont délicieusement absurdes.

Une mission pour Lord Glouster de Alfred Andersch est un dialogue assez fou avec un voyageur temporel, l'aspect folie étant dans le fait que les deux protagonistes semblent trouver l'idée de parler de ça tout à fait logique.

Projet N.O.E. ténèbres et azur de Hermann Ebeling met en scène une Terre à l'agonie où les derniers survivants vivent dans des dômes surpeuplés. L'ambiance est plutôt réussie.

Je suis un peu passée à côté de L'Île de Reinhard Merker, où un homme se fait construire une forteresse sur une île pour échapper au monde. La faute à un héros pas très sympathique.

Premier Amour de Gerd Maximovic met en scène un homme condamné dans une société très 1984, l’ambiance est plutôt intéressante.

Autoexpérimentation de Harald Buwert est un autre texte très 1984 dans son ambiance. Encore plus avec ce dialogue entre un auteur de propagande et son lecteur officiel sur le sujet de la révolte.

Épines de lumière de Gerd Ulrich Weise est un post-apo où l'homme est revenu à un mode de vie primitif. Encore une fois on trouve quelques jolies trouvailles mais j'ai moyennement accroché au mode de récit.

Le recueil se termine sur La Démonstration de Gerhard Zwerenz, une excellente conclusion qui brasse plein d'idées sur la fin de l'humanité, et dont l’introduction contient quelques perles de pragmatisme telles que celle-ci :
« Le 24.12 de chaque année, des fusées spatiales rasent nos villes en vue de créer un nombre suffisant d’emplois pour l’année suivante. Il faut bien reconstruire les métropoles anéanties. Jadis, les grandes et les petites cités humaines étaient détruites par les guerres. Depuis quelques temps, chaque Etat rase ses propres villes. »
Cette anthologie contient quelques chouettes trouvailles, mais je dois avouer que je suis un peu restée sur ma faim, la faute à des thématiques qui n’ont pas forcément bien vieilli et à des récits qui ne se démarquent ni par leurs idées brillantes ni par leur écriture extraordinaire.

En plus ils ne sont pas particulièrement bien mis en valeur par l’anthologiste qui explique presque dans chaque introduction de nouvelle qu’il aurait voulu mettre une autre nouvelle bien meilleure à la place, mais qu’elle était soit trop longue, soit pas assez représentative, soit déjà publiée ailleurs !

C’est dommage car je soupçonne que ça a joué dans mon ressenti, soit parce que j’aurais préféré le meilleur texte non retenu tant qu’à faire, soit parce que j’ai du mal à retrouver dans ma lecture l’excellence mise en avant par l’anthologiste. Ca m’arrive souvent de louer l’excellent travail d’un anthologiste qui vous vend du rêve tout au long de votre lecture… pour ce livre-là ça a été hélas l’effet inverse !

Item 18 : Lire un livre SFFF traduit.

(et avec originalité avec ça, puisqu’il s’agit d’une traduction de l’allemand)

mardi 23 février 2016

Fables 25 : Adieu – Bill Willingham



Avec un titre comme cela, vous vous en doutez, ce 25e tome (ou 23e, si vous avez attendu l’édition corrigée Urban Comics pour commencer votre collection) est le dernier de Fables. J’avais arrêté de chronique en détail chaque volume depuis quelques temps, mais je me devais de me fendre d’un billet pour faire le bilan d’une lecture qui m’aura occupé pendant huit ans, mine de rien !

Pour ceux qui ont un train de retard, Fables est une série de comics qui propulse des personnages de contes de fées dans notre monde moderne, après qu’ils aient fuit leurs royaumes conquis par un ennemi impitoyable déterminé à éliminer toute magie.

Dans notre monde, les Fables humains vivent au cœur de New York, sous la houlette d’un maire paisible, le roi Cole, et de son adjointe à la poigne de fer, Blanche-Neige. Bigby (aka le grand méchant loup) occupe le poste de shérif, seul monstre autorisé dans ce quartier, alors que les animaux parlants, monstres et autres créatures magiques sont reléguées à la campagne, à la ferme, ce qui crée quelques tensions.

L’histoire commence avec une intrigue policière, alors que la sœur de Blanche-Neige, Rose-Rouge, est assassinée (ou bien ?), et va peu à peu s’étendre dans toutes les directions : alors que l’Adversaire s’intéresse à cette enclave qui lui échappe, action, amour, politique, grandes scènes de combats et petites séquences intimistes seront au rendez-vous.

Les personnages sont nombreux, et on trouve autant de célébrités (comme Cendrillon ou la Belle et la Bête) que de personnages moins connus (Blue Boy). Et ce qui est chouette, c’est qu’ils ont vite fait de nous faire oublier Disney, surtout quand on croise le Prince Charmant (invétéré dragueur divorcé de Blanche-Neige, de Cendrillon et de la Belle au bois dormant) Pinocchio (qui en veut à mort à la Fée bleue de l’avoir coincé dans un corps d’enfant qui l’empêcher de draguer des filles !) ou Cendrillon qui officie comme agent secret.

Le premier cycle, qui court sur les 14 (ou 12) premiers tomes (jusqu’à La guerre des nerfs) et met en scène la lutte contre l’adversaire, est superbe. L’intrigue est superbe, on a vite fait d’accrocher à tous les personnages et à vibrer avec eux dans leurs moments difficiles comme dans leurs petits bonheurs.

Je suis par contre obligée d’avouer que j’ai par la suite commencé à décrocher, la série semblant s’éparpiller dans tous les sens sans réelle cohérence. Un coup on invite un nouveau méchant encore plus puissant (Mr. Dark, terrifiant mais peut-être trop puissant), un coup on se penche sur les enfants de Blanche-Neige (destinés à faire de grandes choses, un chouette moment d’ailleurs) et finalement on revient à la génération d’avant (Blanche-Neige et Rose-Rouge) pour le final.

Les deux derniers tomes, Et ils vécurent heureux… et Adieu mettent donc en scène une confrontation entre les deux sœurs, comme pour mieux refermer une histoire qui avait déjà commencé sur leur opposition (il y a bien longtemps dans le premier tome, Légendes en exil). Il y a une montée en puissance digne d’un film à gros budget, mais j’ai pour ma part eu un peu de mal à y accrocher tant j’ai eu du mal à rassembler les fils des intrigues précédentes.

(d’ailleurs en reparcourant les tomes précédents, j’ai réalisé que ça faisait déjà quelques volumes que j’avais du mal à m’y retrouver)

Je suis un peu passée à côté de cette intrigue, même si j’ai tout de même apprécié que ce soit des personnages féminins qui occupent le devant de la scène, et des chouettes personnages féminins bien forts avec ça (et je dis pas ça uniquement pour le challenge de Lhisbei, de manière générale Fables met bien en valeur ses nombreux personnages féminins).

La deuxième moitié de Adieu est ensuite occupée par les nombreux épilogues qui permettent de faire une dernière fois le tour des personnages pour leur dire au revoir (tout en éclairant les propos de la mystérieuse prophétie énoncée quelques tomes auparavant), ce qui est plutôt plaisant.

Bref Adieu est une conclusion qui ne m’a pas totalement convaincue (sans doute parce que c’est l’aboutissement d’une intrigue qui me semble assez brouillonne), mais je referme quand même avec un petit pincement au cœur ce volume, car Fables est une chouette série de comics qui m’aura accompagné pendant pas mal d’années, mine de rien !

CITRIQ

Item 9 : Lire un roman graphique ou une BD ou un comic avec une femme pour héroïne.

(techniquement là il y en a même deux, et si on cherche un peu c'est un vrai festival d'héroïnes cette conclusion)

samedi 20 février 2016

Les mille automnes de Jacob de Zoet - David Mitchell


Je continue à découvrir petit à petit l’œuvre de David Mitchell, auteur du brillant Cartographie des nuages et du touchant Fond des forêts. Les mille automnes de Jacob de Zoet donne l’occasion de réaliser à quel point son œuvre est vraiment éclectique, chacun de ses romans étant très différent.

Après le roman presque chorale et l’histoire d’enfance légèrement autobiographique, j’ai découvert Les mille automnes de Jacob de Zoet, qui tire lui plutôt du côté du roman historique (la quatrième de couverture parle de roman d’aventure, choisissez ce qui vous convient le mieux).

Jacob de Zoet, le héros, est un clerc est envoyé par la compagnie néerlandaise des Indes au comptoir de Dejima, au Japon, à la fin du XVIIIe siècle. Il s’agit d’un comptoir un peu particulier puisqu’il s’agit d’une île artificielle dans la baie de Nagasaki, aucun étranger n’ayant le droit de poser le pied sur le sol japonais.

Là-bas, il va chercher à lutter contre la corruption ambiante, à apprendre quelques notions de japonais tout en aidant les interprètes japonais à parler un néerlandais correct, et pourrait bien en passant tomber amoureux alors que sa fiancée l’attend aux Pays-Bas !

Résumé comme cela, Les mille automnes de Jacob de Zoet promet effectivement de l’aventure et de l’action, mais il n’en est rien. C’est en fait un roman au rythme lent, posé, qui semble à la fois extrêmement dense dans les idées qu’il aborde (l’organisation politique du Japon et les relations compliquées qu’il entretient avec l’extérieur, le fonctionnement de la Compagnie des Indes) sans pour autant être touffu.

Beaucoup de choses sont évoquées, on apprend plein de choses d’une époque pas forcément très connue, mais en même temps on est très loin du documentaire réglé au millimètre près (c’est un peu le total opposé du Marteau de Thor que j’ai lu juste avant, à titre de comparaison).

La façon dont l’histoire est racontée est même assez surprenante : les ellipses sont nombreuses, et l’auteur n’hésite pas à pratiquement mettre son héros au placard pendant presque un tiers de l’intrigue pour parler d’autre chose (mais c’est au profit d’un chouette personnage féminin, je ne vais certainement pas me plaindre).

C’est donc un récit particulier, et je ne sais pas si tout le monde accrochera à ces Mille automnes de Jacob de Zoet. Pour ma part je l’ai beaucoup apprécié, pour tout l’univers qu’il met en scène, et aussi parce qu’il m’a beaucoup fait pensé aux romans de Pearl Buck sur la Chine. J’y ai retrouvé la même façon de mettre en scène une culture très différente de celle qu’on connait, sans pour autant la juger ou faire dans la simplification abusive ou dans le cliché.

Sans être aussi marquant que les deux précédents romans que j’ai lus de lui, j’ai quand même passé un très bon moment de lecture, grâce à ce voyage dans un pays et une époque qu’on ne connaît pas (ou trop peu).

CITRIQ

mercredi 17 février 2016

Pour Clara : prix 2007 (anthologie)


Entre ce livre et moi, il y a une longue histoire. Il m’a été offert par une de mes sœurs (en 2007 je pense d’ailleurs). J’avais trouvé le concept sympathique mais pas au point de me jeter dessus, et du coup il s’est retrouvé à prendre la poussière pendant quelques années (ce qui est un peu la honte, en général j’essaye de lire mes cadeaux assez vite !).

Mais aujourd’hui est un grand jour, puisque j’en suis enfin venue à bout (d’ailleurs il suffisait juste de se lancer, après tout il ne fait que 200 pages), et j’ai ainsi terminé de vider ma vieille PàL. Mon plus vieux livre en attente est désormais Quatre chemins de pardon de Ursula K. Le Guin, acheté en 2014, autant dire que je n’ai plus à culpabiliser d’oublier certains livres au profit de nouveautés plus affriolantes !

Mais assez parlé de ma vie, parlons plutôt de cette anthologie, qui est la première édition d’un concours de nouvelles destinés aux adolescents, en l’honneur de Clara, une adolescente décédée d’une malformation cardiaque. La couverture de cette première anthologie ne vend pas du rêve, mais rassurez-vous c’est mieux par la suite, voyez la dernière en date.

Au programme de cette anthologie, six nouvelles d’adolescents (d’adolescentes plus précisément), avec des thématiques et des genres plutôt variés. C’est un peu difficile de juger ces textes car si on peut les trouver parfois un peu clichés ou maladroits, leurs auteures sont jeunes, et cela ne les empêche pas de déborder d’idées ou d’émotions parfois très fortes.

Le monde d'en-bas d’Amandine Pohu, qui ouvre le recueil, offre une belle plongée dans un univers de fantasy (enfin, techniquement c’est aussi du post-apo), avec un parcours assez classique (un jeune magicien qui part à l’aventure) mais des éléments intéressants, notamment un univers bien pensé qui pourrait tout à fait être développé en roman. Forcément c’est mon texte préféré, et je suis même allée vérifier si elle avait écrit autre chose depuis (juste deux trois nouvelles ici et là à priori).

Journal intime d'un vampire de Noémie Eloy ne passe de résumé, tout est dans le titre. C’est un récit fantastique classique, rien de mémorable mais il se lit bien.

Kronen de Maud Lecacheur est comme une capture d'un instant (en l’occurrence une rencontre dans un train). J’ai apprécié la virtuosité certaine dans l'écriture, même si le texte en lui-même ne pas énormément parlé (mais quand même, quelle maîtrise !).

Le médaillon mystérieux de Hermine Lefebvre de Martens offre une aventure avec des pirates et de la magie qui fleure bon l’influence de Pirates des Caraïbes. L’histoire est assez classique mais l’ensemble se lit bien.

Parce que c'était toi, parce que c'était moi de Ludivine Manric est une histoire d'amitié un peu dérangeante (enfin surtout dans sa conclusion !), avec une construction avec des flash-back plutôt chouette.

Pleure pas trop fort de Paola Termine, qui termine le recueil, est un récit brut de décoffrage sur le mal-être d’une adolescente. Avec mon regard d’adulte sans aucun doute un peu hautain, je serais tentée de lui reprocher un côté un peu cliché, mais j’ai néanmoins trouvé qu’il portait en lui une émotion vraiment puissante.

Voilà pour ce petit tour dans ces nouvelles d’adolescents, une lecture sympathique, et accessoirement un joli panorama de ce que c’était d’être ado en 2007… Après tout les pirates, les vampires et la fantasy c’est tellement années 2000 ! Je me demande si on trouve plutôt des dystopies et des nouvelles érotiques dans les prix les plus récents !

CITRIQ

dimanche 14 février 2016

Recueil factice - Janvier 2016

En janvier mes lectures ont été marquées par une petite révolution : la réorganisation des horaires de ma ligne de train qui m’a permis de redécouvrir le bonheur d’avoir une place assise pour pouvoir lire à l’aise. Et d’un coup, c’est beaucoup plus facile de lire des gros pavés, ce qui explique ce bilan faible en nombre mais fort en pages !

LIVRES


Le bouclier du temps – Poul Anderson

Par bonheur, le lait – Neil Gaiman & Boulet

L’appel du coucou – Robert Galbraith

22/11/63 – Stephen King

Le château des millions d’années – Stéphane Przybylski
Oui je sais, il était déjà au menu du recueil factice de janvier dernier, je n’ai pas mis un an à le lire ! Je voulais juste me rafraichir la mémoire sur l’intrigue et profiter de mon nouvel exemplaire papier (j’avais fait ma lecture précédente en feuilleton numérique). Et si le numérique a ses avantages, j’ai quand même bien apprécié de pouvoir faire des va-et-vient entre les annexes à la fin et l’intrigue sans trop de prise de tête !

Le marteau de Thor – Stéphane Przybylski

Doctor Who : Time Lord Fairy Tales – Justin Richard

FILMS


Joy - David O. Russell
Histoire d’une américaine engloutie dans les dettes qui devint reine du télé-achat, Joy a été le petit film de début janvier pour se changer les idées et écluser les vieilles cartes de cinéma (et aussi parce qu’on n’avait pas trop envie d’un Tarantino ce soir-là). Rien de révolution dans cette représentation de l’Amérique où on peut partir de très bas pour monter très haut, mais l’histoire fonctionne bien, Jennifer Lawrence se défend dans son rôle, et le casting qui l’entoure (parfois assez loufoque) est également fort sympathique. Il faut juste oublier qu’on les a tous vu dans Hapiness Therapy sous peine de se demander si on n’est pas en train de voir la suite/prequel !

Replongeons dans Star Wars

Star Wars Episode VII : Le réveil de la force – J.J. Abrams

SÉRIES


Doctor Who Christmas Special : The Husbands of River Song

Jessica Jones – Saison 1

Mr. Robot – Saison 1
Cette série vue sur les conseils de Tigger Lilly met en scène un jeune homme un peu paumé, Eliott, qui bosse dans une boîte de cybersécurité le jour et passe ses nuits à espionner son entourage en hackant toute leur vie (mails, compte facebook, etc.). Le sujet est fort intéressant et terriblement actuel, et j’ai beaucoup aimé l’imprévisibilité globale de la série, que ce soit au niveau des personnages ou de l’intrigue.

Sherlock : The Abominable Bride
Etrange épisode que ce Sherlock des fêtes, où la série version moderne du plus grand détective retourne dans le passé. On s’amuse beaucoup des références et des personnages transformés (mais pas tant que ça) et l’énigme est plutôt bien fichue. J’ai eu un peu de mal avec la fin, certes brillante par certains côtés mais qui en fait je pense un peu trop (comme dans Doctor Who, des fois c’est bien de faire simple !).

Twin Peaks – Saison 2

MUSIQUE

A défaut d’un bilan trimestriel, j’ai décidé de consacrer une petite case à la musique dans mes recueils factices. Ce mois-ci je vous proposerais deux petits extraits, un tout à fait justifié et un purement gratuit :

(je ne vous refais pas le topo dessus)


A New Season (From Galavant Season 2)
– Alan Menken et Glenn Slater
(c’est un peu la pièce maîtresse de la saison et j’aime sa délicieuse absurdité qui abat complètement le 4ème mur)

AU PROGRAMME EN FÉVRIER

J’étais un peu à la bourre dans mes chroniques de janvier comme vous pouvez le constater, heureusement ce ne sera pas le cas en février car une nouvelle révolution fin janvier, à savoir l’acquisition d’un téléphone intelligent, fait que je n’ai pas lu autant que j’aurais pu (c’est la faute à ces trop nombreux jeux ultra addictifs). Le bilan promet donc d’être bref, cependant…

Côté livres, je vais prochainement vous parler de Pour Clara : prix 2007, le plus vieux livre de ma PàL enfin vaincu (hourra !) et des Mille automnes de Jacob de Zoet de David Mitchell. Après quoi je vais peut-être commencer à alimenter le challenge SFFF & Diversité…

Côté films et séries, cela fait bien longtemps que je n’ai pas mis les pieds au cinéma mais je pourrais toujours vous parler de Gotham, une sympathique variation sur l’univers de Batman. Ou de Galavant saison 2. Enfin si je les termine d’ici fin février bien sûr !

jeudi 11 février 2016

Le marteau de Thor (Origines 2) - Stéphane Przybylski


L’an dernier, j’avais découvert avec grand plaisir Le château des millions d’années, première tome d’une tétralogie d’histoire secrète (je crois que c’est le qualificatif le plus juste au moins pour le moment) mettant en scène un officier SS allemand envoyé l’aube de la Seconde Guerre mondiale sur les traces d’antiques tribus aryennes, et qui croise la route de créatures supérieures non humaines.

Inutile de dire que j’ai été ravie de voir arriver le tome 2, Le marteau de Thor, qui reprend l’histoire exactement là où elle s’était arrêtée, et continuer à revisiter les premières heures de la Seconde Guerre mondiale principalement du point de vue allemand, avec une petite dose de surnaturel en bonus (indice : ils ont des soucoupes volantes).

Difficile donc de ne pas répéter ce que j’ai déjà dit pour le tome 1, vu que Le marteau de Thor s’inscrit dans la continuité du Château des millions d’années : on retrouve la même structure qui joue des flash-back et des flash-forward, ainsi que la même rigueur historique incroyablement documentée.

L’action se déplace de l’Orient à l’Angleterre, avec une opération d’exfiltration qui occupe presque toute l’intrigue. Du coup les personnages du tome 1 passent un peu au second plan, ce qui est un mal pour un bien : si Friedrich Saxhäuser manque souvent à l’appel, cela permet d’éviter l’effet parfois un peu Gary Stu du personnage (qui m’a sauté aux yeux lorsque j’ai relu le tome 1).

[Pour la petite explication Gary Stu est le masculin pour Mary Sue, archétype de personnage de fanfiction qui a tendance à être plus belle, plus intelligente et plus forte que tout le monde, jusqu’à occuper un peu trop le devant de la scène… ceci dit ce n’est pas si gênant que ça dans le cas de Saxhäuser lorsqu’on a l’impression de suivre les aventures de Indiana Jones, qui est lui-même plus beau, plus fort et plus intelligent que tout le monde, c’est bien connu !]

D’ailleurs en parlant d’Indiana Jones, j’ai été un peu déçue que ce tome 2 s’inscrive moins dans cette lignée aventure archéologique et adopte du coup un ton plus sérieux, nécessaire vu l’intrigue, mais qui du coup rend la lecture un peu moins facile. Mais là encore c’est un mal pour un bien, cela évite quelques facilités. Et on sent de toute façon qu’on a affaire à un tome de transition, qui met en place plein de choses pour la suite (qui devrait je pense bouger un peu plus).

Cela n’empêche pas de profiter de l’intrigue qui s’en donne à cœur joie pour revisiter cette période historique qu’on ne connait finalement pas si bien que ça. Je suis vraiment curieuse de voir ce que la suite nous réserve, ceci dit le titre du tome 3, Le club Uranium, donne une bonne idée de la direction que va prendre l’histoire.

Cette suite est d’ailleurs prévue pour fin juin, il n’y aura donc pas beaucoup d’attente pour continuer à profiter de cette belle relecture de la Seconde Guerre Mondiale, bien construite et fort documentée. Je vous en reparlerais sans doute très vite !

CITRIQ

lundi 8 février 2016

Twin Peaks - Saisons 1 & 2


Twin Peaks fait partie de ces séries dont on entend forcément parler (qui n’a jamais croisé sur son chemin un « Qui a tué Laura Palmer ? » sans trop savoir de quoi il en retourne ?), sans pour autant avoir l’occasion de la découvrir vu son ancienneté. L’annonce d’une saison 3 donnait encore plus envie de s’y mettre, autant dire que ça tombait à pic que Netflix la sorte de ses cartons !

Créée au tout début des années 90, cette série nous fait visiter une petite ville perdue des Etats-Unis, Twin Peaks, non loin de la frontière du Canada, où une lycéenne, Laura Palmer, vient d’être assassinée. Un agent du FBI, Dale Cooper, vient mener l’enquête et va forcément déterrer en passant pas mal d’histoires sordides, y compris dans le passé de Laura.

Avec une histoire comme celle-ci, qui mise sur un lieu et ses habitants pour construire toute l’intrigue, on sent bien dès les premiers épisodes toute l’influence qu’a pu avoir une série comme Twin Peaks sur un certain nombre de séries modernes (Netflix suggère Broadchurch et Utopia comme recommandations liées à Twin Peaks, et c’est ô combien adapté).

Cependant Twin Peaks doit je pense son statut « culte » à sa bizarrerie inimitable : les personnages sont tous hauts en couleur et délicieusement étranges (ou fous, voire les deux à la fois), les dialogues semblent parfois complètement absurdes et l’intrigue est hautement imprévisible (les codes des séries policières ne s’appliquent pas vraiment à une série où l’on lance des cailloux sur des bouteilles).

Cela n’a rien de surprenant vu la présence de David Lynch au générique (co-créateur de la série avec Mark Frost), et pour peu qu’on accroche à cette ambiance parfois un peu étrange, Twin Peaks est une de ces séries qu’on n’oublie jamais, justement parce qu’elle est unique en son genre.


Cependant tous les épisodes sont loin d’être de facture égale. Enfin disons que la série se divise en deux parties. La première, composée de la saison 1 et du premier tiers de la saison 2, couvre l’enquête sur le meurtre de Laura Palmer. Elle est absolument géniale, aussi drôle qu’angoissante, et très prenante question intrigue. Elle a de plus l’avantage de se suffire à elle-même (à quelques sous-intrigues près).

La deuxième partie (la fin de la saison 2) est beaucoup moins convaincante. L’intrigue principale fait un peu prétexte à développer l’arrière-plan, et si cela permet de profiter un peu plus longtemps de l’ambiance unique de cette petite ville peuplée de fous furieux, elle est beaucoup trop touffue si bien qu’on perd rapidement le fil (surtout lorsqu’on fait des pauses un peu trop longues entre les épisodes), et la fin presque rushée et vraiment bizarre a eu du mal à me convaincre.

Il existe un film, Fire walk with me, qui complète l’ensemble en racontant les derniers jours de Laura Palmer, mais comme j’ai été un peu refroidie par le final de la saison 2, je ne sais pas si je le rattraperais (peut-être avant la saison 3, je suis tout de même curieuse de voir ce qui peut bien se passer 25 ans après…).

Ceci dit même la saison 2 est clairement un cran en dessous de la première (qui est, je me répète, absolument géniale), cela ne m’empêche pas d’avoir adoré globalement cette série pour son ton décalé, ses personnages, son atmosphère délicieusement fin des années 80 et ses quelques détails hilarants à posteriori (notamment les rôles de ceux qui deviendront plus tard l’agent Fox Mulder et le Général Hammond de Stargate).

Une série à découvrir donc (si ce n’est pas déjà fait), et si vous manquez de temps, sachez que vous n’avez pas besoin de tout regarder !

mardi 2 février 2016

Doctor Who : Time Lord Fairy Tales – Justin Richards


Ce que j’aime bien dans l’univers de Doctor Who, c’est que les livres dérivés ne se limitent pas aux traditionnels guides, encyclopédies et aventures supplémentaires, ce sont aussi parfois de vrais objets dérivés qui semblent parfois sortir littéralement de l’écran, comme ces deux mini-romans qui étaient présents comme accessoires durant la saison 7.

Ce Time Lord Fairy Tales s’inscrit plus ou moins dans cette lignée, puisqu’il s’agit d’un livre de contes qui reprend une partie des titres étaient cités par le Doctor dans un épisode de la saison 6 :
« You like stories, George ? Yeah ? Me, too. When I was your age, about, ooh... a thousand years ago, I loved a good bedtime story. The Three Little Sontarans. The Emperor Dalek's New Clothes. Snow White And The Seven Keys To Doomsday, eh ? All the classics. »
(The Emperor Dalek's New Clothes n’est hélas pas présent au sommaire, c’est peut-être LA déception de cet ouvrage).

Nous voilà donc face à une dizaine de contes qui revisitent pour la plupart des classiques : Jack et le haricot magique, Blanche-Neige, Cendrillon, Les trois petits cochons ou encore Le joueur de flûte de Hamelin, etc. Mais ce sont des réécritures à la sauce Doctor Who !

En conséquence les intrigues prennent souvent un caractère science-fictif (même si les personnages n’en ont pas forcément conscience, eux), les monstres sont issus du bestiaire de la série (Sontarans, Zygons et anges pleureurs entre autres) et le Doctor fait quelques apparitions ici et là, sous différentes incarnations.

C’est plutôt une lecture sympathique, le ton étant comme il se doit plutôt décalé avec des portails, des vaisseaux spatiaux et la marraine de Cendrillon remplacée par le Doctor et son TARDIS, entre autres choses. Rien de particulièrement spectaculaire dans les intrigues mais on s’amuse bien de certaines réécritures, notamment The Three Little Sontarans (forcément à des kilomètres du conte original) et The Scruffy Piper (qui met en scène un Two au top de sa forme).

Ceci dit la plus jolie histoire n’est pas forcément la plus drôle. Il s’agit de The Garden of Statues, qui ouvre le recueil, et rien qu’au titre vous avez une bonne idée de ce qui vous attend… ce qui n’enlève rien à son caractère à la fois triste et touchant.

C’est donc un chouette livre dérivé, plutôt à l’attention d’un public jeune (c’est très facile à lire en anglais), mais qui joue le jeu jusqu’au bout : jolie reliure solide et illustrations façon gravure à l’intérieur (qui divulguent un peu trop souvent le contenu de l’intrigue mais ce n’est pas bien grave). Un chouette livre à avoir sur ses étagères donc !

D’ailleurs c’est un ouvrage vraiment « soigné » quel que soit son support. En rédigeant cet article, je suis tombée sur le casting de la version audio, dans lequel on croise entre autres Tom Baker (le 4ème Doctor), Paul McGann (le 8ème), Michelle Gomez (Missy), Nicholas Briggs (voix des Daleks et des Cybermen) et Dan Starkey (Strax, qui sans surprise lit The three little sontarans). Pour les amateurs, ça doit être un délice à écouter.